Sibelle et l’hymne de Liverpool
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
– Un campus connecté à Cahors ! Une sacrée nouvelle pour la capitale lotoise, officialisée cette semaine… Quelque douze villes moyennes de France vont expérimenter le concept dès la rentrée de septembre. L’idée n’est pas de rester chez soi le nez collé devant son propre écran, mais bien de rallier le petit campus Maurice-Faure (ex-école normale), où, via les technologies numériques, on pourra suivre des cours de l’université de Toulouse (notamment), via la vidéo ou un ordinateur. Avantages soulignés par le maire Jean-Marc Vayssouze-Faure : la présence d’un « coach » et celle d’autres jeunes ou moins jeunes étudiants, même s’ils suivent un autre cursus. Bref, on sera en fac sans y être tout en y étant. Sibelle, à l’image de certains bacheliers interrogés ces jours-ci, est perplexe. Elle s’imaginait, son bac en poche (ce qui pour ma protégée féline est encore loin d’être acquis!), aller s’encanailler à Toulouse, goûtant davantage les monômes festifs que les longues heures de silence studieux à la BU. Moi, en revanche, très « terre à terre », sachant le montant d’un loyer dans la ville rose, je vois là une réelle économie pour les familles intéressées.
– Autre exemple que notre cher Lot est en plein renouveau, ce reportage diffusé jeudi soir dans le 20 heures de France 2 sur Figeac, « une ville à la campagne » dont le dynamisme porté par ses deux grande unités aéronautiques est tel que l’on peine à y recruter ! Sibelle qui connaît ses classiques a joliment résumé la situation : « Jusqu’alors célèbre pour son enfant prodigue et prodige, le cher Champollion, qui sut le premier déchiffrer les hiéroglyphes, Figeac devient une pyramide dont la pointe domine et éclaire tout un territoire. » Reste à savoir si, comme sous les pharaons, les chats y sont désormais sacrés… et momifiés une fois achevée leur vie terrestre. Sibelle ne se pose pas la question. Il est vrai que c’est depuis le début ma déesse à moi. La preuve, chaque matin, je lui dépose en offrande une assiette de croquettes et un bol d’eau fraîche. Pour les couverts en argent, on verra plus tard.
– Les Anglais ne changeront jamais. Et c’est pour cela qu’on les aime toujours. Alors que Sibelle consultait différents ouvrages de référence pour savoir s’il y avait déjà eu un petit prince dénommé Archie, en pleine crise du « Brexit or not Brexit », en coupe d’Europe de foot, les clubs de Liverpool, Tottenham, Chelsea et Arsenal ont tout à tour cette semaine déjoué tous les pronos pour se qualifier en finale de la Ligue des Champions et de la Ligue Europa. Tant pis pour l’Ajax renaissant, le Barcelone de Messi, entre autres. Sans compter le piteux Paris SG. Au- delà de leur fighting spirit, de leur talent, de leurs budgets (ça compte aussi), les clubs anglais ont un plus. Un supplément d’âme. Une culture du football qui touche, parfois, au mystique. Revoyez sur Internet la formidable communion qui suivit mardi la qualification de Liverpool. Tous les joueurs et tout un stade chantant leur hymne national à eux : « You’ll never walk alone ». Avec Sibelle, on en a pleuré. Tout est dans ce refrain en forme de devise. « Tu ne marcheras plus jamais seul(e). » Quand les Anglais sont churchilliens, ils sont magnifiques.