Sibelle n’est pas glottophobe
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
– « J’aurai au moins appris un mot cette semaine… » soupire Sibelle, ma petite protégée féline. « Moi aussi », puis-je lui répondre. Il s’agit du terme « glottophobie ». Il a surgi hier sur les réseaux sociaux, quand Laetitia Avia, députée En Marche, a pressé le pas pour annoncer déposer sous peu une proposition de loi visant à réprimer les discriminations liées aux accents. Ce qui relève de la « glottophobie » mais n’est pas encore inscrit dans le code pénal. L’initiative survient après la moquerie évidemment malvenue voire grossière de Jean-Luc Mélenchon envers une journaliste à l’accent chantant du sud-ouest qui le questionnait sur ses indignations passées contre les politiques… qui s’en prennent aux juges. Si, dans le Lot, l’attitude du leader de la France a choqué, personne n’imaginait pas que cela méritait une réponse législative. « On n’a pas ces problèmes, nous, les chats. Nos miaulements diffèrent, mais pour des raisons qui ne tiennent pas à nos origines géographiques » note Sibelle. « Ils reflètent nos humeurs, c’est tout. »
– Sur ce, ma tigresse tombe sur une autre saillie d’un parlementaire En Marche qui se demande, toujours sur les réseaux sociaux : « La chasse ne dure que 4 mois par an. Pourquoi ne pas interdire le VTT pendant la chasse ? ». Il s’agit du député Alain Perea qui réagissait au drame survenu en Savoie. « Il y a des jours, vaudrait mieux éteindre son smartphone » en conclut sagement Sibelle. Pas mieux.
– On le rallume bien vite, cependant, pour saluer les pompiers et bénévoles lotois qui sont allés participer aux opérations de secours dans l’Aude. Avec Sibelle, on a regardé, dépités, les images de ces inondations apocalyptiques à la télé. Personnellement, cela m’a renvoyé plus de 20 ans en arrière, lors des crues de la Meuse, dans les Ardennes, en 93 et 95. Dans mon quartier à Mézières, il y avait quasi deux mètres d’eau dans les rues. J’avais emprunté une barque pour quitter mon immeuble. Je me souviens de cette réponse d’un riverain à un pompier qui proposait de l’évacuer. « Non, ça va. J’aimerais simplement pouvoir lire le journal. » Internet n’avait pas encore envahi notre univers.
– Tandis que l’été indien reprend du service, et que mon rosier Léo-Ferré prépare une dernière floraison, voilà la fête foraine qui débute, à Cahors, en même temps que les congés scolaires. Avec les travaux déjà initiés en centre-ville, la circulation et le stationnement s’en ressentent. On ne peut pas gagner sur tous les tableaux. Décidément nostalgique aujourd’hui, je repense aux tours de manèges de mon enfance, quand je tendais le bras, hissé sur un cheval, pour décrocher le pompon. Et donc un ticket gratuit. C’était hier, c’était il y a 40 ans. Mais un sourire d’enfant, c’est immortel. Rien que pour cela, j’accompagnerai peut-être Sibelle place de Gaulle. Elle a déjà hâte d’embarquer à bord du train fantôme. A défaut de TGV, dans le Lot, en matière ferroviaire, on s’offre les sensations fortes que l’on peut.