La Chambre de métiers du Lot monte au créneau pour défendre la proximité
Un amendement pourrait remettre en cause l’existence des structures départementales.
« J’ai un sentiment de trahison… La proximité, il faut la défendre. Dans le Lot, on a un vrai projet d’avenir mais quand je vois ça, je ne sais pas où on va. » Pierre Delpeyroux, vice-président de la Chambre de métiers et l’artisanat n’a pas caché sa colère. Le motif : un amendement proposé à l’initiative du président de l’assemblée permanente des Chambres de métiers, Bernard Stalter, sans concertation avec l’ensemble du réseau, voté dans le cadre du projet de loi PACTE, qui prévoit de simplifier l’organisation des Chambres par la suppression des Chambres régionales au profit d’un établissement public régional unique…(avec la disparition de fait des élus et structures départementales)
« Nous avons fait voter une motion par les 13 présidents des Chambres d’Occitane contre cet amendement. Nous avons décidé d’alerter les parlementaires et notamment les sénateurs. Bernard Stalter est victime du syndrome de la pensée unique, qui laisse croire vu de Paris en particulier, que la création d’un établissement unique est la solution… une pensée très inspirée d’une vision anglo-saxonne. Si on enlève les Chambres départementales et leurs élus, cela va affaiblir toutes les initiatives. On va accentuer les fractures entre les métropoles et les départements ruraux. Notre objectif est d’informer au maximum et que le sénat rejette cet amendement. Nous voulons garder des Chambres de métiers en plein exercice départemental. On a un rôle social et économique que l’on ne peut pas imaginer » a expliqué Serge Crabié, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat du Lot, et président de la Chambre régionale.
Eric Lalande, membre du bureau de la CMA, et président de la CAPEB du Lot, a dénoncé « ces réformes qui sont réalisées pour faire de la dérégulation qui profite à quelques uns » : « Dès que l’on explose les métiers, c’est du formatage… Je trouve que c’est très grave. » A suivre…
> L’artisanat lotois c’est 5379 entreprises, et 13 129 actifs (avec 1852 établissements employeurs) pour une densité artisanale de 309 établissements/10 000 habitants