Alain-Dominique Perrin : « 2018 sera un très grand cru »
Rencontre avec le propriétaire du Château Lagrézette.
« C’est une passion. On ne peut pas faire ça sans passion, et comme il y a la réussite au bout… » Ce dimanche 7 octobre, Alain-Dominique Perrin avait convié ses clients les plus fidèles à une Garden Party, « un ban des vendanges », dans les jardins du Château Lagrézette, à Caillac. « C’est le maire de Caillac, Guy Pradel, qui m’a mis les grains dans la tête. C’est lui qui a planté les premières vignes. Michel Rolland en 1997 m’a dit, on a une pépite. C’est comme ça qu’est né le Pigeonnier. Un des vins les plus connus au monde. » rappelle-t-il toujours aussi ambitieux avec un millésime 2018 qui s’annonce sous les meilleurs auspices voire plus : «On a rentré les rosés et les blancs et on va commencer les rouges le jour de mon anniversaire le 10 octobre. On a eu de très grands millésimes : 2001, 2011, 2015. 2018 sera un très grand cru. » Le précurseur, le militant du classement en Grands Crus quand il était à la tête de l’appellation, voit d’un oeil bienveillant l’éclosion de la nouvelle génération de vignerons : « Il y a des jeunes vignerons, Ilbert, Jouves… qui ont du courage. ils ont fait de la recherche grâce à Pascal Verhaeghe. Ils ont vu que Lagrézette avançait vite et les gosses ont avancé. C’est génial. Enfin, à Cahors, on a une vingtaine de vins de niveau international. Je suis très content de voir ça. » Passionné et passionnant.
> 171 convives étaient invités à la Garden Party. Après avoir visité le chai du Château Lagrézette, véritable cathédrale, ils ont pu déguster une sélection de blancs, rosés et rouges avant de déjeuner « au coin de la cheminée ». Pascal Bardet du Gindreau avait concocté un menu exceptionnel avec notamment : consommé de feuilles de choux et poule faisane, le suprême moëlleux poudré de genièvre, chartreuse d’abattis, vinaigrette de Bruxelles ; coq de 110 jours cuisiné aux aromates et vin rouge, des couennes fondantes relevées de poivre noir et laurier « servi au plat au centre de la table, à partager », croquettes de Mona-Lisa, ciboulette et ail rose, effiloché de cuisses et champions de cave au verjus ; chocolat-amer meringué et myrtilles sauvages, jus à la gentiane
> Les notes. « Le Pigeonnier 2011 a été noté par Parker au dessus des grands Bordeaux. Dans le monde du vin, les récompenses, les notes sont très importantes. Le Pigeonnier Blanc 2015 a été noté 18 sur 20 par Jancis Robinson, papesse anglaise du vin. C’est le meilleur Viognier du monde. Il est servi dans les plus grands restaurants à poisson comme le Bernardin à New-York » souligne Alain-Dominique Perrin.
> « Mon vin ». « « Mon vin », c’est une surprise que Michel Rolland et Claude Boudamani, le directeur du domaine, m’ont fait. C’est un assemblage des grands : Dame Honneur, Pigeonnier, Paragon. C’est un délice. C’est moi qui l’ai baptisé. Je le distille doucement. C’est un vin privé que tout le monde veut » précise le créateur du Château Lagrézette.