Puy-l’Evêque : Une cuvée plus qu’exceptionnelle pour le Temps des Guitares 2018
Pour sa 3ème édition, du 18 au 21 juillet, le festival a remporté un franc succès en dépassant les 1100 spectateurs.
Les mois de préparation en valaient la peine : la 3ème année du festival Le Temps des Guitares a été un succès en dépassant les 1100 spectateurs. L’équipe du festival fait un travail d’orfèvre pour transformer le lieu en un Village de la guitare coloré, avec l’aide de l’équipe municipale, des fleuristes locaux, des traiteurs et bien sûr des vignerons. Ainsi, l’association tient à remercier les 60 partenaires commerçants, artisans et industriels qui ont participé financièrement et à l’équipe des 4 compagnons Scouts et Guides de France venus de Toulouse dans le cadre de leur projet « citoyen et solidaire » , qui se sont pleinement engagés au service du festival pour partager toutes les tâches avec énergie et enthousiasme. Les directeurs artistiques du festival Olivier Bensa et Cécile Cardinot ont recruté le top des guitaristes de France et d’ailleurs présentant une fois encore une éclectique variété de styles avec 8 concerts à travers 4 soirées couronnées de réussite !
La première soirée a vu la virtuose Liat Cohen jouer quelques classiques du répertoire de Villa-Lobos et Tarrega. En deuxième partie, c’était Valérie Duchâteau avec son spectacle La guitare chante Barbara évoquant le travail de la chanteuse et pianiste Barbara Brodi, La Dame en noir qui composa ses propres chansons au lieu de toujours interpréter celle des hommes. La guitare jouait la mélodie mais la poésie était parlée, complétée par une rose et une bougie.
A la seconde soirée, Stéphanie Jones, jeune australienne poursuivant ses études à Augsburg en Allemagne a charmé le public avec Regondi, Piazzolla et Walton: sa façon de présenter les pièces, son jeu puissant et plein de clarté était un délice. Rarement les 5 bagatelles de Walton ont été si bien rendues dans leur densité et énergie. Elle était suivie de Joseph Tawadros, égyptien de naissance, australien d’éducation, londonien d’adoption, joueur de oud (le luth arabe). Ce personnage haut en couleur (entièrement vêtu de rose et de noir) a interprété cette fois ses propres compositions avec passion et flamboyance, mais aussi avec introspection et énormément d’humour.
A la troisième soirée, l’extrêmement talentueux Alexandre Bernoud a joué quelques-uns des classiques récents, Albeniz, Barrios, Piris et Martin puis 5 arrangements de chansons françaises de Roland Dyens d’une redoutable difficulté, mais ces pièces, jouées par lui, semblent légères et fluides : nous étions avec lui sur la bicyclette de Yves Montand… Après lui, les Frères Méduses, duo composé du français Benoît Albert et de l’Américain Randall Avers ont débuté leur programme par une création de Benoît Albert, nous faisant découvrir un style de musique contemporaine techniquement brillante et innovante, peut être pas si facile à entendre pour certains… mais la pluie n’est tombée qu’à la fin !
Samedi soir, nos célèbres guitaristes locaux, Olivier et Cécile (le duo Bensa-Cardinot) ont commencé avec John Dowland. Olivier accompagnant au luth la très belle et pure voix de Cécile, puis retour à leurs guitares avec Piazzolla. Leur bis était un intime 4 mains de Dowland sur le luth, oui, sur un seul luth ! A la fois très amusant et impressionnant. Puis Ballaké Sissoko, originaire du Mali avec sa kora à 21 cordes… a transporté le public. Mais l’apothéose fut quand son nouvel ami Joseph Tawadros nous fit la surprise de le rejoindre avec son oud pour une petite « jam session » improvisée qui défia toute description tant la magie opérait entre les deux musiciens africains. L’ambiance était à son comble, un final envoûtant. Mais comment faire mieux l’année prochaine ?
Photos Nadine Boffetti