Souillac en jazz a démarré sur les chapeaux de roues
Il reste encore des places pour les concerts des 19, 20 et 21 juillet.
43ème édition pour Souillac en jazz et pas une ride. Robert Peyrillou, le président du festival Sim Copans, revient sur les bons débuts de ce cru 2018 : « Le festival a bien commencé que ce soit pour la séance de cinéma avec Born to be Blue ou la Rando jazz qui a attiré plus de 120 personnes. A Pinsac, pour le concert gratuit il y avait 300 spectateurs. Ce soir, c’est complet dans les grottes de Lacave. Il y a une très belle exposition salle Saint-Martin. Il reste encore des places pour les concerts des 19, 20, et 21 juillet. »
> Le programme :
– Jeudi 19 juillet, place Pierre Betz, Souillac
Rudresh Mahanthappa’s Indo-Pak Coalition (concert proposé par le festival Radio-France Occitanie Montpellier)
Le concert du jeudi, habituellement celui de la découverte, ouvre la scène de Souillac en jazz à un musicien majeur de la scène newyorkaise actuelle : Rudresh Mahanthappa, élu meilleur saxophoniste alto de jazz par les critiques de la revue Downbeat. L’édition 2018 inaugure une nouvelle formule avec un concert « Radio France Occitanie-Montpellier ». Américain d’origine indienne, le saxophoniste crée un son unique, unissant ses diverses influences. Agrima, le dernier projet du trio, composé du guitariste pakistanais Rez Abbasi et du tablaïste américain Dan Weiss, va plus loin encore, intégrant dans une musique composite percussions, effets et électronique. Alternent les morceaux les plus fous, où l’improvisation est portée par une combinaison étonnante d’énergie et d’imaginaire et les plus introspectifs, hérités sans doute de l’influence revendiquée du saxophoniste indien traditionnel Kadri Gopalnath. Le trio prend le spectateur droit dans les oreilles qui, emportées dans le flot de prime abord, se découvrent livrées à une expérience musicale inédite. La fusion entre les trois musiciens est intense ; ils donnent, sans cesse, à la musique une force vitale presque corporelle, charnelle. La surprise du spectateur, qui n’a jamais entendu ces combinaisons rythmiques, harmoniques et mélodiques, cède vite le pas à une adhésion totale.
– Vendredi 20 juillet, place Pierre Betz, Souillac
Le vendredi devient en 2018 la soirée découverte avec en double concert les formations des « hommes à barbe rousse », Théo Ceccaldi et Thomas de Pourquery, tout deux Victoires du jazz. Ils ont en commun leur fougue et leur sens du collectif, leur goût pour l’aventure et la prise de risque. Et l’humour.
Théo Ceccaldi trio « Django »
Pour un trio violon, guitare et violoncelle, la musique de Django Reinhardt est presque une évidence. Son ascension sur la scène jazz, concrétisée par la Victoire du jazz 2017 pour Théo Ceccaldi, n’est pourtant pas due à un retour aux racines ou au jazz traditionnel. Théo Ceccaldi, au violon, son frère Valentin au violoncelle et Guillaume Aknineà la guitare sont sans cesse impliqués dans la recherche de formes neuves. Ils vivent dans une exploration constante de timbres, de nuances, de tout ce qui peut faire son et ils aiment exacerber les contrastes. La musique de Django est un matériau précieux pour le trio, une source de lyrisme qu’il s’approprie et nourrit de poésie, de ruptures, de tensions, d’improvisations fougueuses. Construit comme un tout, le spectacle « Django » est aussi très visuel. De chaque air du « maître » jaillissent de nouvelles idées, toutes en nuances, soignées et vives, joyeuses.
Thomas de Pourquery, Supersonic « Sons of love »
En juillet 2015, Thomas de Pourquery et son Supersonic avec le projet Sun Ra avaient soulevé une onde de choc et d’enthousiasme place Pierre Betz. Lauréat en 2017 des Victoires du jazz, le saxophoniste chanteur revient avec la même formation et un projet totalement différent : Sons of love. Il a livré en matière à son groupe ses chansons personnelles, ses mélodies nées au gré de ses voyages oniriques, de ses rêves fous. « Cela m’est apparu comme une évidence, il ne suffisait que d’écrire des prétextes, ou plutôt des pré-textes, des terrains de jeu pour mes cinq camarades, dans lesquels nous inventerions le texte, la narration, les discussions et la matière tous ensemble », déclare Thomas de Pourquery. Avec cette évidence, le Supersonic, libre et inspiré, transmet un voyage cosmique, puissant, baroque. La voix porte la passion, les instruments la joie. Ancré dans le jazz et tenté par le rock, le concert sera une force cathartique qui laissera traîner, après le partage, des bribes de chansons, persistances de la fête.
– Samedi 21 juillet, place Pierre Betz, Souillac
Joshua Redman
La venue de Joshua Redman est la concrétisation d’un grand rêve : en effet, depuis des années le directeur artistique et l’ensemble de l’association projettent la venue de cet artiste majeur sur la scène mondiale du jazz. Grande année donc que cette 43ème édition qui va accueillir le saxophoniste américain au sein d’un quartet qui fait rêver. Souillac en jazz avait été conquis en 2015 par The Bad Plus et voilà qu’Ethan Iverson sera au piano. Quant au batteur Billy Hart, il est venu en 1990 avec Dave Liebman et le mythique groupe Quest. Ajoutons le bassiste Matt Penman, du fameux quartet James Farm de Joshua Redman. Dans ses diverses prises de paroles et interviews, le saxophoniste répète deux choses fondatrices : il aime la musique et il aime l’improvisation collective. Actuellement aucun enregistrement de ce groupe n’est disponible. Mais on le sait bien, dans tous les concerts de Joshua Redman la musique est l’invitée première et les personnalités s’effacent au profit d’une œuvre collective. Pourtant, sa musique porte sa marque : la gaieté, l’entrain, le swing omniprésent et la connexion permanente entre les musiciens. On se sent léger et réceptif à toutes les émotions positives que partage le quartet. Et à l’affut de sa poésie, sur les vagues de longues phrases poussées à l’extrême. La mélodie se donne, avec facilité et l’énergie collective ouvre la porte à la liberté, celle des détails, des nuances, en finesse et délicatesse. Que le morceau soit vif et enjoué ou planant, il est toujours dans le plaisir, la spontanéité, l’authenticité de l’émotion immédiate. Une grande soirée en perspective.
> Plus d’informations et billetterie en ligne sur www.souillacenjazz.fr