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Kira et les toilettes sèches 


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

« Les livres. Je suis tombé dedans quand j’étais tout petit. J’ai eu de la chance. Mon papa était prof de lettres classiques. Il y avait donc des livres à la maison. Mon préféré : le dictionnaire Larousse. Je prenais une page au hasard. Et j’en avais pour une ou deux heures… Puis ce fut la bibliothèque municipale, à Sedan, la ville de mon enfance. Mais le problème, quand on emprunte un livre, c’est qu’il faut le rendre. Or, encore gamin, et le phénomène s’est accentué à l’adolescence puis à l’âge adulte, j’ai très tôt apprécié de posséder un livre. Et donc de fréquenter les librairies, fallait-il casser ma modeste tirelire. Hésiter, puis choisir, régler le prix à la caisse, et rentrer à la maison, poser le nouveau venu sur la table, hésiter encore à l’ouvrir vraiment, avoir peur de l’abîmer, craindre de forcer sur la reliure ou de corner une page. Le lire, puis le relire, y revenir quelques semaines, quelques mois, quelques années plus tard. Je me souviens de la Petite librairie jaune, une boutique comme on n’en fait plus, en plein centre-ville de Sedan, un joyeux capharnaüm tenu par un brave monsieur au sourire non feint. « Je peux vous aider ? » demandait-il toujours. « Non, merci, je regarde… » répondais-je invariablement. Il y avait une ou deux tables avec des piles de « nouveautés » empilées les unes sur les autres, et sur les quatre murs du commerce, des dizaines de mètres d’étagères parfois arquées. Je pouvais rester longtemps. J’étais dans mon élément. Livres d’art, romans à succès, recueils poétiques édités à compte d’auteur, livres de poche, classiques scolaires. C’était une caverne d’Ali Baba. Un repaire, une âme, un continent à explorer à chaque visite.

Je vous raconte cela parce que j’apprends que la librairie Lagarde, boulevard Gambetta, ferme ses portes. Une institution à Cahors. Je devine, j’imagine le désarroi des gens d’ici qui ont, dans cette librairie, connu leurs premiers émois de lecteurs voire de bibliophiles. Je leur dédie cette chronique. Une librairie, une librairie indépendante a fortiori, n’est pas, ne sera jamais un commerce comme les autres. Il demeure heureusement d’autres librairies à Cahors mais la ville a perdu là, sans doute, un peu de son âme. Comme Sedan perdit un peu de la sienne quand la librairie jaune de mes vertes années tira définitivement le rideau. J’ai évoqué tout cela devant Kira, ma chère protégée féline. Elle a esquissé un regard compatissant. Pas plus. Comme si un tout autre sujet, bien plus urgent, bien plus important, occupait ses pensées. Elle a fini par me dire ce qui avait retenu son attention cette semaine…

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Kira a appris qu’une association lotoise basée à Larroque-Toirac développait un singulier projet : se promener de festivals en fêtes locales ou autres manifestations avec un camion sur lequel seraient aménagées des toilettes sèches décorées, avec ambiance musicale et conviviale à la clé (un bar à thé sera même déployé aux abords du camion)… « Notre volonté est de rendre ce lieu attractif, de casser l’image qu’ont ces structures » expliquent les promoteurs du projet de l’association La Méthanerie. Car dans un second temps, un recyclage des produits collectés, si l’on peut dire, pourrait produire de l’énergie… propre. J’ai trouvé l’idée intéressante. Tant il est vrai que les toilettes sèches, certes écologiques, ne sont pas toujours très… attirantes. Quant à Kira, qui a ses habitudes dans les plates-bandes de notre petit jardin, entre rosier et hortensia, elle m’a confié elle aussi être convaincue du bien- fondé de l’opération. Mais ce qui la chagrine, c’est le nom de baptême envisagé pour le camion : « Le bousier ». Une référence à l’insecte qui aime se nourrir de déjections. Kira qui comme tous les chats recouvre toujours avec soin ses offrandes aurait préféré une appellation plus soft. Enfin, selon ses critères à elle. Je lui ai donc demandé à quoi elle pensait. Sa réponse a fusé : « La chanisette ». Je crois que je vais retourner lire une page ou deux du dictionnaire, comme jadis… » 

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