Kira fait son marché
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
« Ma douce protégée féline n’a pu s’empêcher de s’esclaffer. « Je donnerai cher le moment venu pour t’accompagner au moment de faire les courses… » Je n’ai pas saisi tout de suite de quoi Kira voulait parler. Une fois revenue à la raison, elle m’a tendu encore hilare sa tablette numérique. Elle venait de lire que deux jeunes entrepreneurs toulousains lançaient le concept du « drive tout nu » (sic). J’ai parcouru l’article et j’ai compris. J’ai donc sermonné (gentiment) l’insolente. « Il ne s’agit pas d’aller faire le plein de provisions nu comme un ver ou même à poils, dans ton cas… C’est un drive classique en apparence sauf que les produits sont livrés dans le coffre de l’auto en vrac ou presque. Une façon de lutter contre une forme de gaspillage et de pollution dont on ne soucie pas assez, car un Français produit 590 kilos de déchets chaque année et par ailleurs, le packaging représente de 10 à 40% du prix total de nos achats, alimentaires ou autres… »
En attendant qu’une telle démarche se développe dans le Lot, j’ai préféré changer tout de go de sujet de conversation. Encore que pas si éloigné. Avec ma tigresse domestique, nous avons applaudi à la désignation du marché de Cahors, opposé en finale à celui de Revel, comme plus beau marché de Midi-Pyrénées. Une opération initiée par l’inamovible Jean-Pierre Pernaut, aux commandes du 13 heures de TF1 depuis 30 ans. Désormais, le challenge est plus relevé : en mai, on saura si Cahors est le plus beau marché de France. Avec Kira, nous y avons nos habitudes. Surtout aux beaux jours, je le concède. Ah, quel bonheur de se promener au gré des étals, entre parfums de melons et fruits rouges, douces odeurs de charcutailles, fromages et autres produits colorés et sentant bon le déjeuner en terrasse… Avec Kira, cette palette de couleurs et de fragrances nous met toujours de bonne humeur. Et en appétit. Et on n’est pas les seuls, à slalomer dans la foule à l’ombre de la cathédrale. C’est à la fin de notre promenade commune et de nos achats en forme de coups de cœur (dois-je vous préciser que c’est moi qui porte le, voire les paniers) que nos chemins pour un temps se séparent.
« Rendez-vous à la voiture dans une demi-heure » dois-je alors systématiquement lancer à ma belle féline. Moi, je vais alors boire un café ou goûter un peu de terrine avec un blanc sec, près des Halles ou sur le boulevard Gambetta. Mais Kira, elle, durant ces 30 minutes, elle disparaît. Je n’ose lui filer le train. Mais quand je la retrouve à l’heure dite, à la voiture, pour charger nos provisions dans le coffre, je la surprends toujours à se lécher les moustaches. Je la soupçonne, tels les glaneurs, d’aller quémander quelques restes encore très appétissants aux commerçants avant la remballe. Elle a tout compris, Kira. Elle est même en avance. Quand elle fait ses courses à poils, elle ne risque pas de s’embarrasser en packaging ou de trier des déchets. Sur ce, bon marché à tous… »