Kira et l’art du possible…
Exceptionnellement ce dimanche, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
« L’été indien s’achève, si l’on en croit les prévisions. Il fut exceptionnel. On a déjeuné sur la terrasse comme en plein mois d’août jusqu’à ces derniers jours… Cependant, ma chère protégée féline garde le moral. Elle est jeune, mais elle connaît le cycle des saisons. Fût-il quelque peu déréglé… Elle sait donc que d’ici deux mois à peine, les journées vont de nouveau se rallonger, et qu’après l’automne, et qu’après l’hiver, viendra un nouveau printemps. Signe d’espoir, comme pour conjurer l’inexorable marche du temps, une frêle fleur vient d’éclore sur le rosier Léo-Ferré de notre petit jardin. On pourra qui sait aller la déposer à Cahors sur la place dédiée aux Républicains espagnols, a suggéré Kira. En hommage à ceux qui s’engagèrent dans la lutte contre le nazisme sur leur terre d’adoption, et en signe d’espérance, aussi, pour que la paix et la concorde demeurent en Espagne en général et en Catalogne en particulier. On ne prend pas parti, Kira et moi, on se contente d’observer. Et ce que l’on constate, c’est hélas que le dialogue auquel appelait il y a peu la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, semble un peu en panne. C’est un euphémisme. En panne, c’est aussi ce que l’on peut dire du projet de Ligne Grande Vitesse entre Bordeaux et Toulouse. En première ligne (sans jeu de mot) également sur ce dossier, Carole Delga, encore, vient d’adresser avec nombre d’élus une nouvelle pétition aux pouvoirs publics. Entre la ligne POLT qui fait des siennes régulièrement et le TGV qui n’avance pas assez vite, le ferroviaire n’est pas d’une santé éclatante dans la région en général et le Lot en particulier.
«Certes, nuance Kira. Qui ajoute redouter que si Cahors et Toulouse venaient à se rapprocher trop de Paris, on constaterait peut-être le même phénomène qu’à Bordeaux. Avec une flambée des prix de l’immobilier et en réponse, une campagne anti-Parisiens pas forcément très digne… » « Tout est affaire d’équilibre », conclut ma belle, toujours philosophe. C’est vrai. Mais nous les humains, nous ne sommes pas des chats. A part quelques funambules, on n’est pas très à l’aise pour marcher sur les fils ou les petits branchages. La politique est l’art du possible, a dit notre Léon Gambetta, une phrase si célèbre qu’on oublie parfois que c’est lui qui en est l’auteur. Pour filer la comparaison, disons alors que le plus dur, c’est de réaliser, en politique comme dans tous les domaines, que les possibles se réduisent bien trop souvent comme peau de chagrin. Reste alors à profiter des ciels déchirés par le soleil couchant. De splendides panoramas en cette saison. Et tant pis si le soleil se couche trop tôt… »