Cahors : La médaille d’or de la reconnaissance artisanale pour Jacques Rodrigues
Le chef d’entreprise part à la retraite.
Jacques Rodrigues n’a pas caché son émotion le 22 septembre à l’occasion de la soirée organisée au Grenier du Chapitre pour son départ à la retraite. Entouré des siens, de ses amis, de ses désormais ex collaborateurs, de son associé, Michel Bizeul, de Serge Crabié, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat, de Jean-Marc Vayssouze, maire de Cahors, et Michel Simon, adjoint, le chef d’entreprise a eu un mot pour chacun : « Je remercie tous les gens avec qui j’ai travaillé. Je pars à la retraite. Cela fait 50 ans que je travaille, 42 ans avec Michel. Pour nous deux, c’est l’heure de la transmission de l’entreprise. Nous leur faisons confiance pour continuer le chemin. Bon vent à tous !»
Serge Crabié lui a rendu hommage avant de lui décerner la médaille d’or de la reconnaissance artisanale : « Depuis son plus jeune âge, Jacques s’est découvert une passion, la taille de la pierre. Cette passion, elle coule dans ses veines depuis des décennies. Après des recherches généalogiques, il apprend que l’un de ses ancêtres, un grand-oncle, émigré en Amérique du Sud, exerçait le métier de tailleur de pierres. Enfant, adolescent, Jacques s’adonne à sculpter, à façonner des pierres dont certaines se trouvent au pied d’un château Auvergnat situé non loin de son domicile familial. Après quelques années passées au collège, il s’oriente vers un CAP d’électricité mais très vite, son attirance pour la pierre reprend le dessus. C’est ainsi, qu’il intègre différentes entreprises artisanales de restauration de monuments historiques telles que Blanchon à Limoges, puis Tue à Figeac et Dagand à Périgueux pour peaufiner son expérience. C’est dans cette dernière à Périgueux qu’il fait la connaissance de Michel Bizeul. Ensemble, au quotidien, ils travaillent côte à côte, apprennent à se connaître, à s’apprécier et de là se noue une amitié indéfectible. En 1980, Jacques concrétise son projet en s’installant à son compte, sur la commune du Montat. La trentaine à peine, il fait ses premiers pas de chef d’entreprise et ceci avec très peu de matériel. Doté de convictions, d’un calme imperturbable et d’une envie de s’épanouir personnellement et professionnellement, il s’impose très vite dans le métier de la maçonnerie et de la restauration. Dix ans plus tard, il persuade son ami Michel Bizeul de le rejoindre. C’est ainsi qu’ils s’associent et créent la Société Rodrigues-Bizeul, devenue une référence en matière de restauration du Patrimoine et de Monuments Historiques pour les travaux de maçonnerie, taille de pierre, charpente et couverture. Très vite, l’entreprise prend de l’ampleur. En 1995, Jacques et Michel, vous décidez de transférer le siège de l’entreprise à Fontanes en offrant des conditions de travail optimales pour votre équipe très qualifiée, composée de tailleurs de pierre, de maçons, de charpentiers, de couvreurs et d’un bureau d’études et d’ingénierie. L’entreprise Rodrigues-Bizeul, obtient très rapidement la qualification « Monuments Historiques » auprès des Bâtiments de France. Une des pièces motrices de l’expansion de cette entreprise, qui comptabilise plus de 80 collaborateurs, est la formation. En effet, vous avez misé et investi dans la formation initiale et professionnelle. Vous avez formé plus d’une quarantaine d’apprentis, de très nombreux stagiaires et de compagnons avec toujours les mêmes objectifs : la transmission des savoir-faire et l’excellence. Depuis quelques mois, Jacques a décidé de se retirer et de confier les rênes de ce fleuron de l’artisanat lotois à six collaborateurs, qui seront accompagnés pendant quelque temps encore par Michel Bizeul. Jacques, au nom de l’artisanat lotois et occitanien, de mes collègues élus, je te remets la médaille d’or de la reconnaissance artisanale, l’occasion de saluer ton savoir-faire exceptionnel, ton implication dans la formation et la promotion de l’artisanat lotois et de couronner tes 50 années de chef d’entreprise. »
Et de conclure : « Tu es pour moi un ambassadeur, l’exemple même des personnes que les Chambres de métier se doivent d’honorer. Tu es un exemple, un exemple pour les nouvelles générations. » Félicitations et bonne retraite !