Kira prend de la hauteur
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
« On apprend que des policiers et pompiers lotois ont suivi une formation (hélas devenue plus que jamais nécessaire par ces temps troublés) afin qu’ils soient en mesure de faire face à une attaque de type « tuerie de masse ». Avec Kira, le site choisi pour cette opération nous a interpellés. Le stage a eu lieu à l’ancienne guinguette du mont Saint-Cyr. Or, figurez-vous que si nous habitons désormais le département depuis plus de deux ans après y avoir passé toutes nos vacances pendant plus de deux décennies, ce n’est qu’au début du mois que nous avons emprunté pour la première fois la petite route sinueuse qui mène à ce formidable observatoire… Un balcon sur la ville tout simplement magnifique (tout comme le cadre pastoral préservé qui l’entoure). J’ai pu expliquer à ma fidèle protégée féline comment, vue du ciel ou presque, Cahors pouvait ainsi être admirée, observée, décryptée même, et son histoire retracée… Lovée dans la boucle du fleuve, la cité se raconte presque naturellement. Les quartiers anciens, les fortifications, la ligne de partage constituée par l’ex-RN20 désormais avenue Gambetta, la partie plus récente où se mêlent immeubles du XXème et établissements administratifs, hôpital, gare… « Il est toujours sain de prendre de la hauteur » en a conclu Kira.
De la hauteur, justement, nous avons tenté d’en prendre pour analyser les résultats des législatives, en usant d’un maximum d’objectivité. Sur un point au moins, le département s’inscrit dans la logique nationale : le PS et son allié le PRG sortent laminés de cette échéance. La famille socialiste a abordé le scrutin déchirée (entre légitimistes, dissidents macronistes assumés ou dissidents héritiers des frondeurs ayant choisi de soutenir EELV). Elle en a payé le prix fort. Sur deux autres points, le Lot s’est distingué. La droite républicaine a gagné un siège, avec Aurélien Pradié, dans la 1ère circonscription, ce qui n’était pas joué d’avance alors que globalement, nationalement, l’union LR-UDI a reculé fortement (en voix et en sièges). Mais il est un autre constat, une autre spécificité lotoise que Kira n’a pas manqué de souligner. « Avec Huguette Tiégna, élue en dans la 2ème circonscription, pour la seconde fois à quelques décennies d’intervalle, les Lotois ont envoyé à Paris un(e) parlementaire de couleur. Gaston Monnerville était né en Guyane et descendant d’esclaves. Huguette Tiégna est native du Burkina-Faso. Au-delà des étiquettes, quel autre département métropolitain de taille comparable peut se targuer de faire fi ainsi des pires préjugés ? Comme quoi, bien que touché par une crise démographique, le Lot a toujours l’esprit et le cœur jeunes et ouverts. » J’ai acquiescé. A l’heure du « dégagisme », dans les urnes en tout cas, le Lot a dégagé toute forme de racisme. »