Kira et le revenu universel félin
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
« Ma belle Kira s’est d’abord étranglée. Les premières lignes de l’article de Libération évoquaient en effet le vin d’ici en des termes lugubres. « Cahors, une appellation que l’on a, sans doute avec excès, considérée [longtemps] comme un mortier lourd sur la table, un fluide dans la mécanique du cassoulet… » De fait, la suite était plus avenante. En fait, notre confrère saluait cette semaine la dernière parution du magazine « Le rouge et le blanc » qui consacre un dossier à l’AOC Cahors et à une nouvelle génération de vignerons dont l’objectif est de réaliser « des vins que l’on prend plaisir à boire ». Des vins synonymes de « sensation de fraîcheur, de pureté, de franchise, de naturel ».
Puisque le Lot est décidément à l’honneur dans la presse nationale, on retrouve (en partie) ces adjectifs dans l’enquête que notre prestigieuse consœur Florence Aubenas a signée dans Le Monde. Titre : « Voyage dans la Macronie. » On y lit, au passage, cette drôle de phrase : « Et d’un coup, la France ressemble à la Grand-Rue de Rocamadour, un côté ombre, un côté soleil, un qui veut y croire, l’autre qui veut tout renverser. » Décodage : le côté soleil, c’est le fan-club de Monsieur Emmanuel. « Ce reportage a été effectué avant la réouverture de la Forêt des Singes à Rocamadour ? » me demande alors Kira faisant montre d’une insolence dont elle a le secret. Je n’irai pas plus loin sur ce chemin. Sujet hautement sensible dans un département dont les grands élus font quasi tous allégeance à l’ancien ministre de l’Economie.
« Je ne vois pas ce qu’ils reprochent à Monsieur Hamon. Visiblement, c’est ce projet de revenu universel qui leur paraît utopique. Moi, je trouvais ça plutôt intéressant. Ce n’est pas rien, tu sais, un budget croquettes… » glisse Kira. « Rassure toi, de toute manière, même dans sa version la plus large, les chats n’étaient pas concernés » dois- je tout de go lui rétorquer. Alors elle s’en retourne à ses activités printanières, bougonnant entre deux bâillements félins qu’il n’y a décidément rien à attendre des bipèdes en période électorale. M’est avis qu’il n’y a pas que des chats pour partager ce point de vue.»