Gardienne de la paix blessée à Cahors : 2 mois de prison ferme pour l’auteur des faits
Le prévenu est passé devant le tribunal correctionnel dans le cadre de la procédure de comparution immédiate.
« La société ne peut pas supporter ce comportement. S’excuser aujourd’hui, c’est un peu trop facile. Les faits sont intolérables. Tout était volontaire dans cette procédure. Je requiers une peine de 10 mois d’emprisonnement et le maintien en détention ». La procureur de la République a fustigé l’attitude du prévenu qui comparait pour avoir blessé une gardienne de la paix le 26 novembre, aux alentours de 6 h du matin, lors de son interpellation rue Blanqui après avoir insulté la patrouille du commissariat – « Alors les bouffons ! Vous allez nous casser les c… ! Cassez vous bande d’… ! Je vais m’occuper de vous ! » – et avoir pris la fuite. La fonctionnaire de police s’est vue prescrire un ITT de 2 jours et souffre d’un arrachement osseux au pouce.
« Vous aviez 0,83 mg d’alcool par litre d’air expiré » lui a rappelé le président. Le prévenu, 35 ans, intérimaire vivant chez son père, déjà condamné pour vol aggravé, recel, usage de stupéfiants, violences commises en réunion, a tenté une explication : « En me débattant, je l’ai peut-être blessée mais je ne voulais pas lui faire de mal. Je tenais à m’excuser, je n’étais pas dans mon état normal… » « Cette affaire montre bien qu’à un moment tout déborde. Il a continué à insulter les policiers dans la voiture et l’infirmière à l’hôpital. Je vous demande de recevoir la constitution de partie civile des 3 fonctionnaires de police et de renvoyer au civil le dossier de la gardienne de la paix. Je vous demande de condamner le prévenu à des dommages et intérêts à hauteur de 600 euros au titre du préjudice moral » a plaidé l’avocate des parties civiles, Me Véronique Mas-Heinrich.
L’avocate de la défense a demandé l’indulgence du tribunal pour son client : « Dans ce dossier, il y a une perte de comportement sous l’emprise de l’alcool. Je ne pense pas qu’une mesure d’emprisonnement soit adéquate dans la situation de mon client. Je demande qu’il soit placé sous surveillance électronique. » Le tribunal a condamné le prévenu à une peine de 6 mois de prison dont 4 mois avec sursis, obligation de soins pendant 18 mois. La constitution de partie civile a été retenue et les fonctionnaires de police ont obtenu respectivement 600 euros, 450 euros et 450 euros. Le dossier de la gardienne de la paix blessée a été renvoyé au civil le 11 janvier 2017.