Lacave : Un spectacle son et lumière pour célébrer l’histoire du Pont de l’Ouysse
Il aura lieu le jeudi 6 octobre, à partir de 19 h 30.
On ne dira jamais assez combien une rivière, un cours d’eau, un simple ruisseau peut dicter la vie d’un village. Les ponts, qu’ils soient romains ou médiévaux, ont connu des sorts imposés par la furie des flots.
A Lacave, c’est le pont de l’Ouysse qui a donné naissance à l’une des plus belles aventures culinaires qui soit. Tout a commencé par une ferme au bord de l’Ouysse où Baptiste Maury, agriculteur, fait aussi office de passeur entre le port et Lacave sur l’autre rive. En 1884, les ouvriers attaquent la construction du pont aux portes de la ferme Maury. Il faut bien les nourrir, ce sera le début de l’histoire de l’auberge. L’hôtel-café Maury est né, et apparait dans le guide Michelin édition 1905, sous le nom du Pont de l’Ouysse. Petit à petit l’auberge prend de l’ampleur et les visiteurs viennent également visiter les grottes de Lacave récemment découvertes.Dans les années cinquante, l’on ouvrira quelques chambres pour agrandir l’établissement.
Mais le 6 octobre 1966, une crue violente emporte le pont. Ce jour là, les eaux de l’Ouysse sont grosses et sales. Il y a plusieurs heures déjà que la rivière est sortie de son lit et menace de lécher les premières maisons du village. A ce rythme là, le pont risque de ne pas résister à la pression de l’eau et des arbres déracinés. Depuis longtemps déjà, la mairie de Lacave avait prévenu les Ponts & Chaussées que l’ouvrage accusait quelques signes de fragilité. C’est pourtant la seule voie de communication permettant de relier Souillac à Gramat. Et aux craintes constantes de voir l’édifice s’effondrer s’ajoutent les risques de chutes qu’encourent les personnes empruntant le passage. Ce jour là, l’institutrice du village s’approche avec ses élèves pour voir cette crue si inhabituelle par sa violence. Elle s’engage sur le pont et avance prudemment car le débit est impressionnant. Soudain, l’ouvrage se dérobe alors sous ses yeux. et est emporté par les eaux. La catastrophe a été évitée de justesse grâce à la présence d’esprit de l’institutrice. On imagine très bien que le futur du village aurait été bien différent si l’enseignante et les élèves s’étaient engagés sur le pont. Les écoliers sont sains et saufs mais cet épisode restera gravé à tout jamais dans la mémoire collective de Lacave et l’histoire du pont sera transmise de génération en génération.
Quelques temps plus tard, le nouveau pont sera construit plus loin au grand dam des propriétaires, persuadé que l’établissement, à l’ écart du passage, devra se recycler. Jouissant au contraire de son retrait, sous la férule de Marinette Goursat et de son mari Daniel Chambon, l’hôtel-restaurant gagnera ses galons d’institution gastronomique. Daniel Chambon saura asseoir son talent propre et s’entourer de producteurs amoureux comme lui de bons produits : pigeons, pintades, fraises ou légumes qui font les délices de sa cuisine. Une étoile au guide Michelin viendra couronner ce travail, en 1989 et récompenser les dignes héritiers de générations au service du bien manger. Les enfants partis à l’étranger pendant quelques années reviendront au bercail, riches de leur expérience dans des établissements prestigieux. Stéphane et Mathieu officient l’un en cuisine, l’autre en salle. Ils sont donc la 5ème génération à régaler les amateurs de bonne chère.
A l’occasion du 50ème anniversaire de l’effondrement, la famille Chambon en collaboration avec la mairie de Lacave, organise un spectacle sons et lumières le 6 octobre, à partir de 19 h 30. Un espace sera mis à disposition des spectateurs dans le champ en face du restaurant (côté Lacave).
> Un environnement enchanteur. Lacave se situe au pied du causse de Gramat. Le village se trouve à 12 km de Souillac et 8 km de Rocamadour. L’hôtel-restaurant est niché en contrebas d’une falaise vertigineuse dominée par le château de Belcastel, superbe bâtisse dont les premières fondations datent du Xème siècle. A ses pieds, coule la mystérieuse rivière Ouysse, dont les berges ont été aménagées en promenade et en jardins. Un savant mélange de fleurs, de plantes aromatiques et de légumes y poussent, apportant des notes de couleurs et des parfums d’autrefois. Et le petit pont en ruine, vient ponctuer de son romantisme un lieu où chacun aspire en arrivant à laisser de côté tous ses soucis, pour goûter à la douceur et à la magie des lieux. Quatrième et cinquième génération à la barre et aux fourneaux, Daniel et Stéphane Chambon font preuve d’une belle créativité pour traiter la truffe et le foie gras, le cèpe et le gibier. A la fois inspirée de la tradition et des plus innovantes, haute en goût et toute en délicatesse, servie soit en terrasse ombragée, soit dans la salle à manger aux tables joliment parées, la cuisine varie souvent au gré de l’imagination et des saisons.