La Maison Départementale des Personnes Handicapées du Lot occupée par des militants d’Act Up
Lundi 15 juin, ils étaient une dizaine à manifester pour soutenir Marc Sudret, malade du Sida, à qui la MDPH a supprimé les droits à la Prestation de Compensation du Handicap.
Les militants d’Act Up sont passés à l’action en occupant les locaux de la MDPH ce lundi matin. Les slogans sur les écriteaux, les banderoles étaient sans appels : « LA MDPH du Lot vous préfère mortEs ». Le motif de leur ire : la MDPH du Lot a supprimé les droits à la PCH (Prestation de Compensation du Handicap) de Monsieur Marc Sudret, en ayant recours pour y parvenir à un contrôle inopiné. Dans un communiqué Act Up Sud-Ouest est revenu sur le pourquoi de cette suppression : « A 8h du matin le 26 Janvier 2015, les représentants de la MDPH se sont présentés au domicile de Monsieur Sudret et ont trouvé ce dernier à peine éveillé et encore sous les effets secondaires de son traitement extrêmement lourd. Suite à cette visite, une convocation lui a été envoyée pour un rendez-vous le 21 Mai 2015. Malgré une demande de report de ce rendez- vous qui lui a été refusé, la MDPH a pris la décision de lui supprimer la PCH sans sa présence alors que ses droits étaient ouverts jusqu’en 2016 avant une demande de renouvellement. Nous exigeons que la MDPH du Lot rétablisse immédiatement à Monsieur Sudret son droit à la PCH.»
Une vidéo sur Facebook utilisée
Et de fustiger une situation qui se généralise : « Les politiques de restrictions budgétaires se font sur le dos des malades et des plus fragiles. Les Conseils généraux, dont dépendent les MDPH se font les complices de cette situation et font subir aux bénéficiaires de l’AAH cette restriction de leurs droits. » Une vidéo visionnée sur la page Facebook de Marc Sudret aurait également motivé la décision. Act Up dénonce une telle pratique.
La réponse de la MDPH
Dominique Bessonnat, directrice de la Maison départementale des personnes handicapées, a réagi via un communiqué : « La MDPH tient à préciser que la révision de la situation de Monsieur Sudret s’est appuyée essentiellement sur les conclusions établies par une visite à domicile et par un examen médical. La MDPH a fourni ces deux constats objectifs à la Commission départementale des droits et de l’autonomie des personnes handicapées. Celle-ci, composée en particulier de représentants d’associations de personnes handicapées, a acté que Monsieur Sudret ne pouvait pas rentrer dans le cadre réglementaire de la prestation de compensation du handicap. Par ailleurs, il a été fait état d’éléments retrouvés sur Facebook concernant le niveau de handicap de Monsieur Sudret. Si ces éléments illustrent les conclusions de la CDAPH, en aucun cas, ces éléments ne se sont substitués aux constats objectifs (visite à domicile et examen médical) recueillis dans le cadre de l’étude de ce dossier. Pour information : à l’issue de l’échange de ce jour, M. Sudret a accepté de déposer une demande de recours gracieux, dans le cadre d’une procédure classique. Son dossier sera réexaminé ultérieurement. »