Cahors : Les incendiaires de Port Saint Mary arrêtés et condamnés à de la prison ferme
Ils ont été présentés au tribunal dans le cadre de la procédure de comparution immédiate le 21 septembre.
Julien et Florian, 19 ans, sont arrivés menottés au tribunal de Cahors. Présentés dans le cadre de la procédure de comparution immédiate, ils ont été jugés le mercredi 21 septembre dans l’affaire des bateaux incendiés à Port Saint Mary le 9 septembre dernier. Un troisième protagoniste, mineur, qui conteste les faits, sera renvoyé devant le juge des enfants. Les propriétaires des 8 embarcations endommagées et détruites (3) sont au fond de la salle. La présidente a rappelé les faits que les prévenus ont reconnus : « En début de soirée, vous étiez tous 3 dans une chambre au FJT, vous fumiez du cannabis, et vous avez décidé d’incendier les bateaux au port. Vous aviez repéré les lieux l’après-midi. Vous avez volé deux canoës et êtes descendus jusqu’à Regourd où vous êtes montés sur deux bateaux qui étaient au milieu de la rivière et vous avez volé un bidon d’essence. Vous êtes ensuite revenus à pied, vous êtes montés sur l’ancien bateau-restaurant, vous avez versé l’essence au premier étage, au rez-de-chaussée et sur le pont. Ça n’a pas pris tout de suite, vous avez alors enflammé un torchon et le feu est alors parti très vite. vous vous êtes cachés dans un buisson à proximité pour voir l’intervention des pompiers. Vous avez pris des photos et filmé avec votre I-Phone. Vous êtes restés cachés 2 ou 3 heures avant de rentrer au foyer. »
« Je regrette les faits. on voulait juste mettre le feu au grand bateau. On ne savait pas cela allait prendre une grande ampleur (sic) » a expliqué Julien. « Quel est l’intérêt de faire brûler un bateau ? On se demande comment cela peut germer. Quelqu’un aurait pu y dormir… Heureusement, il n’y avait personne… mais les pompiers auraient pu être blessés. Tout ça pour le plaisir de faire une vidéo…» a expliqué la présidente. Florian placé en IME, sous curatelle, s’est défendu en précisant qu’il « n’avait fait que suivre » les deux autres : « Je regrette de n’avoir rien fait pour empêcher ce délit. » Julien est également jugé pour l’incendie d’un parquet d’une maison en rénovation le 11 septembre. « Le tribunal s’interroge sur votre dangerosité et sur des troubles psychiatriques » a poursuivi la magistrat. Le SDIS s’est constitué partie civile et a réclamé le dédommagement de l’intervention des pompiers qui s’élève à plus de 20 000 euros. Les propriétaires ont demandé la constitution de partie civile.
La procureur a fustigé ces comportements : « Dans ce dossier, le plus grave, c’est la manière dont se sont déroulés les faits. Il y a eu préméditation. Ces actes ont été réfléchis. Il y a 8 bateaux endommagés voire coulés qui représentent des milliers d’euros. Nous arriverons à un préjudice colossal. Ces messieurs regrettent mais c’est un peu tard. » Elle a requis à l’encontre de Julien, 12 mois de prison dont 5 mois de sursis assorti d’une mise à l’épreuve de 3 ans avec obligation de soins, de travail et d’indemniser les victimes et pour Florian , 12 mois de prison dont 6 mois de sursis assorti d’une mise à l’épreuve de 3 ans avec obligation de soins, de travail et d’indemniser les victimes. Elle a également requis un mandat de dépôts pour les deux hommes. Me Cambon, l’avocat de Julien, a demandé la clémence du tribunal : « Vous avez à juger un malade. On peut faire intervenir une obligation de soins. » Me Mazars, avocat de Florian, a souligné que son client « avait suivi » et a sollicité « qu’il n’y ait pas de mandat de dépôt ».
Le tribunal a condamné Julien à 12 mois de prison dont 8 mois de sursis assorti d’un mandat de dépôt, avec mise à l’épreuve de 3 ans, obligation de soins, de travail et d’indemniser les victimes, et Florian à 10 mois de prison dont 6 mois de sursis sans mandat de dépôt, avec mise à l’épreuve de 3 ans, obligation de soins, de travail et d’indemniser les victimes. Les constitutions de partie civile ont été reçues et renvoyées au civil le 14 décembre.