Villesèque : Le Clos Troteligotte mise sur le financement participatif pour protéger vigne et biodiversité

Le domaine appelle aux dons sur la plateforme Miimosa, en contrepartie de bouteilles et d’activités oenotouristiques qui ne manquent pas !

L’hiver s’installe au Clos Troteligotte et l’heure est au bilan pour le domaine lotois conduit en biodynamie. Si les étés caniculaires deviennent la norme, le millésime 2025 restera, lui, comme un exemple frappant de la vulnérabilité des cultures face aux dérèglements climatiques.

En août, une longue vague de chaleur a mis la nature à rude épreuve. Les feuilles des arbres ont pris une couleur marron prématurément et la faune sauvage, affaiblie par le manque de nourriture, s’est tournée vers les cultures les plus accessibles. Sangliers, chevreuils et cerfs — dont la présence ne cesse de croître dans le département — ont fait des vignes leur garde-manger. Conséquence : des rangs de raisins dévorés et des dizaines d’hectolitres de vin perdus. « Une situation qui ne cesse d’empirer d’année en année », regrette le domaine.

Face à ce constat, le Clos Troteligotte a décidé de passer à l’action cet automne. Alors que le domaine s’est engagé dans une démarche d’agroforesterie avec déjà 4 000 arbres et arbustes plantés, protéger ces jeunes plants est devenu aussi crucial que préserver la vigne.

Le chantier lancé cet automne prévoit la mise en place d’une clôture autour des 16 hectares du domaine. Un projet d’envergure, coûteux, mais aujourd’hui indispensable. « L’objectif est double : mettre à l’abri nos raisins, nos vignes et nos arbres, mais aussi, dans un second temps, accueillir des animaux en pâturage directement dans les parcelles », explique Emmanuel Rybinski, vigneron.

Car le projet va bien au-delà d’une simple protection : il s’inscrit dans une vision biodynamique globale. Dans cette approche, la ferme forme un organisme vivant où plantes, humains et animaux œuvrent en équilibre.

Le Clos Troteligotte envisage ainsi d’introduire prochainement plusieurs espèces : petits cochons de Nouvelle-Zélande, poules, brebis et même quelques vaches. Les bénéfices de cette cohabitation sont nombreux : sols travaillés naturellement, enherbement maîtrisé, apport de matière organique, regain de biodiversité microbienne et fongique, sans oublier l’attraction d’insectes et d’oiseaux.

Pour mener à bien ce projet structurant, le domaine fait aujourd’hui appel à la solidarité de sa communauté. Une campagne de financement participatif vient d’être lancée sur la plateforme Miimosa. « Chaque contribution compte, qu’elle soit modeste ou plus importante, que l’on soit particulier ou professionnel », souligne le Clos. En remerciement, les contributeurs recevront des bons « K-DO » à utiliser sur la boutique en ligne du domaine. Ils pourront choisir entre l’achat de bouteilles ou des activités œnotouristiques variées : dégustations, repas vigneron, visites de chai, k’as-croûtes, séances Yoga & Vins… Autant d’expériences qui permettent de découvrir de l’intérieur la philosophie et le travail du Clos Troteligotte.