Entretien avec le co-président du club de Castelnau-Montratier sur les valeurs, la formation et l’ambition du club.
Le soleil éclaire le rectangle vert du stade Claude Batut. C’est ici que Ludovic Bonnet, co-président du COC (avec Philippe Alran et Pierre Boissel), et éducateur passionné, façonne l’avenir des 110 jeunes pousses du club. Rencontre avec un homme dont l’humilité n’a d’égale que la passion.
> Medialot : qu’est-ce que le rugby apporte aux jeunes ?
Ludovic Bonnet : c’est une véritable métamorphose à laquelle on assiste. Des enfants arrivent timorés, le regard fuyant, un peu perdus dans ce monde nouveau. Semaine après semaine, ils se transforment sous nos yeux. Ils se socialisent, prennent confiance, osent enfin être eux-mêmes. C’est magnifique de voir ces petites graines devenir des jeunes épanouis.
> M. : quelles sont les valeurs les plus importantes que vous transmettez ?
L.B. : l’amour du maillot d’abord – cette fierté de porter nos couleurs, c’est fondamental. Puis l’esprit d’équipe qui les soude entre eux, la discipline qui les structure. Mais au-delà, c’est le vivre ensemble qui compte. On leur apprend que sur un terrain comme dans la vie, on ne gagne jamais seul.
> M. : comment le sport peut-il aider les jeunes dans leur scolarité ?
L.B. : tout se tient ! Ils apprennent d’abord le goût de l’effort, puis découvrent la satisfaction du bon résultat qui suit. La discipline acquise ici – arriver à l’heure aux entraînements, observer les règles – elle voyage avec eux dans leur cartable. On voit les résultats très vite : ils deviennent plus réceptifs, heureux d’être ensemble, à l’écoute. Ils intègrent un système avec l’envie de bien faire, ici comme à l’école. Et même si le rugby peut paraître un sport parfois rude, la plus belle leçon reste celle du respect mutuel.
> M. : quel est le rôle du COC dans la vie de Castelnau-Montratier ?
L.B. : la convivialité, c’est notre ADN ! Les déjeuners sur place après l’entraînement, ces moments où l’effort laisse place au réconfort… Le sourire qui fuse à table et dans les vestiaires, c’est ça qui renforce les liens. Le stade est souvent plein, vibrant. Il y a deux ans, lors de notre superbe saison, tout Castelnau-Montratier était derrière nous. On avait réussi à fédérer le village avec un magnifique esprit de clocher. Le COC, c’est le cœur battant de notre commune.
> M. : combien de joueurs comptez-vous au club ?
L.B. : une belle famille de 180 passionnés ! 110 petits – nos plus jeunes ont 4, 5, 6 ans, filles et garçons mélangés – et 70 seniors. C’est cette mixité des âges qui fait notre richesse. Les anciens transmettent, les jeunes apportent leur énergie. C’est un cercle vertueux.
> M. : quels sont vos projets pour le club cette saison ?
L.B. : si possible, aller vers des phases finales, se qualifier. Vous savez, l’appétit vient en mangeant ! Mais au-delà des résultats, c’est continuer à faire grandir nos jeunes qui compte.
> M. : pourquoi avez-vous choisi de devenir entraîneur-éducateur ?
L.B. : par reconnaissance. Pour rendre ce que l’on m’a donné.
> M. : quel est votre meilleur souvenir en tant qu’entraîneur ?
L.B. : alors là… Ils sont trop nombreux ! Chaque victoire d’un enfant sur sa timidité, chaque première transformation réussie, chaque moment où l’équipe ne fait plus qu’un…
> M. : quel message donneriez-vous aux parents qui hésitent à inscrire leurs enfants au COC ?
L.B. : qu’ils viennent nous voir et essayer, ne serait-ce qu’une fois ! Ils comprendront vite qu’ici, on ne fait pas que du rugby. On construit des citoyens, on tisse des amitiés, on crée des souvenirs pour la vie.
> M. : un dernier message ?
L.B. : deux choses importantes. D’abord, pour ceux qui pensent que l’âge est un obstacle : nous pratiquons aussi le Tag Rugby, une version sans contact accessible à tous, peu importe l’âge ou la condition physique. C’est le plaisir du jeu qui prime ! Et surtout, je tiens à remercier du fond du cœur tous nos bénévoles. Sans eux, sans leur dévouement quotidien, sans leur passion désintéressée, rien de tout cela ne serait possible. Ils sont l’âme de ce club, les héros de l’ombre qui permettent à nos jeunes de s’épanouir.
