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Carole Delga souhaite la création d’un Défenseur de la laïcité

La présidente de la région Occitanie célèbre les 120 ans de la loi de 1905 et suggère d’inscrire ses premiers articles dans la Constitution.

Carole Delga a signé l’une des 50 contributions de l’ouvrage édité par la Fondation Jean Jaurès, « Que vive la laïcité ! », à l’occasion du 120ème anniversaire de la loi de 1905 (*). Sans jouer sur les mots, la présidente de la région Occitanie a titré son texte « Vivre la laïcité », voulant ainsi décliner quelques suggestions afin que la loi promulguée le 9 décembre1905 demeure pleinement moderne et sa philosophie partagée par tous, et partout. « La laïcité s’imprime dans nos vies. Elle se pratique, s’observe, se nourrit, s’expérimente, parfois se confronte. Elle se vit au quotidien, au contact du terrain et des interactions sociales, dans notre aptitude individuelle à construire une histoire collective. Aussi, nous devons agir à tous les niveaux : renforcer l’action locale, conjuguer laïcité et lutte contre les discriminations, s’adresser à la jeunesse et enfin incarner la laïcité dans le texte suprême de notre République française. » Ce faisant, Carole Delga rappelle avoir « souhaité créer un Conseil régional de la laïcité et des valeurs républicaines à l’échelle de 6 millions d’habitants, avec pour objectif de promouvoir une laïcité de proximité, d’attention, d’explication, de terrain. » Elle le décrit comme « un laboratoire d’idées et d’actions concrètes pour redonner à la laïcité sa véritable dimension émancipatrice. Bâti sur un très large collectif, il travaille à faire vivre, dans le quotidien de tous nos concitoyens, les valeurs républicaines et à permettre aux citoyens de demain de se les approprier ».

Regrettant que « trop de discriminations empêchent l’embauche, l’accès à un logement, parfois même à des loisirs », l’élue martèle que « l’idéal républicain doit toujours nous amener à conjuguer, avec beaucoup de force et de conviction, la défense de la laïcité et le renforcement de la lutte contre toutes les formes de discrimination. Soyons fermes sur les principes et clair dans les combats ! »

Condamnant « les terroristes islamistes (qui) assassinent des enfants, des enseignants, des journalistes, des policiers, des passionnés de rock…, mus par la haine conjuguée de nos valeurs républicaines, la laïcité en tête, par la haine de l’esprit des Lumières, la haine de notre culture universelle et la haine des juifs », Carole Delga constate avec dépit que « des extrémismes religieux, issus des différents cultes, contestent la légitimité même du principe laïque. Ils s’opposent à la loi de 2004, testent l’autorité des proviseurs et des enseignants, tentent d’influencer les programmes scolaires, revendiquent des exemptions particulières. »

« Réancrer la laïcité dans la vie réelle »

Du coup, elle rejette tout à la fois « un relativisme politique, un « oui mais » qui relève d’un « Munich des consciences » et qui faisait dire à Charb en 2012 : « J’ai moins peur des extrémistes religieux que des laïques qui se taisent. » _ visant ainsi une certaine gauche _ et l’instrumentalisation de la laïcité « par l’extrême droite, le Rassemblement national en tête, en détournant son essence universaliste pour la transformer en un outil d’exclusion et servir un agenda anti-immigration. Et cherchant, au passage, à faire oublier son histoire et ses réseaux intégristes catholiques. L’obsession identitaire des Le Pen, Bardella, Zemmour est une machine à fantasmes et à mensonges qui alimente le racisme antimusulman et les discriminations. »

Après un hommage appuyé aux enseignants, puis un appel à investir les réseaux sociaux afin de « réancrer la laïcité dans la vie réelle, au-delà des institutions classiques »… et de manière « joyeuse », Carole Delga voudrait enfin que les deux premiers articles de la loi du 9 décembre 1905 soient « inscrits dans notre Constitution pour en renforcer la valeur prescriptive dans la hiérarchie des normes ». Pour rappel, ils sont ainsi rédigés : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public. La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte… »

La présidente de la Région, notant avec amertume que depuis la suppression de l’Observatoire de la laïcité, « le comité interministériel à la laïcité qui devait se réunir deux fois par an ne s’est réuni ni en 2022, ni en 2023, ni en 2024, ni en 2025 ! », il serait pertinent de « retrouver une parole officielle forte, crédible, incontestable qui ne soit pas celle du locataire de la place Beauvau, dont le rôle est, par ailleurs, d’entretenir un dialogue parfois complexe avec les cultes. » Elle rejoint donc le député Jérôme Guedj qui milite en ce sens depuis 2022, et « souhaite ardemment que soit créé un Défenseur de la laïcité sur le modèle du Défenseur des droits ».

Un outil au service d’un pilier de la république, car, conclut-elle, « nous devons faire vivre une laïcité du quotidien, qui s’incarne dans les gestes simples et les pratiques ordinaires de la vie collective ».

(*) A retrouver sur le site jean-jaures.org 

Photo Région Occitanie

> La présidente de Région Carole Delga, les membres du Conseil régional pour la laïcité et les valeurs républicaines (CRLVR), dont les parrain et marraine Henri Peña-Ruiz et Frédérique de la Morena, ainsi que la conseillère régionale déléguée à la laïcité Sabrina Delrieu, ont ouvert le mardi 3 décembre, le Festival de la laïcité. Jusqu’au 9 décembre, plus de 120 évènements organisés dans les 13 départements d’Occitanie célèbrent et participent à faire vivre cette valeur phare du modèle républicain. Une opération d’une ampleur inédite en France. La liste complète des événements par département est consultable sur le site internet de la Région : www.laregion.fr/festival-laicite

Lors de la soirée de lancement du Festival, le mardi 3 décembre, Carole Delga et les membres du CRLVR ont remis les Prix de la laïcité distinguant 4 initiatives qui concourent à la compréhension, à la transmission et au partage du principe de la laïcité :

–  Le prix « Scientifique » récompense Nicolas Bouyer, docteur en droit public de l’Université de Toulouse 1 Capitole pour sa thèse « Le fait religieux et l’égalité en droit public français ».

–  Le prix « Territoire » distingue la Ville de Masseube (32) pour son engagement sur le sujet avec la création d’une commission municipale laïcité en liaison avec tous les établissements scolaires de la ville et les nombreuses initiatives qu’elle a réalisées en direction de ses 1 500 habitants.

–  Le prix « Jeunesse » vient saluer le travail des jeunes de LE&C Grand Sud (Loisirs Education & Citoyenneté, association d’Occitanie, PACA et Nouvelle Aquitaine), ayant produit un escape game en réalité 3D pour sensibiliser un large public pour promouvoir le principe de laïcité et les valeurs de la République.

–  Le Grand prix de la laïcité vient distinguer le comédien Bruno Solo, le réalisateur Yannick Séguier et toute l’équipe du film « Laïcité, Liberté, Egalité, Fraternité », tourné en Occitanie.

De nombreux invités étaient présents pour l’ouverture du Festival de la laïcité, organisée à l’Hôtel de Région de Toulouse, dont Laurence Rossignol, sénatrice du Val-de-Marne,  Kyra Ghedhab, responsable nationale de SOS Racisme, Alain Seksig, membre du Conseil des sages de la laïcité, Milan Sen, expert de la Fondation Jean Jaurès ou encore Didier Leschi, président de l’Office français de l’immigration et de l’intégration.

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