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Sibelle, une campagne électorale qui questionne, des truffes au rendez-vous et le 39ème Téléthon

Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

Lundi._ A Cahors, des questionnaires puis des ateliers thématiques, à Puy-l’Evêque aussi. Et on pourrait assurément citer bien d’autres communes. Qu’ils soient de gauche ou pas, les candidats aux municipales rivalisent de vocabulaire : on parle de « consultation », de « prendre le pouls », de « co-construction d’un programme »…). Ce que l’on appelle la démocratie de proximité. C’est la mode. Car en ces temps très instables au niveau national, alors qu’il y a peu de visibilité budgétaire, on souhaite de part et d’autre dépassionner les enjeux, on joue la carte de l’écoute, du dialogue, on évite les promesses trop clivantes. Lotois d’adoption, André Breton résumait ainsi ce qu’était, à ses yeux, l’idéal surréaliste : « « Transformer le monde », a dit Marx ; « Changer la vie », a dit Rimbaud : ces deux mots d’ordre pour nous n’en font qu’un. » Indiscutablement, on est loin de ces utopies dans le Lot en 2025 et bientôt 2026, à quelques mois des élections locales. L’heure est au réalisme plus qu’au surréalisme. Sibelle se souvient de cet élu local qui expliquait : « Réparer un trottoir, cela ne fait pas de vous un maire de gauche ou un maire de droite. Mais c’est néanmoins un acte politique quand vous avez un choix ou des choix à faire. On ne peut pas réparer tous les trottoirs en même temps. » Soit, alors, très sagement, Sibelle attend que d’éventuels candidats déposent un questionnaire dans notre boîte aux lettres. Je vous tiendrai au courant, mais je ne serais pas surpris que Sibelle n’évoque pas les trottoirs du village. D’ailleurs, dans notre rue, étroite mais de caractère, il n’y en a pas.

Mardi._ La première édition du marché aux truffes de Lalbenque (millésime 2025-2026) livre son verdict : 21 producteurs étaient au rendez-vous, soit une quarantaine de paniers et une quinzaine de kilos d’or noir. Le tarif oscillait de 500 à 700 euros le kilo. « C’est raisonnable, même si on devine que le tarif devrait grimper à l’approche des réveillons de fin d’année » note ma protégée féline, qui ajoute : « On devrait peut-être attendre janvier avant de faire le plein, quitte à congeler les truffes… » Sans juger de la pertinence du raisonnement, je lui fais remarquer qu’elle devrait peut-être solliciter l’avis du ministre des Finances, c’est-à-dire mézigue.  L’insolente me prend de haut : « Oh ce n’est pas pour moi que je dis ça, de toute façon, j’ai ma propre filière d’approvisionnement… » Je n’en crois pas un mot, mais je ris intérieurement. Sibelle, comme ses congénères félins, possède un museau très aiguisé. Mais elle n’a pas le don du cavage. Et c’est très bien comme ça. Elle exigerait des commissions astronomiques à chaque découverte !

Mercredi._ La confirmation par la SNCF du lancement d’un TGV Bordeaux Lyon passant par Massy (donc la région parisienne) et évitant soigneusement ainsi le Massif Central a provoqué une poussée d’urticaire en Auvergne et dans le Limousin. Une pétition en ligne fait d’ailleurs un tabac. Le nord du Lot aurait été intéressé lui aussi par un rétablissement d’une telle ligne. La SNCF explique que les voies ferrées du centre de la France ne sont pas en état de supporter de tels trains. Elle suggère ainsi aux régions concernées de s’en prendre à l’État. Dont le budget est déjà un véritable panier percé. Alors on imagine que l’heure n’est pas forcément à rénover des liaisons transversales, sachant que les lignes Paris-Toulouse via Limoges… et Cahors et Paris-Clermont sont déjà très problématiques. Et c’est un euphémisme. Ma tigresse domestique en appelle au formidable Alexandre Vialatte, chroniqueur infatigable dans La Montagne et écrivain jamais démodé. Lui qui aimait à dire avec son humour si british que « Pascal aimait tellement l’Auvergne qu’il naquit à Clermont-Ferrand » eut aussi cette formule définitive : « En Auvergne, il y a plus de montées que de descentes… » C’est peut-être pour ça que la SNCF fait un gros détour…

Jeudi._ Notre confrère Christophe Gleizes est condamné à 7 ans de prison en Algérie. La cour d’appel a confirmé le jugement de première instance. Il ne faisait que son travail. Nous pensons à lui, nous pensons à ses proches. Il faut tout faire pour que ce journaliste spécialiste du football africain soit libéré. En rien ce qu’il faisait au moment de son arrestation ne relevait de l’apologie du terrorisme. Il n’y a rien à dire d’autre. Force à toi, confrère. Nous ne t’oublions pas.

Vendredi._ Voilà que débute la 39ème édition du Téléthon, cette manifestation déclinée partout dans le pays qu’organise l’Association française contre les myopathies (AFM)  pour « financer des projets de recherche sur les maladies génétiques rares ». Dans le Lot, sont notamment programmés de concours de pétanque devant durer 24 voire 30 heures à Sauzet et Rignac, des concerts, des animations culturelles ou sportives. Même ma chère Sibelle y va de sa participation. Tout simplement en rappelant que les chercheurs dont les travaux bénéficient de coups de pouce bienvenus grâce au Téléthon trouvent aussi, assez souvent, des options de thérapie destinées à soulager voire guérir d’autres maladies. Ce week-end, serrons-nous les coudes. 

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