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Département du Lot : Serge Rigal charge l’ARS et le gouvernement  

Retour sur la séance de ce 17 novembre 2025. 

Ce 17 novembre 2025, la séance publique du Conseil départemental du Lot était notamment consacrée à l’actualisation du budget 2025, au fonds d’aide pour les solidarités territoriales, et à la politique culturelle au service des publics accompagnés par le Département. Dans son discours d’ouverture, Serge Rigal, le président de l’institution, a « commencé son propos  par une réflexion sur le rôle des institutions publiques et de ceux qui les dirigent ». Sa colère était dirigée vers l’ARS : « Vendredi dernier, pendant que nous étions au Congrès des Départements de France à Albi et donc dans l’impossibilité d’être dans le Lot, certains inauguraient sans nous, sans le principal financeur des pompiers du Lot, la nouvelle plateforme commune de réception des appels d’urgence entre le SAMU et le SDIS 46.  Pourquoi ? Tout simplement parce que celui qui est venu l’inaugurer a, du fait de son poste au sein d’une institution régionale, imposé la date à tous les partenaires alors qu’il n’a rien fait, ni de près ni de loin pour penser, porter ou faire aboutir ce projet. A contrario, celles et ceux qui ont porté le projet depuis de nombreuses années, les travailleurs de l’ombre, à commencer par votre serviteur car j’ai été président du SDIS pendant 6 années quand même, mais également les élus membres du conseil d’administration du SDIS et bien nous avons été relégués dans les coulisses, pour ne pas dire aux oubliettes.  Je n’en fais pas une affaire. Vous me connaissez, je ne suis pas quelqu’un qui cherche la lumière.  Mais je trouve que cela participe de l’affaissement démocratique que de laisser passer de telles pratiques qui entretiennent dans l’esprit des citoyens la confusion sur le fait que toutes les institutions se valent, qu’elles font toutes la même chose et qu’au fond, il y en a beaucoup trop.. Non. Chacun a des missions, des moyens, des tâches à effectuer et il est bon de le rappeler. Car au fond, qui finance les SDIS ? Les communes et le Département.  Grâce à qui cette réalisation innovante est là ?  Grâce à la volonté et à l’implication des acteurs locaux, notamment grâce au Colonel Galtié et au Docteur Thierry Debreux  qui se sont entendus pour le faire, pour le faire avancer, pour le faire aboutir, et certainement pas grâce au Directeur régional de l’Agence régionale de Santé… Et au fond quel est son rôle à lui ?  S’occuper de l’offre de soin à l’échelle locale. Lutter contre les zones blanches, répondre à la désertification médicale, doter les hôpitaux publics de moyens à la hauteur des besoins, trouver des solutions au vide béant que nous exprimons en matière de pédopsychiatrie dans le Lot pour la prise en charge de nos enfants placés, etc, etc..  C’est cela le job d’un Directeur régional de l’ARS, et certainement pas de venir voler au secours de la victoire en inaugurant les réalisations des autres pour faire croire que l’on sert à quelque chose.. Dans la nature, si vous êtes observateur, vous trouverez un animal qui adopte un comportement similaire. C’est le coucou. Cet oiseau, dont le chant est charmant d’ailleurs, aime bien faire son œuf dans le nid des autres.  Et bien à l’unisson des déclarations du Premier Ministre, lequel, vendredi, lors des Assises des Départements de France à Albi déclarait que le temps était « venu de réformer en profondeur les agences régionales de santé, d’affirmer la part régalienne du sanitaire » et de « permettre aux préfets d’en être les responsables », je voulais partager cette réflexion, cette conviction :  Nos citoyens feront beaucoup plus confiance aux institutions publiques lorsque les coucous, qu’ils soient élus ou non, auront disparu et que chacun se  concentrera avant tout, comme nous le faisons ici au Département, à répondre du mieux possible à ses missions et aux besoins des citoyens avant d’essayer de récupérer le travail des autres pour justifier son existence et penser à son image dans le journal !  Au fond, s’il est une morale à tirer de cet épisode, c’est que si le bien ne fait pas toujours de bruit ; le bruit lui, ne fait jamais de bien.  Pour ma part, je me satisfais avant tout du travail accompli et du fait que les lotoises et les lotois bénéficient à présent d’un nouveau service de prise en charge en cas d’urgences plus performant, fluide et réactif.  Savoir cela, sentir au fond de soi que l’on a fait quelque chose d’utile, cela vaut tous les rubans coupés du monde, le reste n’est que vanités mal placées. » 

Sur la deuxième décision modificative du budget du Département, il a fait part une nouvelle fois de son inquiétude : « Les difficultés sont toujours devant nous.  Ainsi au bas mot, nous allons devoir trouver 4 à 5 millions d’économies nouvelles en 2026 selon les projections actuelles, tout en gelant nos investissements et en maintenant notre stock de dette au même niveau.  Autant dire que nous avons connu des jours meilleurs… Vendredi dernier, lors des Assises, le premier ministre n’a pas que parlé des agences régionales de santé. Il a également fait des annonces dont les médias ont fait échos comme si les Départements allaient être tirés d’affaire.  Sébastien Lecornu a notamment indiqué que seuls les Départements « les plus riches » seraient ponctionnés pour rembourser la dette de l’Etat – ce qui est déjà une injustice car ce n’est pas leur dette qu’ils remboursent – et, il a aussi joué au Père Noël en proposant de doubler le Fonds de sauvegarde des Départements en difficultés, pour le passer de 300 à 600 millions d’euros. Nous saurons bientôt si Bercy considère que le Lot est riche et doit être ponctionné. Je le dis sans humour car vu de cet endroit de la Seine, je m’attends à tout pour les règles de calcul et critères nébuleux.  Par ailleurs, lorsque l’on annonce 600 au lieu de 300, on passe pour un grand et généreux seigneur… C’est vite oublier que les budgets de tous les Départements, c’est 80 milliards d’euros par an, aux deux-tiers contraints par les allocations de solidarité.  Alors 600 millions à se répartir entre 100 collectivités, c’est quelques miettes pour ne pas se faire huer dans un Congrès mais cela ne répond absolument pas aux enjeux structurels du mode de financement de la solidarité par la Nation, solidarité dont les Départements ont principalement la charge. Je rappelle par exemple que si nos gouvernants le voulaient, ils pourraient s’attaquer à la fraude fiscale, estimée à 80 milliards par an, soit une année de budget de tous les Départements de France. Dit autrement, récupérer cet argent, cela doublerait nos moyens. Et même si l’Etat décidait de ne pas tout nous donner parce qu’il aurait la bonne idée par exemple de diminuer sa dette ou d’assumer enfin ses missions régaliennes en matière de santé, d’éducation, de sécurité et de justice ; cela éviterait de nous mener au mur. Ces annonces sont donc un moindre mal, mais évidemment pas à la hauteur des défis que notre société doit relever. » 

Il a conclu sur les défis à relever (adaptation au changement climatique, dépendance…) en zoomant «  sur l’enfance en danger, de l’innocence à protéger » : « Vous le savez, nous faisons et nous ferons tout ce qu’il nous sera possible de faire.  Toutefois, plutôt qu’un os à ronger et des déclarations d’intentions sur la réforme de l’Etat et de la décentralisation, j’aurais préféré que le premier ministre se saisisse de cette grande cause, celle des droits de l’enfant, notamment ceux qui sont les plus vulnérables. Pour ma part, le choix sera vite fait.  Leur cause, c’est la cause du Département.  Car ces jeunes, et toute notre jeunesse d’ailleurs, c’est notre Lot A Venir te nous répondrons toujours présents ! »

Photo DR

 

 

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