Une reproduction de la Stella Maris voyagera à bord d’un voilier lors de la Transat Café L’Or.
Il y aura une part de l’histoire du Lot ce dimanche 26 octobre au Havre au départ de l’édition 2025 de la Transat Café L’Or (ex-Jacques Vabre) : parmi les voiliers devant rallier Fort-de-France en Martinique, celui des skippers Romain Attanasio et Maxime Sorel, dénommé « Fortinet – Best Western », aura à son bord une reproduction de la Vierge noire vénérée depuis le Moyen Age à Rocamadour.
La statue a quitté le sanctuaire début octobre et sera remise officiellement aux skippers sur le ponton d’honneur du Havre ce mercredi 22 octobre. Surnommée par les marins « Stella Maris », c’est-à-dire l’Etoile de la Mer, la Vierge est vénérée depuis toujours par les navigateurs. Selon la tradition (pour ne pas dire la légende), le clocher de sa chapelle dans le Lot sonne à chaque fois qu’un homme est sauvé d’un naufrage quand la Vierge a pu entendre sa prière. On sait aussi que Jacques Cartier la vénéra et put guérir du scorbut quand il gagna l’Amérique du Nord, et que des chapelles lui sont dédiées à Québec ou à Camaret-sur-Mer, couverts d’ex-voto de navigateurs reconnaissants, comme c’est le cas à Rocamadour.
Ce n’est pas un hasard si les deux skippers de « Fortinet – Best Western » veilleront sur elle pendant la course _ et réciproquement ! Romain Attanasio, 48 ans, est originaire des Hautes-Alpes. Il a d’abord été skieur avant de découvrir les joies de la mer lors de vacances bretonnes. Sa première course fut riche en émotions. C’était la Mini Transat 1999, qui se termina pour lui par un chavirage et un sauvetage in extremis dans le golfe de Gascogne. Tenace, il a persévéré, devenant par la suite l’un des rares skippers à avoir terminé trois Vendée Globe (2016, 2020 et 2025) à la suite, franchissant à chaque fois la ligne d’arrivée malgré les tempêtes et les avaries. Et en 2016, il reçut une « sportelle » de Rocamadour lors de la messe des marins, qu’il garde depuis comme « talisman » à bord.
Maxime Sorel quant à lui est âgé de 39 ans. Il a grandi à Cancale. Ingénieur de formation, il a remporté dans sa catégorie la Route du Rhum en 2014 et a bouclé en 2020 son premier Vendée Globe en 82 jours. En 2023, dans un tout autre domaine, il réussit l’ascension de l’Everest… L’homme n’a peur de rien.
Leur association sur cette 17ème édition de la Transat est la concrétisation d’une belle amitié née en 2024 : quand Romain voit son bateau démâté deux mois avant le Vendée Globe, Maxime lui cède son ancien mât… Une solidarité qui les conduit à accepter de convoyer la Vierge jusqu’aux Antilles.
Les premiers bateaux sont attendus dans la baie de Fort-de-France dès le 5 novembre. Sur place, la statue sera accueillie par le diocèse de Fort-de-France, lors d’une cérémonie officielle. Elle sera exposée à la cathédrale Saint-Louis puis installée définitivement à la chapelle du Calvaire, sur les hauteurs de la ville, pour veiller sur l’île et sur la mer… Mgr David Macaire, archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France, assistera au départ au Havre. Il se réjouit de voir la Vierge de Rocamadour rejoindre de la sorte la Martinique : « Ce n’est pas seulement une statue qui prend la mer, c’est un message d’espérance et de fraternité. La mer ne sépare pas les peuples, elle les relie » explique le prélat.
Photo Fortinet – Best Western – Marie Cortial : Les deux skippers ravis de veiller sur la Vierge et réciproquement !
