Jean-Marc Vayssouze-Faure, président de l’AMF46 et sénateur du Lot, a lancé un vibrant appel.
Le Congrès des maires et élus du Lot s’est déroulé le 17 octobre 2025 au parc des expositions du Grand Cahors. Près de 790 participants étaient présents pour ce traditionnel rassemblement démocratique, ponctué par l’intervention de Benjamin Morel sur le thème : « Comment concilier décentralisation, liberté locale et unité nationale ? ». En préambule, Joël Balandraud, vice-président de l’AMF au niveau national, a lancé un cri du coeur aux maires et conseillers municipaux : « Vous tenez la République du quotidien. »
Jean-Marc Vayssouze-Faure, président de l’AMF46 et sénateur du Lot, est même allé plus loin : « Dans l’histoire de la Cinquième République, jamais les institutions n’ont été aussi instables, la légitimité de nos représentants autant remise en cause et la situation nationale et internationale aussi fragile. Et je sais à quel point la séquence que nous venons de vivre — de dissolution ratée, de majorité introuvable, de budget impossible à approuver et de valse de Premiers ministres — vous a paru, comme à beaucoup de vos concitoyens, irréelle, déconnectée de vos préoccupations et dangereuse pour notre pays. Face à ce ras-le-bol, certains laissent entendre que l’on aurait déjà tout essayé : la droite, la gauche, la gauche avec la droite, le « ni gauche ni droite ». Et dans ce marasme, de plus en plus de Françaises et de Français, notamment parmi les jeunes, comme nous le rappelait l’an dernier Pascal Perrineau, se laisseraient bien tenter par des régimes autoritaires. En réalité, il n’y a qu’une seule chose que nous n’avons pas essayé : c’est de donner plus de pouvoir aux maires ! C’est de s’appuyer sur ces communes-repères qui incarnent la proximité, la solidarité, le visage humain de notre République. C’est d’imaginer, comme l’a proposé il y a quelques jours le vice-président de l’AMF André Laignel, un « gouvernement provisoire des maires », pour sortir de l’impasse. Car, tout nous le montre : le seul organe de notre République bien portant, c’est la démocratie locale. C’est l’organe de l’écoute. Car un maire est aussi un voisin, parfois un ami qui ne compte ni son temps, ni son énergie pour incarner une République tout terrain. Une République présente 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 aux côtés de ceux qui en ont besoin. La démocratie locale, c’est l’organe de la responsabilité, puisque le budget des collectivités territoriales, lui, doit être voté en équilibre. C’est aussi l’organe du compromis. Je le vois sur le terrain : vous êtes de ceux qui parviennent le mieux à travailler avec tout le monde, à engager un dialogue ininterrompu, à créer des coalitions durables et à bâtir des consensus autour de vos projets. Écoute, responsabilité, compromis : voilà les trois piliers vitaux qui permettent de garantir l’efficacité de votre action ! D’ailleurs, si l’on regarde très objectivement la performance des collectivités, vous n’avez absolument pas à rougir de la manière avec laquelle vous mettez en œuvre les compétences qui vous incombent. Je consultais récemment une enquête établissant les priorités des Français pour les élections municipales de mars prochain : en premier, la santé, en deuxième, la sécurité et en troisième, l’équilibre financier. Or, ce sont trois compétences essentiellement régaliennes qui, historiquement, relèvent de l’État central. Et si, parmi ces préoccupations prioritaires, on ne retrouve pas l’entretien des espaces publics, la voirie ou encore les services de proximité, c’est parce que le travail est fait et bien fait ! C’est parce que les résultats sont au rendez vous ! Et c’est bien la preuve que l’efficacité passe désormais par la proximité. Dans ce monde où tout va plus vite, dans cette société parfois déshumanisée, nous avons plus que jamais besoin de contact, d’écoute, de solidarité. Nous avons besoin de bon sens et de réactivité. Et qui mieux que les élus de proximité pour répondre quotidiennement aux attentes des habitants ? »
Et de conclure par un message fort : « Au moment où certains s’interrogent sur leur volonté de solliciter de nouveau un mandat, ayez bien à l’esprit que ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est votre commune, mais c’est aussi notre démocratie. Car dans chaque mairie, il y a des serviteurs de l’intérêt général qui s’engagent et travaillent sans relâche pour notre République. Car derrière chaque écharpe tricolore de ce pays, il y a le cœur battant de notre démocratie, il y a l’antidote aux passions tristes, aux passions haineuses, aux passions extrêmes. Mes chers amis, vous qui avez débuté votre mandat en plein cauchemar, vous qui êtes confrontés chaque jour aux incertitudes budgétaires et au musée des horreurs de la bureaucratie, vous qui êtes en première ligne et qui m’exprimez souvent un sentiment de solitude : ne lâchez rien ! Ne lâchez rien car notre démocratie, qui s’apprend à mesure que l’on l’exerce, a besoin de chacune et de chacun d’entre vous ! Vous êtes aujourd’hui des citoyens d’utilité publique ! Vous serez peut-être demain les protagonistes du salut public ! Et je me tiendrai à vos côtés, comme je l’ai été à chaque instant de ce mandat. Parce que quand les maires tiennent bon, c’est la République qui tient sa promesse ! Ce sont les frontons de nos mairies qui prennent vie ! C’est la liberté que l’on préserve. C’est l’égalité que l’on défend. C’est la fraternité que l’on protège. »
> A la fin du Congrès ont été décernées les Victoires de l’investissement local 2025
– Trophée des espaces publics :
Ville de Figeac – Réaménagement et renaturation de la cours de l’école Jacques Chapou
– Trophée de la transition écologique :
Commune de Leyme
Construction d’une installation de traitement des eaux usées
– Prix spécial du Jury :
Commune de Trespoux-Rassiels
Création d’une piste de Pumptrack
Photo Pierre Lasvènes






