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Violences intrafamiliales : Le tribunal de Cahors condamne un père alcoolisé

Dans la nuit du 16 au 17 septembre 2025, un homme de 41 ans a violemment frappé sa compagne et leur fils adolescent. Présenté en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Cahors ce 19 septembre, il a été condamné à 18 mois de prison, dont 6 avec sursis probatoire renforcé.

Il est 3 heures du matin quand une voisine de Biars-sur-Cère entend frapper à sa porte. Devant elle, un adolescent couvert de sang, les mains tremblantes. « Mon père a pété les plombs », lâche-t-il. Dix minutes plus tard, sa mère les rejoint, blessée à la tête et en pleurs. Les gendarmes découvrent les traces de coups sur leurs visages et leurs corps. Les certificats médicaux relèvent une ITT de sept jours pour la compagne et six pour le fils. L’homme, retrouvé chez lui, est placé en garde à vue avec un taux d’alcoolémie de 0,75 mg/l d’air expiré.

Le couple, en relation depuis 2004, a quatre enfants. Les trois aînés ont été placés. Selon la voisine, les disputes étaient fréquentes, « mais c’est la première fois que je les vois blessés ». Elle évoque aussi une consommation régulière d’alcool et de drogues.

Devant les gendarmes, la compagne minimise. Elle confirme les coups mais refuse de porter plainte : « Je l’aime, j’ai peur de ne plus le voir. » L’adolescent de 17 ans explique avoir été frappé mais assure que c’est la première fois : « Je veux que mon père rentre à la maison. »

Trois jours après les faits, lors de l’audience, le prévenu, main bandée, dit n’avoir « aucun souvenir » : « Je bois régulièrement, mais jamais autant de rhum. Je les crois quand ils disent que c’est moi qui les ai frappés. » Son casier affiche 17 condamnations, notamment pour violences, vols, et trafic de stupéfiants. Il insiste également sur la violence de sa compagne à son égard et rappelle qu’elle a elle aussi été condamnée pour des faits de violences. « Elle est au moins aussi violente que lui », renchérit l’avocate de la défense Me Smagghe.

Pour France Victimes, représentant le fils, ce dernier « a subi des violences inexcusables de la part de son père, atteignant son intégrité physique et psychologique. L’enfant a droit à respect et tendresse. » La substitut du procureur parle d’« un contexte de violences imprégnées d’alcool au sein d’une structure familiale déstructurée », et alerte : « Il a explosé le nez de son fils. Qui nous dit que demain, on ne le retrouvera pas aux assises ? » Elle requiert 18 mois de prison, dont 6 avec sursis probatoire renforcé et mandat de dépôt.

Me Smagghe reconnait que « le fils est la première victime de ce drame » mais conteste la nécessité d’une incarcération immédiate : « Mon client ne feint pas l’amnésie. Ce n’est pas un tyran familial. Enfermer un homme pour le sevrer ne fonctionne pas : le milieu ouvert, un suivi social, des travaux d’intérêt général et un stage sur les violences conjugales seraient plus efficaces. »

Le dernier mot du prévenu concerne son couple : « Il faut vraiment qu’on arrive à se séparer. » Le tribunal suit les réquisitions du parquet : 18 mois de prison, dont 6 avec sursis probatoire renforcé pendant deux ans, obligation de soins et de stage de responsabilisation, interdiction de contact avec la compagne, et mandat de dépôt immédiat. Le volet civil a été renvoyé.

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