Département du Lot : « Un budget de contraintes mais aussi un budget de combats » 

Serge Rigal a annoncé la couleur en ouverture  de la séance du Conseil départemental consacrée au budget.

Ce lundi 10 février, le vote du budget 2025 était à l’ordre du jour du Conseil départemental. En ouverture de cette séance de deux jours, Serge Rigal président du Département, est revenu sur le contexte loin d’être neutre pour l’élaboration de ce document « résultat d’un investissement collectif : « Toutes les décisions des différents gouvernements du camp présidentiel depuis 2021, des décisions de dépenses évidemment, et bien ces décisions n’étaient pas financées par celui qui les annonçait, à savoir le gouvernement et donc les caisses de l’Etat.  Ces décisions revenaient à la charge des Départements, des Régions, ou encore des communes… Même entre les deux tours des élections législatives, le gouvernement sortant avait eu le culot de publier un décret revalorisant le salaire des personnels sociaux et médico-sociaux dans le cadre du SEGUR de la santé sans le financer, et cette dépense allait nous revenir ! Coût pour le Département : 1 million d’euros, comme cela, à trouver du jour au lendemain !  Ainsi, lorsque nous faisions le calcul de toutes ces décisions, la facture pour le Département s’élevait déjà à 12 millions d’euros sur l’exercice 2024, et idem, a minima, pour 2025, 2026…  Comme la vie est faite de surprises, parfois bonnes, parfois mauvaises, le président de la République, un peu comme dans la fable de La Fontaine, après avoir chanté tout l’été l’hymne olympique en mode cigale, a nommé un premier ministre qui a découvert des caisses vidées par ses prédécesseurs et que l’on a chargé de faire la fourmi… Une fourmi mal avisée..  Au lieu d’aller chercher l’argent là où il avait été donné, c’est-à-dire dans les crédits d’impôts aux grandes entreprises qui distribuent cet argent à leurs actionnaires ou dans les comptes bancaires des millionnaires à qui on a diminué l’impôt sur la fortune depuis 2017, M. Barnier n’a eu d’autre volonté que de faire les poches : d’abord aux citoyens ;  ensuite aux services publics de l’Etat et de la Sécurité Sociale ; et évidemment aux collectivités locales dont fortement les Départements !  Un nouveau coup de rabot de 8 millions d’euros nous a été annoncé, sans concertation, par voie de presse. Depuis, nous n’avons eu de cesse de dénoncer cette ponction injuste pour les Lotoises et les Lotois tout en continuant de préparer au mieux 2025 et de limiter autant que nous le pourrions les conséquences de cette saignée. Malgré la censure du gouvernement Barnier, et même si le gouvernement Bayrou a, sous la contrainte des députés socialistes, atténué certaines mesures, le budget qui vient d’être adopté au parlement est un mauvais budget. Peut-on dire qu’il prépare l’avenir quand il se limite à geler le nombre de postes d’enseignants dans l’éducation nationale alors que les besoins sont immenses et que sur le terrain, on nous annonce encore des fermetures de classes dans de nombreuses écoles du Lot ?  Evidemment non !  A ce titre, je voudrais dire ma pleine solidarité avec tous les élus, tous les parents d’élèves, tous les enseignants qui depuis plusieurs semaines alertent, se mobilisent et luttent pour sauver leurs classes et leurs écoles, notamment à Lauresses, Sauzet, Bagnac-sur-Célé, Montclera-Cazals ou encore à Marcilhac-sur-Célé.  Nous refusons que la jeunesse lotoise soit sacrifiée sur l’autel des économies budgétaires ! Peut-on dire que le budget de l’Etat prépare l’avenir alors qu’il ampute l’investissement local de 2,2 milliards de recettes et que dans cette somme, l’effort va être supporté majoritairement par les Départements qui œuvrent au quotidien pour les personnes âgées, les enfants protégés, les personnes handicapées, les travailleurs éloignés de l’emploi ? Evidemment non. Peut-on dire enfin que ce budget prépare l’avenir quand il ne règle en rien les questions de justice fiscale qui sont pourtant au cœur du consentement à l’impôt et du pacte républicain basé sur la participation de tous à l’effort commun, selon ses capacités ?  Poser la question, c’est y répondre.Le budget de la Nation qui vient d’être adopté n’est donc qu’un budget du moindre mal, un budget qui permet au camp présidentiel et à la droite de continuer à faire comme s’ils n’avaient pas perdu les élections au mois de juillet dernier. Ce budget n’est aucunement un budget qui prépare notre pays à relever les grands défis qui l’attendent sur l’éducation, la santé, l’emploi, l’environnement. Seule bonne nouvelle, et je conclurai par là cette analyse pour revenir à nos enjeux, la négociation s’est faite cette fois sans le RN.  Dans cette période sombre sur le plan international, il est toujours important de se rappeler que tout ne se vaut pas et qu’il y a des formations politiques républicaines et d’autres qui veulent faire tomber la République et ses valeurs et qu’on ne discute pas avec celles-ci. »

Et d’annoncer la couleur pour le budget de l’institution : « C’est donc un budget de contraintes, car ces ponctions nous obligent à faire des choix de gestion que nous n’aurions pas fait dans d’autres circonstances. Je pense par exemple à celui de ne prendre aucun engagement nouveau en matière d’investissements que ceux déjà signés. Ce choix va malheureusement avoir des conséquences non négligeables sur le tissu économique local. Si on nous avait laissé nos moyens, nous aurions pu continuer à investir, programmer des nouveaux chantiers et donc fournir du travail à nos entreprises. Mais le gouvernement Bayrou n’a pas voulu cela. Néanmoins, même si ce budget est un budget de contraintes, je voudrai insister sur le fait que c’est aussi un budget de combats. Oui, mon combat, notre combat pour l’avenir du Lot est loin d’être terminé et ce budget en est la preuve. Nous faisons des efforts, contraints et forcés, mais des efforts dans la justice. Contrairement à d’autres, nous préservons évidemment la culture, la transition écologique, les aides aux communes, l’éducation, le logement et notre cœur de métier : les politiques sociales, de la petite enfance jusqu’aux personnes âgées en passant par l’insertion ou l’inclusion. Surtout, parce que nous avions extrêmement bien gérés nos précédents budgets en réduisant notre endettement par deux et en doublant nos investissements en 10 ans, grâce à cette situation saine de nos finances, nous pouvons amortir ce choc en nous endettant un peu plus pour équilibrer les dépenses d’investissements. Cette hausse modérée de notre endettement nous permettra je vous rassure, et de loin, de rester très en deçà des ratios nationaux sur notre capacité de désendettement. Les gros chantiers routiers continueront d’avancer à Gourdon, Vayrac, Castelfranc ou entre Cahors et le Lot et Garonne sur la côte du Cluzel. Nous allons poursuivre dans le développement des voies vertes et de la voie bleue avec des investissements pour la navigation sur le Lot qui se maintiennent. Notre soutien aux familles lotoises et pour la jeunesse se poursuivra. Il se poursuivra avec Ordi’Lot que nous gardons, avec toujours la prise en charge des 2/3 du prix de la restauration scolaire a minima et les travaux dans les collèges ne seront pas en reste notamment à Martel qui rentre dans une phase nouvelle. Enfin, sur nos politiques sociales, tant humaine que territoriales, avec un budget total dédié de plus de 201,7 millions d’euros sur 305,5, soit les 2/3 de nos dépenses, plus que jamais nous continuerons d’investir.» 

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