Un homme et une femme jugés pour des cambriolages dans des commerces de Gramat : La défense évoque des « séparations douloureuses »
Un homme de 33 ans et une femme de 52 ans ont été jugés pour une série de cambriolages commis dans des commerces de Gramat entre décembre 2024 et janvier 2025. Le duo, interpellé après une altercation, a reconnu plusieurs vols, expliquant leur geste par des difficultés personnelles.
Ils se connaissaient « comme ça ». C’est du moins ce qu’affirment les deux prévenus, un homme de 33 ans et une femme de 52 ans. Entre précarité financière et fragilité psychologique, les deux individus ont pourtant mené, ensemble ou séparément, une série de cambriolages dans des commerces de Gramat entre décembre 2024 et janvier 2025. Interpellés dans la foulée, ils étaient jugés en comparution immédiate ce mardi 21 janvier.
L’homme reconnaît quatre cambriolages sur les sept. Si les lieux des vols varient – un hôtel, un restaurant, un magasin d’outillage, un autre de vêtements, un salon de coiffure, une boutique de cadeaux et une épicerie fine -, son mode opératoire était souvent le même : des effractions réalisées avec un pied-de-biche ou un serre-joint. Outre plusieurs sommes d’argent, il dérobait également des produits dans les magasins. Les deux acolytes les revendaient ensuite, s’ils ne les consommaient pas eux-mêmes. La femme, quant à elle, est impliquée dans cinq infractions. Elle reconnaît à demi-mot avoir joué le rôle de complice en faisant le guet, en conduisant son complice sur les lieux des infractions ou en assurant le recel de certains objets volés. « Je n’avais rien calculé. Je savais qu’il allait faire un truc, mais je ne savais pas clairement quoi », confie-t-elle.
A la barre, alors que son comparse est plutôt taciturne, la quinquagénaire s’épanche : cette mère de famille, ancienne dépendante à l’héroïne, vivait une période difficile suite à une séparation douloureuse. « Je n’étais pas bien chez moi, il y avait toujours les affaires de mon ex-compagnon. J’avais besoin de fuir », explique-t-elle. Après avoir quitté son CDI en mars, elle a enchaîné des petits boulots précaires avant de sombrer dans une situation financière et personnelle de plus en plus instable, jusqu’à ce qu’elle recroise la route de l’autre prévenu. Celui-ci était au chômage depuis un an après plusieurs postes d’intérim dans le bâtiment. Il souffre de crises d’angoisse récurrentes, mais les soigne épisodiquement. Entre le 13 décembre et le 15 janvier, les deux se lancent alors dans cette série de cambriolages. « Je ne comprends même pas comment on en est arrivé là », avoue le prévenu.
Le binôme a été interpellé suite à une altercation avec un de leurs amis chez qui ils logeaient. Lors de leur garde à vue il a été révélé qu’ils faisaient déjà l’objet d’un mandat de recherche sur Brive-la-Gaillarde pour des faits similaires. Certains objets volés à Gramat ont été retrouvés dans leurs affaires, confirmant leur implication dans ces cambriolages. « Il y a d’autres vols pour lesquels on les suspecte car les modes opératoires sont similaires, mais le tribunal n’a pas encore été saisi pour cela » ajoute la substitut du procureur qui requiert 10 mois d’emprisonnement dont 4 assortis d’un sursis probatoire pour lui et 7 mois d’emprisonnement dont 3 avec sursis. La substitut du procureur souligne également la gravité des faits, rappelant que ces petits commerçants avaient « investi toutes leurs économies dans leur outil de travail » et que ces vols représentaient une dégradation matérielle ayant un impact direct sur leur quotidien et leur survie économique. Le total des préjudices estimés s’élève à plus de 20 000 euros, chiffre qui inclut à la fois les objets volés et les impacts économiques sur les entreprises.
Les avocates des prévenus tentent de nuancer la gravité des faits en attirant l’attention sur les circonstances personnelles difficiles des deux mis en cause. Me Pronzac, l’avocate de la femme, insiste sur le fait que sa cliente avait agi dans un contexte de grande précarité et d’addictions, précisant qu’elle avait été honnête dans ses déclarations. « Jusqu’en avril dernier, elle avait une situation stable. Mais elle s’est ensuite retrouvée dans une situation précaire, devant lutter contre ses addictions », précise-t-elle. De son côté, Me Alexopoulos, qui défend l’autre prévenu, a mis en avant le fait qu’ils étaient « des compagnons d’infortune » ayant pris de « mauvaises décisions » sans pleinement mesurer leurs conséquences.
Le tribunal a reconnu les deux prévenus coupables : l’homme a été condamné à 12 mois de prison intégralement assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans, la femme a écopé de 8 mois de prison avec un sursis probatoire pendant 2 ans également. Les deux sont soumis à une obligation de travailler et doivent indemniser les parties civiles.