Plan Barnier : Pour Serge Rigal « le gouvernement fait les poches aux Lotois »
Le président du Département et l’exécutif départemental dénoncent « cette coupe budgétaire ».
Serge Rigal, président du Département du Lot a réuni l’ensemble de l’exécutif départemental à l’occasion d’un séminaire budgétaire ce jeudi 17 octobre à Cahors. Une semaine après les annonces de larges coupes budgétaires du Projet de Loi de Finances pour 2025 par le premier ministre, Michel Barnier, les élus départementaux sont déjà au travail pour tirer les conséquences pour le Lot de la captation inédite des ressources des Départements au profit de l’Etat.
« Les perspectives n’étaient déjà pas favorables avant cette annonce précise Guillaume Baldy, vice-président en charge des finances et de l’attractivité. Cette année, les différents gouvernements ont déjà décidé à Paris de nouvelles dépenses mais en les faisant payer à 100% par les Départements. Cela faisait déjà 11 millions d’euros de dépenses imposées pour 2024. Mais ce n’était que le début. Les coupes budgétaires du plan Barnier, c’est 8 millions supplémentaires qui sont retirées au Département. Au total, nous avons une perte sèche de 19 millions pour notre budget 2025, c’est du jamais vu et profondément injuste. Depuis 10 ans, le Lot se désendette (dette divisée par deux) et nous sommes un des départements de France qui investit le plus (12ème position). A l’inverse du budget de l’Etat, nous avons su équilibrer nos dépenses et nos recettes mais maintenant que Bruno Le Maire a laissé une ardoise désastreuse, on nous demande de payer l’addition. Ce sont les mauvais élèves qui font la leçon à ceux qui ont bien géré comme d’ailleurs l’a confirmé en 2024 la Chambre régionale des Comptes d’Occitanie à propos du Département du Lot. »
Serge Rigal va plus loin : « Cette coupe budgétaire est une injustice et va être terrible pour le Lot et les Lotois. La décision de l’Etat, c’est d’obliger le Département à diminuer ses investissements et son soutien aux habitants de la ruralité. Au niveau national, ce budget de rigueur qui nous est imposé va tuer la croissance économique et entraîner de la casse sociale. J’espère que les parlementaires lotois lutteront tous, amendement après amendement, pour revenir sur ces mesures injustes et rendre du pouvoir d’agir aux collectivités locales qui assument 70% de l’investissement public. Si l’Etat est en faillite, c’est parce que depuis 2017 il s’est privé de recettes : rien que la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune lui a coûté plus de 20 milliards en cumulé et aujourd’hui, les 500 familles les plus riches de France ont doublé leurs actifs (1200 milliards). L’échelon local, obligé de voter des budgets équilibrés, n’a rien à voir avec cette situation. Il faut que chacun se rende bien compte des conséquences : enlever des moyens aux services publics locaux, c’est pénaliser les gens tout simplement. Cette réponse est une insulte faite aux électeurs du front républicain. Chacun pourra comprendre que le responsable de ce gâchis se trouve à l’Elysée, son complice, Bruno Le Maire, ayant déjà fait ses valises pour la Suisse. »