Sibelle, le retrait de Biden, le député et la Marseillaise et les baignades d’antan à Catus
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
Lundi._ Le week-end s’est achevé par un nouveau coup de tonnerre qui depuis les Etats-Unis a stupéfié toute la planète. Une semaine après l’attentat contre Donal Trump, miraculeusement sauvé en ayant effectué un mouvement de tête, la balle n’ayant dès lors « que » touché son oreille droite, voilà que le président Joe Biden annonce renoncer à briguer un second mandat. A quelques mois du scrutin, la campagne est relancée. Et cela n’est pas une anecdote. On parle en effet de la première puissance mondiale… Pressé par ses propres amis démocrates et ses « donateurs », Joe Biden avait-il vraiment le choix ? Sibelle que je pensais endormie se rapproche pour me donner son avis : « Même si les deux sont liés, l’essentiel réside moins dans le retrait de Joe Biden que dans le choix du nouveau candidat démocrate, et en l’occurrence, dans la position de favorite occupée désormais par Kamala Harris » glisse ma protégée. Il y a en effet quelque chose de fascinant aux Etats-Unis : rien ne semble jamais y tenir de la demi-mesure. On passe ainsi d’un homme visiblement diminué à une femme à l’énergie débordante. On pensait Donald Trump mis sur orbite. Le voilà mis en difficulté. On se souvient des mots d’Oscar Wilde : « Les Etats-Unis d’Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence sans jamais avoir connu la civilisation. » On peut la reformuler sans doute ainsi. « Un pays qui a l’art de passer de l’heure d’hiver à l’heure d’été sans qu’on n’ait le temps de régler l’horloge de la cuisine… »
Mardi._ Alors que plusieurs festivals ont été annulés cette année, comme le célèbre rendez-vous dédié au blues à Cahors, Africajarc dresse un bilan positif de son édition 2024. Le pari des organisateurs, alléger le programme mais proposer des spectacles gratuits, semble donc avoir été payant. Sans jeu de mots. Cela étant, cela ne veut pas dire que cette option pourrait être étendue à toutes les manifestations. Disons simplement que parfois, il faut être audacieux. Ne pas se limiter aux seuls modèles comptables traditionnels. Ma tigresse domestique n’a pas d’opinion tranchée sur le sujet. Et s’en remet à une nouvelle citation, cette fois de Françoise Sagan, régionale de l’étape (et de l’épate, aurait soufflé Antoine Blondin) : « Quand on est mal parti, il faut essayer de continuer. »
Mercredi._ Le député Aurélien Pradié est revenu en début de semaine sur la situation assez confuse régnant à l’Assemblée après les législatives anticipées. Désormais non-inscrit (il préfère se dire « en surplomb »), il espère pouvoir à terme « rassembler des gaullistes de droite, du centre et de gauche, et créer un groupe ». Soit. Cela étant, Sibelle note que sur la photo illustrant l’article publié sur Médialot, alors que résonne la Marseillaise, le député a placé sa main sur le cœur. Le général de Gaulle aurait certainement grimacé. Cette mode inspirée de l’usage américain est contraire aux usages français. Chez nous, on salue si l’on porte un uniforme et à défaut, on se tient au garde-à-vous. J’ai appris cela au service militaire. « Bah, l’essentiel est d’être respectueux » nuance Sibelle. Evidemment. Mais ce geste m’évoque les prévenus comparaissant en correctionnelle et qui, sous l’influence des séries policières, répondent au magistrat en usant d’un « votre honneur » fort incongru. J’ai vu, dans le passé, des juges que cela agaçait au plus haut point. Ils n’allaient pas jusqu’à considérer cette maladresse comme un outrage mais c’était limite…
Jeudi._ On apprend qu’il est désormais possible d’effectuer à pied le tour du lac de Catus. Des passerelles ont été aménagées à cet effet. Avant (ou après) une baignade, un de ces quatre, je proposerai à ma protégé féline de suivre ce cheminement. Le temps de cette petite randonnée, je pourrai me souvenir avec une sorte de douce nostalgie des après-midis passés, il y a plus de quinze ans déjà, en famille, sur la petite plage. Les enfants étaient moins farouches que mézigue. Ils s’amusaient donc à m’éclabousser alors que je tardais à m’immerger. Je râlais pour la forme. Au bout d’un moment, je parvenais à effectuer quelques dizaines de mètres en nageant sur le dos. Et on finissait par une sorte de tennis ballon aquatique. De retour sur les serviettes dépliées sur l’herbe, on goûtait. Parfois, on allait acheter une glace. Le bonheur, c’est si simple, en été, au bord d’un petit lac.
Vendredi._ A l’heure où j’écris ces lignes, la cérémonie d’ouverture des Jeux, sur la Seine, et le long des quais, n’a pas encore débuté. On en parle tellement depuis quelques semaines que j’ai l’impression de l’avoir déjà vue. Mais je suis impatient. Cet événement restera dans l’histoire. Voire dans l’Histoire. Pour le reste, il faudra sans doute à l’avenir réfléchir et à imaginer des Jeux qui ne soient pas prisonniers de la géopolitique. J’ai ma petite idée sur la question. Dans le Lot, berceau éphémère des citoyens sans frontières, on peut rêver d’une grande compétition mondiale où l’on laisserait les passeports dans les vestiaires. On va réfléchir à cela avec Sibelle. On vous en reparlera un de ces quatre. Bon week-end, bons jeux et à bientôt.