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Sibelle, la bataille du perchoir et la nostalgie des heures glorieuses de la RN 20


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.

Lundi._ Le week-end n’a pas été de tout repos pour ma protégée féline. Fête nationale oblige, elle ne l’a pas mené large ni samedi soir, ni dimanche soir. Les chats, comme beaucoup d’animaux, ont une sainte horreur des feux d’artifice. Les défilés, les retraites aux flambeaux, les bals avec ou sans orchestre, tout ça ne pose pas de problème. Mais quand, depuis notre maison sur les hauteurs du vieux village, on aperçoit le ciel soudain se déchirer sous l’effet d’une fusée qui se mue en palmier coloré et brillant, il en va tout autrement. « Il y a déjà assez bruit et de fureur avec les orages » maugrée Sibelle. Alors elle choisit de se taire et de se terrer. Moi, je devine le spectacle, au loin, qui illumine le Pont Valentré, et quand le feu est tiré depuis une commune plus proche, j’en profite. Les traditions, ça se respecte. Surtout quand tout ça n’est pas financé avec mes impôts. Je suis un Français moyen. J’assume. S’il n’y a pas de feu d’artifice, je râle. S’il dure trop longtemps, je râle aussi car ça coûte cher.

Mardi._ Dans le dernier numéro du magazine du Département, « Contact Lotois », le président Serge Rigal explique pourquoi l’assemblée s’oppose au projet de loi instaurant une conditionnalité des aides sociales. « Cette réforme veut faire croire que l’on choisit d’être au RSA et qu’il suffit de traverser la rue pour s’en sortir. C’est faux ! Plus d’un tiers des bénéficiaires du RSA ont un travail. Bien souvent, ce travail ne les rémunère pas assez pour sortir de la précarité. La solidarité départementale assure alors un complément pour atteindre 636 € de revenu total par mois » plaide le chef de l’exécutif. Il s’en prend par ailleurs aux clichés sur les fraudes supposées. Et aux dangers _ sur le plan humain et économique, notamment pour les finances du Département _ que pourrait engendrer une réforme de l’assurance chômage. Sibelle lit et écoute avec attention les arguments de Monsieur le Président. Et elle en rajoute une couche : « Un tiers des foyers éligibles au RSA ne le demandent pas » rapportent des études. Ma tigresse est très sensible à ces questions. Elle-même est née, littéralement, dans la rue. Puis a été abandonnée, non encore sevrée, devant la porte d’un voisin. Qui a fini par me la confier. « Il ne faut pas se tromper. Chasser la pauvreté, ce n’est pas chasser les pauvres » ose-t-elle encore remarquer.

Mercredi._ « Soigneur d’étoiles », « Décorateur de caselles », « Dénicheur de saveurs », « Câlineur de brebis »… Les fausses annonces d’offres d’emploi de la nouvelle campagne initiée par « Oh my Lot ! », la marque d’attractivité du territoire du Lot (sic), prouvent au moins que nous avons ici des professionnels de la communication très imaginatifs, et un brin poètes. Personnellement, en tant que « câlineur de Sibelle », je regrette néanmoins que l’on se refuse toujours à faire appel au slogan inventé naguère par Maurice Faure : « Nous sommes pauvres mais nous sommes beaux ». Mais je ne désespère pas. Plaisanterie mise à part, il y a des arguments qu’il faudrait peut-être davantage mettre en avant. Comme le prix de l’immobilier. Selon le site SeLoger, en ce mois de juillet 2024, le prix moyen au m2 dans le Lot est de 1639 euros. Il est de 2930 euros en Haute-Garonne et de 6599 euros dans Hauts-de-Seine. Même en habitant à la campagne et en ajoutant les coûts liés aux transports, avec en plus un cadre de vie incomparable, ça fait réfléchir. Non ?

Jeudi._ Jour d’élection à l’Assemblée. Le suspense est à son comble. Sur les chaînes d’info en continu, depuis la salle des Quatre Colonnes, les reporters nous feraient presque croire que l’on assiste à une épreuve anticipée des Jeux Olympiques. Mais les dés étaient pipés. Dans les couloirs, une alliance s’est nouée. Avec le renfort des LR, la présidente sortante est réélue. « Tout ça pour ça » s’étonne Sibelle qui demeure en revanche très intriguée par cette expression qui désigne la présidence en raison de son positionnement surplombant l’hémicycle : « le perchoir ». Elle persifle : « Même le plus fatigué des arbres à chat a plus d’allure ». Sur ce, on essaie d’apercevoir nos députés. Cette semaine, le nouvel élu de la seconde circonscription a effectué ses premiers pas au Palais Bourbon. Mais le socialiste Christophe Proença demeure discret, y compris sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas le cas d’Aurélien Pradié. Réélu sur la première, le désormais ex-LR a retrouvé les plateaux télés et les studios de radio parisiens. Il a plaidé pour une sorte de « gouvernement de cohabitation » sur le modèle du Conseil national de la Résistance, résume France Info. Très pro dans la communication (il se fait filmer de retour à l’Assemblée, choisit des visuels pour ses communiqués reprenant le code de l’affiche du 18 juin, avec liséré tricolore), Monsieur Pradié siège pour l’heure parmi les non-inscrits. On le cite cependant (dans Le Point) comme ministrable dans un gouvernement qui représenterait « un arc allant de François Ruffin à Gérard Larcher, de Fabien Roussel à Philippe Juvin ». Qui vivra verra.

Vendredi._ Sur ce, préparons nos sorties du week-end. Avec ma protégée, nous ferons sans doute un saut jusqu’à Cahors où l’on renouera avec les bouchons d’antan, quand la RN 20 passait en centre-ville, et quand à l’heure des départs en vacances (et des retours), le défilé se muait parfois en chemin de croix un tantinet folklorique. C’était avant la rocade inaugurée en 1987 et l’autoroute A20 en 2003, et avant que les entrées de villes (dans le Lot et ailleurs) se muent en zones commerciales à l’esthétique très inégale. Grâce à des associations de passionnés, la nostalgie se concentrera notamment sur les voitures d’alors. Ca me fait penser à la magnifique Frégate Renault qui a croupi plus de trente ans dans le garage de mon grand-père, près de Sedan. Mais si la poussière recouvrait sa robe noire, à l’intérieur, il n’en était rien, et je passais, gamin, des heures, heureux comme un roi et fier comme Artaban. J’ai virtuellement parcouru ainsi des milliers de km au volant, suivant des itinéraires imaginaires inspirés des lignes rouges et jaunes des cartes Michelin qui dormaient dans la boîte à gants. Un matin, après des décennies de sommeil, la voiture est partie sur la remorque d’un ferrailleur et collectionneur. Une part de mon enfance avec.

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