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Lamine Cissokho à Africajarc : « C’est un festival qui réunit tellement de métissage » 


Il sera sur scène ce vendredi 19 juillet.

Né en Casamance, au sud du Sénégal, Lamine Cissokho fait partie de la longue tradition mandingue des griots, sorte de bardes en Afrique de l’Ouest. Sur sa kora, instrument à cordes traditionnel, ses doigts font des merveilles. Dans les chansons qu’il compose, la musique traditionnelle est ponctuée de notes jazz, orientales ou folkloriques. Vivant désormais en Suède, le musicien multiplie les collaborations avec des artistes de renom, tels le pianiste de jazz français Olivier Hutman, et les récompenses sénégalaises et suédoises. Sur la scène d’Africajarc, c’est seul mais accompagné de son fidèle instrument qu’il jouera vendredi 19 juillet. Entretien. 

> Medialot : votre musique, votre identité en tant qu’artiste, s’est construite autour de la transmission orale. Qu’avez-vous hérité de votre famille ? 

Lamine Cissokho : l’amour et le respect de la tradition. On est avant tout des missionnaires avec une mission : la musique, la transmission orale. C’est une tradition qui m’a sauvé la vie parce que mes parents n’avaient que ça pour pouvoir donner à manger à leurs 9 enfants.

> M. : Poursuivez-vous cette transmission ? 

L.C. : oui, auprès de mes enfants, et je continuerai toute ma vie car c’est cher à mon cœur. D’ailleurs, j’ai un fils au Sénégal qui commence à jouer et à composer. J’anime aussi des masterclass. Je viens de passer quelques jours à l’Institut international des musiques du monde à Aubagne. C’était la première fois qu’un joueur de kora était invité. C’est un grand pas dans notre tradition.

> M. : pourquoi êtes-vous aussi attaché à la kora ? 

L.C. : je suis née dans une grande famille griot. Mon père avait des élèves à la maison qui avait quitté leur famille pour étudier avec lui. J’ai toujours côtoyé mon père, ses élèves et cet instrument.  C’était donc naturel de prendre des cours avec mon père.  Je joue aussi d’autres instruments bien sûr, des percussions notamment, mais la kora a une très grande place dans mon cœur. Il n’y a pas de concurrence.  Et puis il y a aussi l’accueil du public : certains n’ont jamais vu de kora et sont très curieux. Mon instrument m’a ouvert des portes, m’a permis de communiquer.

> M. : on vous présente comme un griot. Quelle est votre définition de ce terme ?

L.C. : dans l’Afrique de l’ouest, le rôle du griot est de transmettre la tradition, d’informer, de  donner de l’énergie. C’est un messager, qui donne de l’amour aux gens, qui rend fier la population. Il occupe une grande place dans la société. Par exemple, c’est le griot qui annonce les noms des enfants pendant les baptêmes. Il peut aussi jouer le rôle de médiateur entre des familles pour les mariages.

> M. : comment trouver sa propre voix avec un héritage aussi présent ? 

L.C. : je pense que chaque musicien doit avoir une identité. Mon point d’appui est la musique traditionnelle mais je travaille tous les jours pour avoir mon propre style. Je veux être curieux et ouvert à d’autres instrumentistes qu’ils soient africains ou européens, américains, arabes. Toutes les collaborations que j’ai faites depuis que je suis arrivé en Suède il y a 24 ans m’ont permis d’ouvrir mon propre univers.

> M. : 6 albums en 11 ans, 200 titres : vous semblez avoir une inspiration sans limite. Où la puisez-vous ? 

L.C. : ma vie a tellement changé musicalement, mais aussi humainement, depuis que j’ai quitté l’Afrique pour m’installer en Suède. Toutes ces expériences accumulées, tous ces échanges sont des inspirations. La société m’a beaucoup aidé : quand je vais en Afrique, j’apporte des idées européenne, et vice versa.

> M. : vous étiez déjà venu à Africajarc en 2018. Pourquoi revenir ? 

L.C. : c’est un festival qui réunit tellement de métissage, différentes nationalités, différentes couleur. On voit des musiciens partout. C’est un festival qui m’a marqué !

> M. : performerez-vous seul ou avec un groupe ? 

L.C. : en ce moment, je me produis seul mais avec beaucoup de boucles (looping). On peut s’attendre à une bonne variation de style : plusieurs de mes compositions sont groovées et d’autre restent plus traditionnelles.

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