Un ancien bénévole de l’aumônerie condamné pour agressions sexuelles dans un EHPAD de Gourdon
Depuis un accident cérébral, le comportement de l’octogénaire avait changé. Raison pour laquelle l’Eglise lui avait demandé de ne plus se rendre à l’EHPAD.
L’homme de 85 ans était un habitué de l’EHPAD : pendant 10 ans il y a mené une activité de bénévole, encadrée par l’évêché de Cahors, auprès des personnes âgées. Le but était de leur apporter une oreille attentive. Ce jeudi 27 juin, il était jugé par le tribunal correctionnel de Cahors pour des agressions sexuelles sur trois résidentes, considérées comme des personnes vulnérables.
Une aide-soignante et une infirmière ont signalé les faits, qui se sont déroulés à Gourdon entre juillet et septembre 2023. C’est en entendant une résidente s’exclamer « qu’est-ce que vous faites ? » que l’aide-soignante a été alertée. En entrant dans la chambre de la vieille dame, elle aperçoit l’homme en train de retirer sa main de la poitrine de la résidente. L’homme s’en va mais revient trois jours après et réitère le même geste dans la chambre d’une autre résidente, encore une fois sous l’œil averti de l’aide-soignante et d’une infirmière. Une troisième femme s’était également plainte de faits similaires auprès d’elle. « Ce sont des personnes âgées avec de grandes difficultés cognitives. Certaines pensaient que c’était le médecin et n’ont pas osé s’opposer », souligne l’avocate de la défense Me Mas, s’appuyant sur les témoignages du personnel soignant.
Après avoir subi un cancer de la vessie puis une hémorragie cérébrale, le comportement de l’homme avait manifestement changé. C’est pour cette raison que l’Eglise avait, selon le délégué épiscopal, décidé de mettre fin à ses activités bénévoles et lui aurait demandé de ne pas retourner seul à l’EHPAD. « Je ne m’en souviens pas », assure le prévenu. « Depuis l’hémorragie, je ressens une grande fatigue et des pertes de mémoire ». L’expertise médicale note en effet « quelques séquelles mais discrètes, qui n’ont pas forcément eu d’incidence sur le passage à l’acte ». Pour l’octogénaire, « poser la main sur la poitrine permettait de créer un contact avec des personnes isolées ». Il admet néanmoins que la situation lui a « échappé » et qu’il n’a jamais demandé leur consentement.
« Les seins d’une personne âgée et ceux d’une jeune fille ont la même intimité », martèle la substitut du procureur qui requiert 12 mois d’emprisonnement entièrement assortis d’un sursis probatoire. La défense s’insurge et demande la relaxe au bénéfice du doute. « Ce sont des suppositions, il n’y a aucun élément de preuve. Ce ne sont pas les trois dames qui l’ont dénoncé mais le personnel. Si vous le condamnez c’est sur une coloration du dossier », s’exclame Me Branco qui n’oublie pas de rappeler le profil de son client. « On ne peut pas occulter son âge et son état de santé. Il ne présente aucune dangerosité », affirme-t-elle.
L’homme est finalement reconnu coupable et condamné à 6 mois d’emprisonnement assortis d’un sursis simple. Il a interdiction de paraître à l’EHPAD et d’entrer en contact avec les victimes ou leurs familles pendant trois ans. Son nom est désormais inscrit au FIJAIS.
