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Deux braconniers devant le tribunal de Cahors : « La chasse, ce n’est pas que du tir »


Les deux hommes tiraient de nuit depuis leur voiture à l’aide de projecteurs. Ils détenaient pourtant tous deux un permis de chasse mais l’un d’entre eux n’était pas valide.

« Je conduisais. Dès qu’il voyait un truc, je m’arrêtais et il tirait ». C’est une des rares paroles que le tribunal correctionnel de Cahors obtiendra des prévenus jugés ce jeudi 23 mai pour une affaire de braconnage dans le Lot. Les deux prévenus ont 19 et 31 ans. Entre juillet et décembre 2023, ils sont accusés d’avoir chassé illégalement du gibier, de nuit, en utilisant des spots lumineux et des armes non déclarées. Ces infractions ont été commises sur plusieurs communes, principalement à Anglars-Juillac, Les Junies, Castelfranc, Lherm, Labastide-du-Vert, Goujounac et Puy-l’Evêque.

Tout débute avec un témoignage anonyme accusant les deux hommes de braconnage. Depuis plusieurs mois, les riverains se plaignaient en effet de détonations qui éclataient dans le silence nocturne et du passage de voitures en quête de gibier. Placés sous surveillance, les deux prévenus sont aperçus en train de rentrer de nuit avec un chevreuil mort et interpellés dans la foulée. A leurs domiciles, les gendarmes découvrent des armes, des munitions, des projecteurs, du matériel de découpe, des crânes de cervidés et surtout une grande quantité de viande de gibier congelée, 106 kg chez l’un et 33 kg chez l’autre. L’un des prévenus est détenteur d’un permis de chasse en règle, l’autre en possède un aussi mais non valide.

A la barre, les deux hommes reconnaissent les faits de braconnage mais restent pratiquement mutiques tout au long de l’audience. Malgré les questionnements du tribunal, ils refusent de préciser la durée et la fréquence de leurs agissements. Seul l’un d’entre eux tentera d’expliquer ses actes en expliquant qu’il n’avait braconné que « deux ou trois fois » car il « avait besoin de manger », assurant également que la viande retrouvée dans son congélateur lui avait été offerte par d’autres chasseurs. Pourtant, l’enquête révèle que des carcasses étaient parfois abandonnées intactes, laissant supposer que les braconniers tuaient aussi par pur plaisir. Un fait que les deux hommes démentent.

Il n’en reste pas moins la dangerosité de ces agissements. « De nuit, il n’y a pas de visibilité, on peut tuer quelqu’un », martèle le président du tribunal. « Oui, c’était du grand n’importe quoi », finit par murmurer un des prévenus. Du côté des parties civiles, la fédération départementale de la chasse s’est constituée partie civile et demande 1000 € de préjudice moral pour « la violation des valeurs qu’elle porte » et 550 € de préjudice matériel, soit l’équivalent de 10 bracelets de chevreuils et 5 bracelets de cerfs.

« La chasse ce n’est pas que du tir. La légitimité de la chasse est une vraie question dans la société. Si on veut qu’on la respecte, cela passe par un strict respect des règles, par une éthique et par une connaissance fine du gibier. Le braconnage, ce n’est pas de la chasse, c’est du tir avec une forme de lâcheté ! », s’insurge la substitut du procureur qui requiert un sursis simple pour l’un, primo-délinquant et père de famille de 19 ans, et six mois d’emprisonnement ferme pour l’autre, un trentenaire bien connu de la justice avec dix mentions à son casier judiciaire. Le parquet réclame également le retrait de leurs permis de chasse avec l’impossibilité de l’obtenir avant trois ans et l’interdiction de port d’armes pendant cinq ans.

Du côté de la défense, on tente de relativiser les faits. « Chasser, c’est quoi ? C’est se balader avec un fusil, c’est manger et c’est tuer. Par définition l’acte de chasse ne respecte pas le bien-être animal », souligne Me Faugères. Son confrère, Me Yassfy, poursuit : « On est dans un milieu rural, tout le monde va à la chasse. Eux ont été maladroits ».

L’affaire a été mise en délibéré au 13 juin.

Photo archives

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