Le nombre de logements à louer en baisse, le prix des courses à la hausse, et le drame qui annonça Oradour
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– Et si, à l’heure du tout puissant numérique, du GPS, et autres applications, nous nous en remettions aux bonnes vieilles cartes ? Force est de constater qu’elles sont à la mode sur les réseaux sociaux. Car elles sont généralement très explicites, pédagogiques à souhait. Voici par exemple la série du compte Légendes Cartographies consacrées à la diffusion de la langue française dans le pays et dans le monde, et à la persistance des langues régionales. Où l’on nous apprend – ou rappelle – qu’il fallut attendre le courant du XVIème siècle pour que le français ait droit de cité dans notre région, mais que dans le Lot, le « languedocien » continue à être pratiqué. Avec cependant une transmission très limitée au sein des établissements scolaires…
– Autre exemple avec la problématique du logement et le volumineux dossier que viennent de lui consacrer nos confrères des Echos. Et en particulier du manque de stock de logements à louer. Où l’on apprend que dans le Lot, au 1er janvier 2024, sur un an, le stock avait baissé de 32 %. Et figure ainsi dans les départements les plus concernés par ce début de pénurie. Les territoires ruraux sont du reste très touchés (- 49 % dans la Creuse et – 41 % dans la Mayenne par exemple).
– Du coup, y a-t-il une corrélation entre ce sujet et le développement des plateformes de type AirbnB ? L’élu PS lotois Rémi Branco le pense, qui a relayé avec enthousiasme le post de son camarade Inaki Echaniz, député des Pyrénées-Atlantiques, qui mène au parlement une croisade pour davantage de « justice » : « Des gens dorment dans leur voiture faute de logements disponibles pendant que des propriétaires bénéficient de 71% d’abattement et ne participent pas à l’effort collectif », plaide le député. « Un grand bravo pour ces avancées majeures qui concernent un droit fondamental: l’accès au logement sur le territoire où l’on vit. Voilà un combat essentiel dont je parle dans mon livre car il en va notamment de l’avenir de nos ruralités » a commenté le vice-président du Département du Lot.
– Encore une carte. Elle a été diffusée en début de semaine par Le Parisien et pointe les disparités en matière de prix (dans la grande distribution) d’une région, voire d’un département à l’autre. On y remarque que dans le Lot, les prix (des courses en supermarché, donc) sont supérieurs de 1 à 5 % à la moyenne nationale. Sur ce, si l’on voulait être complet, il faudrait mettre en parallèle les prix du logement, mais aussi les revenus moyens sur les territoires concernés…
– On conclut ce long chapitre cartographique avec l’état des lieux des nappes d’eau souterraine au 1er mai mis en ligne par le BGRM (Service géologique national). Où l’on constate l’absence de données sur une (grande) partie de la région toulousaine mais que pour le Lot, la situation est globalement au « vert » : soit un niveau autour de la moyenne.
– Le député LR Aurélien Pradié est intervenu cette semaine pour demander au ministre de l’Agriculture de faire le point sur les mesures décidées en faveur des vignerons lotois affectés les épisodes de gel. « Monsieur le ministre, la détresse de la viticulture lotoise doit être entendue. Il y a urgence ! » a posté le parlementaire qui a résumé la réponse du ministre Fesneau : « Trois engagements obtenus lors du débat agricole pour nos viticulteurs : renégocier le cadre européen de calcul de la moyenne olympique pour permettre au vignoble de s’assurer ; garantir que le Lot sera éligible aux primes à l’arrachage ; lancement d’une mission d’experts pour accompagner la profession dans la stratégie de long terme ». Premiers engagements obtenus. La mobilisation ne s’arrête pas là » a conclu M. Pradié. Pour information, puisque cette notion (surtout en cette année des JO de Paris) peut sembler étrange aux néophytes, la « moyenne olympique est calculée sur la base des données des cinq dernières années de production, en supprimant les années où les chiffres étaient les plus élevés et les plus bas, et en établissant une moyenne des trois années restantes » (source Glosbe).
– Le compte Vanguard WWII regroupe des historiens de divers pays spécialistes de la Seconde guerre, sous la coordination de Yannis Kadari. A noter que le compte est publié en langue anglaise. Cette semaine, 80 ans après, il est revenu sur le drame de Frayssinet-le-Gélat du 21 mai 1944. « Il est 17 heures dans le village endormi de Frayssinet-le-Gélat lorsque deux colonnes de véhicules de la division SS Das-Reich brisent le silence. Les véhicules continuent un peu plus loin puis s’arrêtent sur la route de Cahors. 90 minutes plus tard, d’autres SS arrivent du sud-ouest et s’arrêtent cette fois au centre du village. Toutes les routes d’entrée et de sortie sont désormais bloquées. Les soldats sautent des camions et commencent à fouiller les maisons : tous les hommes sont rassemblés et les lignes téléphoniques coupées. Un coup de feu retentit depuis la maison de la famille Lugan. A l’intérieur se trouvent trois femmes, elles sont traînées et pendues à un poteau électrique situé devant l’actuelle salle des fêtes du village. L’aînée est Agathe Paillé, 80 ans, et elle décède avec ses nièces Juliette et Marguerite. Menés par le SS-Hauptsturmführer Otto-Erich Kahn du régiment du Führer, les SS battent alors les hommes et pillent les maisons. La maison Lugan est incendiée et le corps d’Agathe Paillé jeté à l’intérieur. Vingt hommes sont désignés. Madame Wagner, institutrice locale et épouse d’un collaborateur de la Milice, s’entretient avec les SS. Neuf des hommes désignés sont libérés – onze doivent mourir, abattus en deux groupes contre le mur de l’église. Le plus jeune, Guy Morgues, a 19 ans. De toute évidence, ils affrontent le peloton avec courage. L’un d’entre eux, Georges Lafon, tente de s’échapper mais est il est abattu. Madame W. désigne une femme souffrant de problèmes de santé. Yvonne Vidilles est traînée par les cheveux et abattue. Les hommes restants sont chargés d’enlever les corps et d’enterrer les morts dans une fosse commune qu’ils doivent creuser dans le cimetière. Les pillages continuent et certains Allemands passent la nuit dans le village avant de repartir le lendemain matin. La justice viendra plus tard pour le couple W. et un autre collaborateur local. Ils finiront par recevoir la visite des maquisards locaux peu après…. Quant à Kahn, il se bat ensuite en Normandie et survit à la guerre. Condamné à mort par contumace lors du procès bordelais de 1953, il échappera à la justice et mourra près de Münster en 1977. » Quelques jours plus tard se déroulait la tragédie d’Oradour… Mais à noter que le récit du compte Vanguard ne mentionne pas que comme ce sera le cas à Oradour, une partie des villageois de Frayssinet-le-Gélat fut enfermée dans l’église jusqu’au petit matin. Mais celle-ci, fort heureusement, ne fut pas incendiée.