Une femme condamnée pour avoir percuté une personne âgée : La victime est décédée quatre mois après les faits
Une femme de 46 ans a été condamnée par le tribunal de Cahors jeudi 14 mars pour avoir causé le décès d’un homme suite à un accident de la route.
« Elle est responsable de cet accident. Elle le sait ». Jeudi 14 mars 2024, devant le tribunal correctionnel de Cahors, Me Mas ne s’essaie pas aux faux semblants. Sa cliente est jugée pour l’homicide involontaire d’un homme âgé suite à un accident de la route. Celui-ci s’est déroulé sur la route qui relie Prayssac à Anglars-Juillac le 23 décembre 2021.
Ce jour-là, quand les gendarmes arrivent sur le lieu du drame, les pompiers sont déjà sur place en train d’administrer les premiers soins à la victime. Celle-ci est étendue sur l’herbe, sur le côté de la route. L’homme souffre d’un traumatisme crânien. La voiture qui l’a percuté est arrêtée à proximité. C’est sa conductrice qui a prévenu les secours. Âgée de 46 ans, cette agent technico-commerciale circulait dans le cadre de son travail. Les tests d’alcoolémie et de stupéfiants se révèlent négatifs.
Rien sur la route ou dans les conditions météorologiques ne peut expliquer cet accident. De plus, personne n’a été témoin de la scène. « Je ne roulais pas vite car j’étais passé au même endroit le matin et il avait gelé. Une voiture m’avait même doublé dans la montée. Au moment de l’impact, je n’ai rien vu, j’ai juste entendu un choc », se souvient la prévenue, la voix tremblante. Elle ne voit qu’une explication : Trop focalisée sur les véhicules qui arrivaient en face, notamment « un gros camion », elle n’aurait pas vu la victime qui portait des habits sombres et se trouvait de toute évidence sur le bas-côté de la route. C’est justement ce que lui reproche le parquet : « Une inattention, une légèreté, une distraction ».
Après avoir subi un scanner cérébral à Cahors, l’homme avait été héliporté au centre hospitalier de Toulouse Rangueil puis rapatrié à celui de Fumel. C’est là qu’il décédera le 19 avril 2022, soit 4 mois après les faits. Selon le médecin légiste, le décès est directement imputable à l’accident. Deux de ses fils sont présents à l’audience et se constituent parties civiles. « On a assisté aux longs mois d’agonie de notre père », témoigne l’un d’entre eux.
Finalement le tribunal reconnaît la quadragénaire coupable et la condamne à une peine d’amende de 5 000 euros assortie d’un sursis. Son permis est suspendu pendant 6 mois et elle doit verser 1 500 euros aux parties civiles. « Le code de la route commande d’adapter sa vitesse à l’état de la chaussée et aux obstacles prévisibles », conclut le président du tribunal.