Un père de famille tué dans un accident de la route : Prison avec sursis pour le conducteur
Un jeune homme de 25 ans a été condamné à 16 mois de détention avec sursis pour homicide involontaire. En février 2023, alors qu’il roulait en voiture, il avait grillé une priorité à droite et percuté un motard.
« Vieillir sans toi me terrifie ». Dans la voix de cette veuve, aucun sanglot mais une tristesse infinie. Derrière elle, ses deux fils se tiennent par la main. Le 25 février 2023, un tragique accident de la route a coûté la vie à leur père. Alors que ce motard fraichement retraité roulait sur une route départementale de la commune de Cazals, une voiture a surgi d’un chemin communal sur la gauche, violant les règles élémentaires de priorité, avant de le percuter de plein fouet. L’homme est décédé sur les lieux malgré les tentatives de réanimation. Le conducteur de la voiture, un mécanicien agricole de 25 ans, était jugé ce jeudi 22 février 2024 par le tribunal correctionnel de Cahors pour homicide involontaire. C’est la première fois qu’il comparaissait devant la justice.
Il l’assure à plusieurs reprises : il avait bien regardé à droite puis à gauche avant de s’engager dans l’intersection. « J’étais persuadé qu’il n’y avait personne. Au moment où j’ai franchi la départementale, le motard est apparu dans mon champ de vision, à quelques mètres à peine », se souvient-il. Pour l’un comme pour l’autre, impossible d’éviter la collision. Pourtant, rien n’explique cet accident. « Il n’y avait aucune gêne à la visibilité, aucun obstacle, pas d’alcool ni de stupéfiants », énumère le président du tribunal. Même l’examen du téléphone n’a permis aucune conclusion et son GPS indiquait des vitesses « relativement modérées » avant et au moment de l’accident. « Avez-vous ralenti avant l’intersection ? » lui demande le magistrat. « Non, pas spécialement, admet le jeune homme. Mais je n’avais pas non plus le pied sur la pédale d’accélérateur ». Quant à la victime, elle respectait les limitations de vitesse, roulait phare allumé et était accompagnée d’autres motos.
Était-ce l’acte d’un chauffard ou la conséquence d’un simple moment d’inattention ? C’est la question qui divisait le tribunal ce jeudi. L’homme laisse derrière lui une femme et deux enfants. Tous trois se sont constitués parties civiles. Pour leur avocat, cette inattention est une circonstance aggravante. Le parquet est plus modéré et requiert un an d’emprisonnement avec sursis en raison de l’absence d’antécédents. Du côté de la défense, on conteste la circonstance aggravante : « Il n’y a pas eu de violation délibérée. Il a vérifié trop tôt et aperçu trop tard. Et il a reconnu sa faute d’emblée », souligne Me Clothilde Leroux, réclamant l’indulgence du tribunal. Digne à la barre, la veuve tient à lire une lettre qu’elle a écrit pour son époux décédé : « [Le prévenu] a détruit ta vie, notre vie, sans un mot d’excuse ».
Le jeune homme a été condamné à 16 mois d’emprisonnement assortis d’un sursis simple et à une suspension de son permis de conduire pendant 10 mois. La veuve de la victime avait conclu sa lettre par ces mots : « Je souhaite que la justice aide ceux qu’elle condamne à devenir meilleurs ».