Bellefont-La-Rauze : « Notre rêve est devenu un cauchemar »
Un projet d’extension pour créer des chambres d’hôtes est devenu un scénario digne de Kafka.
Leur rêve est devenu un cauchemar. Tombés sous le charme du Lot à l’occasion de leurs vacances, Vincent Cordier et son épouse, Aurélie, ont décidé de quitter le Nord-Pas-de-Calais pour s’installer dans le département. « Nous sommes arrivés en 2019. Mon épouse a eu une mutation et moi j’avais pour projet, dans le cadre d’une reconversion professionnelle, d’ouvrir des chambres d’hôtes. Nous achetons une maison à Cours, commune de Bellefont-La-Rauze, autour de laquelle nous allions entreprendre des travaux d’extension pour les chambres d’hôtes » précise le couple avant de détailler le scénario kafkaïen qui a alors commencé : « Il y a d’abord eu des manquements inimaginables de la part d’un architecte, du permis de construire au plan du projet avec des surcoûts démentiels… On s’est retrouvé avec des plans qui ne correspondaient pas à nos attentes. Nous nous sommes adaptés. Notre charpentier nous conseille alors des maçons. La construction débute en octobre 2020. Les artisans nous conseillent de transformer le vide sanitaire en sous-sol et de faire modifier le permis de construire plus tard. Très vite, nous constatons des malfaçons notamment des contre-pentes réalisées en dépit du bon sens qui font que dès qu’il pleut l’eau rentre dans la maison… Nous faisons intervenir un premier expert qui a établi un rapport de 15 pages de malfaçons et qui nous a conseillés de stopper le règlement des factures jusqu’à ce que les problèmes soient résolus à l’amiable. Les maçons ne sont alors plus venus puis ont signé un compromis pour revenir réparer contre une partie du règlement de la facture… ils ont encaissé le chèque et ne sont jamais venus ne respectant pas le compromis signé… On est parti en justice et nous sommes tombés dans un autre monde avec un expert judiciaire, nommé par le tribunal de Cahors, qui a remis en cause la 1ère expertise. Nous faisons alors appel à un second expert qui en plus des malfaçons déjà constatées en décèle d’autres notamment structurelles. 2ème réunion avec le même expert judiciaire et rebelote. Nous changeons d’avocat et nous en prenons une à Toulouse, spécialisée dans la construction. Son expert intervient et rend un rapport encore plus édifiant. En mars 2023, nouvelle réunion où l’expert judiciaire et son équipe démontent le rapport et rejettent toute la responsabilité sur mes épaules. Il admet tout de même à demi-mot qu’il y a quand même une responsabilité des artisans au niveau des malfaçons et demande des devis à chacune des parties. Les maçons fournissent des devis qui ne reflètent pas du tout le coût des travaux à réaliser. Devis réalisés par une entreprise qui ne s’est même pas déplacée sur site. De notre côté, nous avons réussi à avoir un devis au bout de 6 mois et on est sur 100 000 euros de travaux contre 30 000 euros pour les devis de la partie adverse. Notre devis est rejeté par l’expert judiciaire… Aujourd’hui, nous avons reçu le rapport définitif qui n’a pas changé malgré toutes les preuves irréfutables que nous avons communiquées » Les procédures ne sont pas finies et peuvent durer encore plusieurs années… Vincent et Aurélie Cordier ont lancé une cagnotte leetchi (le lien ici) pour tenir le coup : « Toutes nos économies servent à payer les frais de justice. Nous vivons depuis 4 ans dans une maison en construction, sans chauffage central, dans la boue et l’humidité. Nous devons franchir des planches de bois pour accéder à notre maison. Cet argent solidaire nous servira à financer exclusivement la reconstruction de notre maison. » Et de conclure : « Nous sommes déterminés à ce que la vérité triomphe. »
> « Nous sommes aussi en procès contre la préfecture et la commune qui ont refusé de nous accorder le permis modificatif alors que d’autres permis du même ordre ont été accordés » précise Vincent Cordier.