Le désarroi des paysans, le soutien de l’évêque, les emprunts russes et les truffes de PACA en quête d’une IGP
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– Une carte d’actualité pour commencer, proposée sur X (ex-Twitter) par Perrin Remonté : celle des départements de France en fonction du secteur agricole générant le plus de revenus (chiffres 2022). Où l’on apprend que dans le Lot, c’est la vente de viande bovine qui arrive en tête. Chez nos voisins, les fruits sont leaders dans le Tarn-et-Garonne, le blé en Haute- Garonne, les œufs et volailles dans l’Aveyron… Etonnant ?
– Où il est question encore de la grogne des agriculteurs : sur Radio France, Emmanuel Laurentin, historien, producteur de l’émission « Le Temps du débat », a choisi d’évoquer le mouvement en relisant « Nature humaine », le roman de Serge Joncour (lotois d’adoption) paru en 2020 (et couronné par le prix Femina). « Une fresque qui se joue dans le Sud-Ouest, là où les blocages ont commencé. Ça commence en 1976, aux Bertranges, quand la sécheresse historique de cet été-là assoiffe bêtes et hommes. Le jeune Alexandre est le seul de la famille à penser reprendre la ferme. En ces temps de combat du Larzac, leur voisin Crayssac est pacifiste et refuse l’agrandissement des exploitations tandis que les parents d’Alexandre se glissent sans remords dans l’époque et la modernisation. Ça sent la mob’ et la Citroën GS, la cafétéria du supermarché Mammouth où on découvre le banana split et les biscuits Finger… Le monde se rapproche du Lot et la famille Fabrier y plonge. Il va falloir engraisser les bêtes, s’endetter pour construire une stabulation pour vendre de plus en plus de steaks aux Françaises et Français dont le niveau de vie augmente » résume l’historien et homme de radio. « C’est le monde où j’ai grandi et c’est sûrement pour cela que ce « Nature humaine » m’a autant parlé. Joncour y décrit l’arrivée du téléphone – gris pas orange- à la ferme, l’accélération qui vide les campagnes de ses enfants, l’ambition des pères qui souhaitent que leurs enfants aient une meilleure vie qu’eux, les fractures qui divisent urbains et paysans, mais aussi et surtout celles qui divisent les communautés rurales… » dit-il encore. Il n’est évidemment pas trop tard pour lire ce roman (édité par Flammarion et dispo en poche), ni sa suite, « Chaleur humaine » (chez Albin Michel), paru il y a quelques mois, où est évoqué le confinement avec le retour à la terre qu’il a provoqué chez certains « urbains ».
– On conclut provisoirement ce chapitre avec un message de soutien au monde agricole de l’évêque de Cahors, Mgr Laurent Camiade. Extrait : « Lors de visites pastorales, j’ai toujours été accueilli avec beaucoup de gentillesse par les agriculteurs, éleveurs, cultivateurs ou viticulteurs de notre beau département du Lot. J’ai souvent entendu des inquiétudes et une certaine gravité lorsqu’il s’agit de parler de l’avenir, de la transmission de la terre mais aussi du présent et de l’alourdissement des contraintes administratives. Ce que j’ai perçu bien souvent c’est qu’ici, on aime nos agriculteurs. Vous le savez, même si vous ne le ressentez pas toujours ! Les manifestations de ces derniers jours ont souvent été l’occasion d’exprimer ce soutien, cette amitié, cette reconnaissance pour votre travail, souvent peu rémunéré ou même menacé. J’invite les chrétiens et toute personne de bonne volonté à manifester notre amitié, notre compréhension, notre solidarité et notre compassion. Nous pouvons, en particulier, par nos actes d’achat, soutenir une agriculture qui respecte davantage les hommes et la nature. »
– On connaît désormais le classement des villes (et villages) où il fait bon vivre en 2024. Publié dans le JDD, il concocté par une association présidée par Thierry Saussez, et se révèle le fruit de sondages et d’une multitude de critères (fiscalité, équipements de loisirs, habitat etc.). Dans le top 10 sont couronnés (dans l’ordre) : Angers, Bayonne, Biarritz, Anglet, Annecy, Lorient, Rennes, La Rochelle, Brest et Rodez. Tant mieux pour nos voisins… Cahors arrive 174ème sur 34 808 et 63ème sur 332 villes de 20 à 50 000 habitants. On apprend au passage que sur le plan du marché immobilier, les prix ont grimpé de 2 % en 3 ans, s’établissant à 1763 euros le m2 en 2023.
– Un des atouts patrimoniaux de Cahors est mis en avant par Perseus, sur X, qui propose son classement des 15 plus beaux ponts de France. Notre pont Valentré arrive en 5ème position derrière le pont Alexandre III de Paris, le pont du Gard, le viaduc de Millau et le Pont vieux d’Albi.
– Le compte FranceArchives du Service interministériel des Archives de France met à l’honneur le travail des Archives du Lot : « En 1918, la Russie soviétique, en annulant les emprunts souscrits par des porteurs étrangers et émis ou garantis par le gouvernement impérial, ouvre le contentieux des « emprunts russes » : découvrez-en l’histoire grâce au dossier des Archives du Lot. » Suit effectivement un lien qui dirige vers la page lotoise. L’exposé historique nous renvoie à l’avant Première guerre, quand « les autorités tsaristes ont émis entre 1887 et 1914 plus de 5000 emprunts garantis par l’Etat pour financer les infrastructures telles que le chemin de fer, l’électrification de l’Empire et le développement de nouvelles industries », et quand la France « qui voulait faire de la Russie un puissant allié, est devenue son premier créancier en encourageant les épargnants français à investir dans les titres russes, soit un montant d’environ 15 milliards de francs-or sur 30 ans ». Suivit un long contentieux réglé à la fin des années 1990 seulement, et « l’opération de recensement des porteurs de valeurs russes en vue d’une indemnisation a duré 6 mois, du 6 juillet 1998 au 5 janvier 1999 ». Et enfin, on lit : « Les trésoreries de Montcuq et Castelnau-Montratier ont conservé les dossiers de déclarants qui ont bénéficié d’une indemnisation mais qui ne sont pas venus retirer leurs titres à la fin de la procédure d’indemnisation… » Versé aux archives, ce fonds est désormais mis en valeur (en partie, car certaines données ne sont pas encore légalement communicables).
– On conclut avec ce communiqué d’élus RN de la région PACA lié à la problématique de la truffe… « Malheureusement, la concurrence étrangère, notamment celle en provenance d’Espagne, exerce une pression significative sur les prix des truffes de notre région, mettant en péril la viabilité économique de nos producteurs locaux. Dans ce contexte, les trufficulteurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur ont légitimement réclamé le label Indication Géographique Protégée (IGP) pour leurs produits. Cette reconnaissance offrirait non seulement une garantie de prix juste, mais aussi une distinction claire entre les truffes régionales et celles provenant d’autres horizons. De plus, elle servirait de gage de qualité pour les consommateurs, renforçant ainsi la confiance dans les produits de notre terroir. Nous saluons la démarche des trufficulteurs qui aspirent à cette certification IGP et appelons à une accélération de la procédure de labellisation. Nous exhortons l’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité) à prendre des mesures concrètes pour soutenir nos producteurs locaux en accélérant la procédure et ainsi, assurer la pérennité d’un secteur emblématique de notre patrimoine agricole… » Des démarches que l’on devine observées de près par les producteurs lotois…