Cauvaldor – Résurgence VII : Encore un mois pour profiter du festival !
Entretien avec Valentine Boé, commissaire de l’exposition Résurgence et directrice des affaires culturelles de Cauvaldor.
Valentine Boé, commissaire de l’exposition Résurgence et directrice des affaires culturelles de Cauvaldor, est revenue sur le festival qui se déroule sur tout le territoire jusqu’au 26 novembre.La manifestation propose plus de dix lieux d’expositions sur le territoire dont une exposition historique sur Louis Vicat à Souillac créée par la mairie et une soixantaine d’actions culturelles. Entretien.
> Medialot : un festival d’art contemporain dans le Lot, comment un tel projet a-t-il pu voir le jour ?
Valentine Boé, : mon cœur de métier c’est l’art contemporain, j’ai toujours travaillé dans ce milieu. En 2016, quand je suis arrivée à la direction des affaire culturelles de Cauvaldor, on m’a demandé de rééquilibrer les propositions culturelles sur le territoire de la Communauté de communes. J’ai alors lancé l’exposition Résurgence qui grandit d’année en année pour prendre la forme d’un festival. Cette année, nous avons même 10 expositions en constellation sur le territoire en plus de celle de Souillac et nous organisons une soixantaine d’actions culturelles autour de ces projets. 23 communes accueillent nos actions. Avec le Pays d’Art et d’Histoire et la Gare Robert Doisneau de Carlux, nous franchissons les frontières administratives, les liens sont importants !
> M. : comment se passe l’organisation d’un tel festival avec une programmation si variée ?
V.B. : une exposition cela se construit sur plusieurs années au gré des rencontres, des discussions avec des personnes ressources qui nous présentent le travail d’artistes ou des collectionneurs. Nous travaillons par exemple avec les Abattoirs (FRAC d’Occitanie Toulouse) ou encore le FRAC Nouvelle-Aquitaine, les collectionneurs Daniel Bost et Dominique Chambon, le collectionneur Jacques Deret ou encore l’Artothèque du Lot. Il y a aussi des volontés sur le territoire avec les propositions existantes avec des associations, des artistes locaux, des bénévoles ou des partenaires culturels et scolaires qui s’impliquent dans la thématique. En moyenne, nous travaillons 2 ans et demi pour préparer une exposition, celle-là nous a pris 4 ans !
> M. : comment choisissez-vous les thématiques de l’exposition ?
V.B. : je cherche toujours à ancrer le projet localement, je m’inspire d’un homme ou d’une femme qui a un lien avec la région pour que cela puisse parler aux locaux également. Cela permet aussi de rendre l’art contemporain plus accessible et d’apporter un autre angle d’approche à des personnes qui sont reconnues ou oubliés sur le territoire. Cette année le festival est rattaché à la figure de Louis Vicat, inventeur de la première formule artificielle du ciment hydraulique et dont la première réalisation a été la construction du Pont Louis Vicat à Souillac il y a 200 ans cette année. Je trouvais par ailleurs intéressant de faire le rapprochement avec l’écologie et l’architecture à l’heure du réchauffement climatique. Et de parler du monde que l’on souhaite pour demain. Il y a aussi beaucoup d’intuition pour le choix des œuvres et des artistes : je regroupe les œuvres en trouvant des liens esthétiques ou des liens de sens entre elles. Cette année 58 artistes ont été invités.
> M. : combien de personnes travaillent sur ce projet ?
V.B. : 3 personnes y travaillent vraiment beaucoup mais en soit il y a plus de 50 personnes mobilisées pour faire la communication, la comptabilité, le soutien technique, la régie, les partenaires et les bénévoles…
> M. : le festival Résurgence, qui se déroule sur deux mois, arrive à mi-parcours, êtes-vous satisfaite de cette première partie ?
V.B. : je suis très satisfaite, nous avons plus de public, avec de très bons retours. Les gens s’approprient le projet que nous menons pour la 7ème édition et nous commençons à être reconnus au niveau national. Les visiteurs viennent sur le territoire pour voir nos actions et restent plusieurs jours, certains adeptes nous disent que « nous n’avons pas à rougir de Paris ou de biennale internationale d’art contemporain », c’est une grande satisfaction. Aussi, nous avons plus de 60 classes qui collaborent au festival et nous sommes contraints d’en refuser. Ce projet est non seulement transdisciplinaire mais il s’adresse à toutes les générations. Il reste encore jusqu’au 26 novembre pour tirer les bilans, la programmation est loin d’être finie.
> M. : à ce sujet, quels événements marquants sont à noter pour la dernière partie ?
V.B. : tous ! Plus sérieusement, je conseille vraiment d’aller voir l’exposition Construction Vivante à Souillac et de prendre le temps de regarder les œuvres. De mon côté, j’attends avec impatience la rencontre à la salle des fêtes de Pinsac le samedi 4 novembre « Paroles d’architectes » où trois architectes avec trois parcours et trois visions différentes du métier aborderont les impératifs écologiques et les besoins de construction.