Décès d’un enfant de 2 ans dans un accident de la route : La conductrice de 90 ans « a dû se tromper de pédale »
L’histoire hante encore le village de Cressensac-Sarrazac. Ce 12 octobre, elle a trouvé un aboutissement devant le tribunal de Cahors sans être totalement élucidée pour autant.
On ne saura jamais ce qu’il s’est réellement passé ce 9 mars 2023 à Cressensac-Sarrazac. Dans la matinée, un tragique accident de la route avait causé la mort d’un petit garçon de 2 ans. L’affaire était jugée ce jeudi 12 octobre par le tribunal correctionnel de Cahors. La victime, agée de 90 ans, a été condamnée mais sans avoir été entendue par le tribunal puisque ses médecins ont estimé que son état de santé ne lui permettait pas de comparaître à l’audition.
« Les faits sont dramatiquement simples », soupire le président du tribunal. Il les résume en quelques phrases : ce 9 mars, la prévenue prend sa voiture pour aller voir une amie. Pour ce faire, elle doit emprunter une rue avec une forte pente, un chemin qu’elle connaît par cœur. Dès le début de la descente, la vieille dame perd le contrôle de sa voiture qui dévale la pente, prend de la vitesse – selon un témoin -, traverse une route départementale et percute violemment l’arrière d’un véhicule garé sur une voie communale. Un enfant de 2 ans était dans l’habitacle. Le choc l’écrase contre le siège avant. Dans un état critique, le petit garçon est héliporté mais décède dans les instants qui suivent.
Aux gendarmes, la conductrice explique qu’elle ne comprend pas ce qu’il s’est passé, que sa pédale de frein n’avait pas répondu et qu’elle avait tenté de tirer le frein à main en vain. Seul bémol et non des moindres : dans ses conclusions, l’expert automobile a exclu un quelconque problème de fonctionnement du véhicule ainsi que toute probabilité que le frein à main ait été actionné. « C’est clairement de la maladresse : elle n’a pas appuyé sur le frein. Je pense qu’elle a dû se tromper de pédale et appuyer sur l’accélérateur, ce qui explique pourquoi le véhicule a pris de la vitesse », avance le substitut du procureur.
La suite de l’histoire, c’est l’avocate de la défense Me Kokolewski qui la raconte : « Dans les jours qui ont suivi, elle n’est pas sortie de chez elle, rongée par la honte et la culpabilité. Elle a écrit à la famille pour s’excuser. Elle comprend la gravité de ce qu’elle a fait. Elle est suivie régulièrement par un psychologue, mais toutes les nuits elle revit l’accident. Elle ne dort plus. Elle est tellement faible, détruite par ce qu’elle a fait, qu’elle n’était pas en état de se présenter devant vous aujourd’hui ».
Le tribunal l’a reconnue coupable et a suivi les réquisitions du parquet : le permis de la nonagénaire est annulé et celle-ci a interdiction de le repasser pendant 5 ans ainsi que de conduire tout véhicule à moteur pendant la même période.