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Sibelle, la rentrée scolaire, une solution pour concilier voie verte et chemin de fer et le début du mondial 


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

Lundi._ Rentrée scolaire. J’entends, dans ma rue, sur les hauteurs du village, quelques enfants reprenant le chemin de l’école. Elle se trouve à deux ou trois cents mètres. Certains semblent rager en silence, d’autres rigolent, quelques- uns, a priori, sont au bord des larmes. Il me semble percevoir quelques paroles apaisantes de leurs parents. Ma protégée est ravie. Ces allées et venues redonnent vie au quartier, et depuis le bolet, Sibelle surveille avec bienveillance ce trafic pas comme les autres. Dans le département, il semble que cette rentrée s’effectue globalement dans le calme. Il y a bien quelques établissements où les syndicats d’enseignants pointent des effectifs « tendus » et dans le Lot, il manquerait notamment des profs de français et d‘histoire-géo. D’autres estiment déjà qu’à la moindre absence, il ne sera guère possible de trouver un(e) remplaçant(e). Evidemment, on ne peut être que frappé toutefois par le décalage entre la réalité du terrain, en l’occurrence notre département, et ce qui mobilise médias nationaux et classe politique. Sibelle me demande sans fausse naïveté ce qu’est une abaya. J’ai bien du mal à lui répondre. Elle m’interroge ensuite : « Tu portais un uniforme ? ». Je plonge dans mes souvenirs. C’était hier, c’était il y un demi-siècle. Le temps passe décidément à une vitesse vertigineuse. « Je crois que nous avions des blouses. Colorées. Pour éviter de tacher nos vêtements avec l’encre ou la peinture. Nos parents, eux, portaient des blouses grises ou noires. Mais il n’y a jamais eu d’uniforme en tant que tel dans les écoles publiques… » Cette histoire d’uniforme est vraiment symptomatique de notre époque. Comment penser que le port d’un uniforme puisse gommer les différences sociales entre les élèves (qui sont plus flagrantes d’un établissement à l’autre), puisse contrer les atteintes à la laïcité (dans ou hors du sanctuaire qu’est l’école : assurons-nous déjà que tous les cours sur les valeurs de la république et les lois de 1905 et 2004 sont compris) et puisse même être un outil de lutte contre le harcèlement. Il y a un éditorialiste de renom qui disait l’autre jour la même chose sur BFM TV. Et ce n’est pas un extrémiste : Alain Duhamel. L’uniforme, s’il est instauré, ne sera qu’un vernis. D’ailleurs, c’était le cas, je m’en suis rendu compte, à l’armée. Quand je me suis retrouvé dans la cour du régiment où j’ai été appelé pour faire mon service, au bout de quelques heures, avec mes camarades conscrits, on portait tous le même uniforme. Mais très vite, on devinait et on savait qui venait d’où. Géographiquement, socialement, culturellement. 

Mardi._ Nouvel épisode dans le feuilleton de la voie verte et donc de la nécessité de déferrer ou pas la ligne Cahors-Capdenac. Un chantier a été interrompu par des militants au niveau du tunnel de Montbrun. Avec Sibelle, nous avons déjà dit ici que cette voie verte serait un atout formidable. Pour les Lotois comme pour les touristes. Il nous arrive, du reste, déjà, de marcher avec plaisir entre Mercuès et Douelle. D’un autre côté, évidemment, si c’était possible, on serait plutôt enclin à être d’accord pour que des trains circulent de nouveau entre Cahors et la seconde ville du Lot. Dans les Ardennes où j’habitais avant de m’établir ici, la voie verte qui longe la Meuse connaît une fréquentation record. Mais la vallée est assez large pour que le train suive la rive droite et la voie verte la rive gauche. Idem pour la Loire, le Rhône et bien d’autres. Mais entre Cahors et Capdenac, la géographie semble interdire cette cohabitation. Sans compter qu’il faut aussi préserver une route… pour les voitures, bus et camions. Par ailleurs, peut-on rêver du retour d’une liaison ferroviaire alors que la ligne POLT semble elle-même, parfois, en sursis ? C’est une équation à X inconnues. Ma protégée suggère une alternative : et si l’on aménageait des liaisons par télécabine ? Des poteaux, des câbles, des cabines. Et le tour est joué. 

Mercredi._ Je vois passer un tweet qui me sidère. Dans l’album de la Pléiade consacré à Raymond Queneau, paru en 2002, est publiée une photo où l’on voit l’auteur de « Zazie dans le métro » en compagnie d’André Breton, prise le 23 septembre 1965 à la première du film « Help ! » des Beatles, au cinéma Le Triomphe, à Paris. Moins d’un an avant son décès, le poète qui chérissait tant le Lot où il séjournait à Saint-Cirq, qui n’aimait rien tant que chasser les papillons ou ramasser des cailloux dans la rivière en été avant de revenir se reposer dans son Auberge des Mariniers avait donc conservé une intacte soif de modernité, une intacte curiosité, un intact besoin de ne rien manquer de l’effervescence créatrice des nouvelles générations. Ça m’évoque la formule de son ami Philippe Soupault, avec lequel il composa le premier texte surréaliste en tant que tel, « Les champs magnétiques » : « Quand on est jeune, c’est pour la vie ! ». 

Jeudi._ Et vous, dans votre supermarché favori, vous avez remarqué la dernière astuce des grandes marques qui consiste à vendre au même prix des sachets ou des boîtes d’aliments avec 19 gâteaux au lieu de 10, 90 grammes de crème au lieu de 100 ? Les distributeurs se disent révoltés. Comme s’il ne leur arrivait pas d’user également de quelques astuces pour grossir leurs marges, ils accusent les producteurs, les fabricants. Les consommateurs pestent aussi. A raison. Là- dessus, on apprend que la hausse de la précarité n’épargne pas le Lot. Les Restos du Cœur ont enregistré cet été une hausse du nombre de bénéficiaires de 32 %. Sibelle n’y va pas par quatre chemins : « Tout ça va mal finir… » 

Vendredi._ C’est donc aujourd’hui que débute la Coupe du Monde de rugby. Avec mon patronyme, vous imaginez qu’adolescent, même vivant alors dans une région où ce sport était marginal, j’ai eu droit à des kyrielles de jeux de mots plus ou moins drôles. Surtout quand je fréquentais l’école de foot. Où j’étais un élève studieux mais pas très brillant. « Avec un nom pareil, tu devrais te mettre au ballon ovale… » ai-je souvent entendu. Depuis que je vis en Quercy, il en va tout autrement. Je porte mon nom comme une sorte de décoration. C’est ma légion d’honneur à moi. Mais ne le répétez surtout pas. Avec Sibelle, quand on regarde un match de l’OM, on prend soin de fermer les portes et les volets. On est resté très footeux. Mais pas question de se faire remarquer. Ma protégée raconte toutefois : « Et tu sais ce qu’un matou du quartier m’a fait comme réflexion l’autre jour ? Que j’avais un physique de demi de mêlée (ou Mellet). Je lui ai rétorqué ceci : à malin, Mellet et demie. » 

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