Maternité de Cahors : Pour Serge Rigal, « il faut tirer les leçons de la crise pour garantir aux Lotoises le droit de donner la vie et l’égalité d’accès aux soins »
Le président du Département du Lot interpelle l’Etat.
Après la fermeture de la maternité de Cahors le week-end dernier et suite à la solution provisoire trouvée in extremis ce vendredi pour éviter une nouvelle fermeture deux week-ends d’affilée, Serge Rigal, président du Département du Lot, demande à l’Etat de tirer toutes les leçons de cette crise pour garantir aux Lotoises le droit de donner la vie et une réelle égalité d’accès aux soins : « Si, évidemment, il faut se réjouir qu’une solution provisoire ait été trouvée pour assurer l’ouverture ce week-end de la maternité de Cahors, l’arbre ne doit pas cacher la forêt.
Avec les élus départementaux, nous dénonçons depuis longtemps la désertification médicale, publique et privée, qui frappe le département et les zones rurales. Jusqu’à ce jour, il semble que le message soit ignoré des plus hautes autorités de l’Etat. La fermeture de la maternité de Cahors le week-end dernier et l’épée de Damoclès qui a plané toute la semaine, plus qu’un signal d’alarme, constituent pourtant la fin de la promesse républicaine d’égalité d’accès au service public de la santé !
Au-delà des souffrances et du stress que cette situation d’urgence génère, je refuse cette lente disparition de l’accès aux soins hospitaliers, régression inacceptable et qui signe depuis plusieurs années la fin d’un aménagement équilibré et solidaire du territoire.
Depuis plusieurs mois, tant auprès du directeur de l’Agence régionale de santé, que j’ai rencontré à l’hôpital de Figeac le 25 juillet dernier, que de l’Etat, j’ai clairement affirmé que la réponse ne passerait que par la construction d’un « Hôpital Lot multisites » disposant des moyens conséquents et à la hauteur des besoins pour soigner les Lotoises et les Lotois. Si nous voulons attirer des soignants, nous devons être innovants, construire des complémentarités et des synergies entre Cahors, Gourdon, Saint-Céré, Figeac et Gramat pour proposer aux professionnels de santé un nouveau modèle pour un hôpital de proximité.
Cette crise doit engager l’Etat et l’Agence régionale de santé à construire avec les acteurs locaux des solutions pérennes garantissant à toutes les Lotoises la possibilité d’accoucher en toute sécurité dans notre département et plus généralement de permettre à chacun d’avoir accès aux soins. A ce titre, parmi les leçons à tirer, l’absence de concertation avec les élus locaux a constitué un manque élémentaire de respect pour le territoire et je souhaite, qu’à l’avenir, les décisions ne soient pas parcellaires mais collectives et anticipées.
Face à la crise et jusqu’à sa résolution définitive, j’ai demandé aux équipes de la protection maternelle et infantile (PMI) du Département de maintenir un haut niveau d’intervention auprès des femmes enceintes au travers des visites à domicile, que nous réalisons déjà, et je propose en complément de renforcer la coordination entre ces équipes et les hôpitaux du Lot comme des départements limitrophes.
Je tiens d’ailleurs à remercier les agents départementaux : sages-femmes, puéricultrices, médecins, infirmières, auxiliaires de puériculture et secrétaires de protection maternelle et infantile, qui restent mobilisés pour accompagner les femmes enceintes, les nouveau-nés et leurs parents.
Le service public départemental de la protection maternelle et infantile garantit gratuitement à tous les enfants, de la naissance à l’entrée en primaire, l’accès aux soins et à la prévention. Les futures mamans comme les jeunes parents peuvent compter sur la mobilisation de nos équipes pour continuer à assurer leur suivi comme celui de leurs tout-petits. »