Africajarc : Une fois de plus, le festival tient ses promesses
Du 20 au 23 juillet, le village de Cajarc a résonné aux sons des musiques africaines. Entre une ambiance joviale et une programmation éclectique, le festival Africajarc a fait bien des heureux.
Encore une année réussie pour Africajarc. Le festival a clôturé dimanche soir sa 24ème édition. Dédiée au Tchad, elle a rassemblé près de 22 000 festivaliers entre le 20 et le 23 juillet. « La formule marche toujours. Les commerçants étaient contents et la délégation tchadienne ravie », se félicite le président du festival, Laurent Courcelles, qui constate un niveau de fréquentation égal à celui de l’an dernier. Outre la musique, la littérature et le cinéma étaient aussi au rendez-vous. « Il y avait en moyenne 120 personnes par projection et 70 personnes par conférence. Quant aux contes, ils ont aussi fait carton plein », souligne le président.
Porté par 300 bénévoles, le festival peut compter sur sa renommée pour attirer les curieux. Du Lot, mais aussi d’ailleurs. Aline vit dans la Meuse, à Bar-le-Duc. Sur les conseils d’une amie, elle a fait spécialement le déplacement pour découvrir Africajarc. « C’est un festival singulier, on voit la commune vivre à travers l’événement, les festivaliers et les locaux se mélangent. C’est différent des autres festivals, il y a une ambiance vraiment bienveillante », confie-t-elle. Il faut dire que le village de Cajarc a vécu au rythme africain pendant 4 jours. Les artisans, pour beaucoup des habitués, avaient installé leurs étals sur le tour de ville et il était possible d’y dénicher aussi bien des bijoux touareg, que des sculptures burkinabés ou des vêtements en wax.
Le festival a aussi permis à Aline de faire une incursion dans la musique africaine qu’elle connaissait peu. « Je suis surprise par le nombre d’artistes féminines qui ont été programmées. Ça aussi, ça change ! », s’exclame-t-elle en souriant. Parmi elles, on retrouvait notamment la prestation émouvante de Nneka, ou celle plus dynamique de Mariam Toufdy. Mais c’est le concert de Pongo qui aura retenu l’attention de Sélim. Ce Parisien de 31 ans, qui assiste à Africajarc pour la seconde fois, ne cache pas son enthousiasme en se remémorant une musique « à la fois originale et dansante qui mélange plusieurs références ». C’est d’ailleurs « ce plaisir de la découverte » qu’il revient chercher à Cajarc : « Ce sont des moments rares. Généralement, on anticipe la musique qu’on va entendre, on va vers quelque chose qui nous correspond. Ici, ce n’est pas mon cas : c’est presque comme si on venait de naître ! », se réjouit-il.
Enfin, il y a les habitués d’Africajarc. Ceux qui viennent depuis le début ou presque. Souvent des habitants des environs. Antoine fait partie de ces derniers. A 53 ans, il ne rate jamais une édition du festival. « J’ai été initié à la musique africaine grâce à ce festival. J’ai déjà vu plusieurs fois la Daara J Family ici, mais je reviens toujours avec plaisir », ajoute-t-il, faisant référence au groupe de hip-hop sénégalais qui a enflammé la scène le samedi soir. « C’est drôle et agréable de voir le visage du village se transformer le temps d’un week-end », conclut celui qui vient en voisin, avant de partir en quête d’un poulet yassa.