Souillac en jazz : Le festival et son public au diapason
Clap de fin pour la 47ème édition du festival de jazz. 1700 personnes ont assisté aux concerts payants, un succès pour les organisateurs qui avaient soigné leur programmation.
« Contrairement à ce que les gens pensent, le jazz est abordable : il suffit juste de se laisser envahir ». Comme à son habitude, Robert Peyrillou avait concocté une programmation soignée et pointue pour la 47ème édition de Souillac en jazz. Le festival, dont il est directeur artistique et président, s’est clôturé ce samedi 22 juillet après sept jours de concerts.
Tandis que les trois dernières soirées étaient organisées sur la place Pierre Betz, adossée à l’abbaye de Souillac, les autres étaient disséminées dans le nord du Lot : dans l’église de Calès, les grottes de Lacave et l’église de Pinsac. Solo de harpe, duo de flûte et d’harmonica, quintet mené par une flûte traversière ou musique caribéenne … le festival poursuit son exploration du jazz actuel, au travers de ses différents instruments et courants.
« L’idée n’est pas forcément d’offrir aux gens ce qu’ils connaissent déjà, il faut les pousser à la curiosité », assure Robert Peyrillou qui assume que le choix des artistes programmés est essentiellement tiré de ses goûts personnels. Son oreille ne l’a pas trompé : plusieurs d’entre eux ont remporté les victoires du jazz cette année. Quant au trompettiste Eric Truffaz, un habitué de Souillac en Jazz qui a clôturé cette édition samedi soir, il a été lauréat du grand prix suisse de musique.
Si le festival conserve une taille modeste, le public, fidèle et souvent averti, était au rendez-vous. Au total, les organisateurs ont comptabilisé 1700 festivaliers lors des concerts payants, soit 500 de plus que l’an dernier. « On a retrouvé les audiences qu’on avait avant le Covid. En 12 ans, on n’avait jamais eu un aussi gros jeudi soir », souligne Robert Peyrillou.
C’est d’ailleurs cette soirée-là qu’ont choisie Christine et Gérard pour venir en famille. La dernière fois qu’ils ont assisté à ce festival, c’était il y a quarante ans. « C’était déjà un très bon festival à l’époque », se souvient Gérard. Cette fois, ils sont venus spécialement pour voir Géraldine Laurent et son quartet, seul groupe du festival comprenant une pianiste. Un choix motivé par leur fille Anaïs, elle-même pianiste, alors même que le festival peine à séduire les plus jeunes qui méconnaissent souvent ce genre musical. Au contraire, à 21 ans, la jeune femme écume les festivals de jazz en famille. Mais c’est la première fois qu’elle vient à Souillac. « Ce n’est pas la même programmation que dans les autres festivals de jazz, mais tant mieux ! On arrive sans idée reçue », confie-t-elle.
D’autres reviennent chaque été depuis des années. C’est le cas de Françoise. Cette Strasbourgeoise ne rate pas une édition. « J’ai pris l’habitude de venir car ma sœur vit dans le coin. C’est un très bon festival : l’acoustique est extraordinaire et les jeux de lumière fantastiques ! », s’exclame-t-elle. Il y a trois ans, lorsque le festival manquait de bénévoles, elle a accepté de mettre la main à la pâte. Depuis, elle fait partie de l’équipe bénévole. Cette année, ils étaient près de 70 à rendre possible l’organisation du festival.
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