Présence du loup : Au nom du Département, Rémi Branco hausse le ton et « demande des actes forts »
Il est intervenu ce lundi 26 juin lors de la séance du Conseil départemental.
Présent depuis un an, dans le Lot, le loup n’en finit plus de s’en prendre aux brebis du causse central. A ce jour, ce sont 102 brebis qui ont été tuées, et 101 blessées.
Une situation qui exaspère les éleveurs lotois. Jusqu’ici, le Département du Lot a mené des actions en lien avec les services de l’Etat, en particulier pour financer l’équipement des louvetiers.
Mais face à une situation qui se dégrade de mois en mois, il hausse désormais le ton par la voix de son Vice-Président en charge de l’agriculture, Rémi Branco. Devant la Préfète venue dialoguer avec les élus du Département ce lundi 26 juin, il n’a pas mâché ses mots : « Il faut voir la vérité en face. Les actions menées depuis un an n’ont rien changé à la situation. L’heure est grave. Le loup ne provoque pas uniquement des dégâts matériels, il plonge chaque jour davantage d’éleveurs dans une situation de colère voire de détresse. Il faut agir vite avant que ne se produise un drame. La coexistence du loup et de l’agneau sur le causse est totalement impossible compte tenu des spécificités de notre territoire. »
Pour lui, le contexte a changé concernant le loup : « Je note que l’espèce longtemps menacée est en croissance solide, qu’elle se reproduit désormais partout en France. Je note qu’à l’inverse, le nombre de brebis présentes sur le causse diminue dangereusement chaque année, tout comme le nombre d’éleveurs avec de nombreux départs à la retraite. Comment motiver de jeunes éleveurs à s’installer dans un contexte pareil ? »
Pour Rémi Branco, la disparition de la filière ovine ne serait pas simplement une catastrophe économique mais une défaite environnementale : « Je demande aux autorités nationales de bien prendre conscience du rôle fondamental que jouent nos élevages. Ils sont à la fois un rempart contre l’embroussaillement et le risque d’incendie, un puits de stockage de carbone et de rétention d’eau et enfin un formidable réservoir de biodiversité. Mesurons la chance incroyable d’avoir cette race causse du Lot qui s’adapte parfaitement au changement climatique. »
Saluant l’engagement des services de la préfecture et de la DTT, Rémi Branco a conclu son interpellation en demandant des actes nouveaux : « Un nouveau plan national est en discussion. Il doit absolument comprendre des mesures nouvelles. Parce qu’on n’a pas le droit d’abandonner nos éleveurs, pas le droit d’abandonner nos élevages qui font notre économie, notre environnement et une part, il faut bien le dire, de notre identité lotoise. »
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