Polémique sur les cours d’arabe à l’école : l’inspection académique répond au FN
Emmanuel Crenne du Front National a envoyé une lettre ouverte à l’inspecteur d’académie du Lot, Guillaume Lecuivre.
«Quatre parents d’élèves d’Assier, de Cahors, de Castelnau-Montratier, dont une personne est au Front National, nous ont fait part récemment de leur trouble d’avoir trouvé dans le cahier de liaison de leurs enfants, une lettre émanant des services de l’inspection académique mais non signée, proposant des cours d’Arabe donnés après les heures de classe par des enseignants payés par les ambassades du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie. Cette lettre est dans tous les cahiers des écoliers d’élémentaire» explique le chargé de mission du parti de Marine Le Pen avant d’appuyer son propos : « Nous nous étonnons que cette langue étrangère soit ainsi proposée à l’exclusion de toute autre, avec de plus un choix possible par les parents selon l’origine du pays de l’enseignant. S’agit-il d’imposer ainsi la connaissance de l’Arabe au détriment d’autres langues plus proches de nous ? »
Une campagne sur le sujet
Et d’enfoncer le clou : « On peut se poser la question de l’utilité d’enseigner l’Arabe aux enfants lotois alors que le bénéfice professionnel qu’ils en retireront plus tard nous semble faible comparé à celui d’autres langues plus proches comme l’Allemand, l’Anglais ou l’Espagnol. Cette démarche nous semble d’autant plus scandaleuse et irrégulière que cet enseignement est donné par des professeurs proposés par des ambassades de puissances étrangères. A-t-on aussi vérifié le contenu et contrôlé la qualité de cet enseignement ? A t-on vérifié que ces enseignants non certifiés ne tentent pas par ces moyens détournés de convertir nos enfants à l’islam, et à quelle forme de l’islam, en leur faisant étudier des textes religieux ? » Emmanuel Crenne annonce que « le Front National va lancer une campagne sur ce volet puis sur la sécurité ».
Directive européenne
Guillaume Lecuivre, l’inspecteur d’académie, répond sur le dossier : « Les enseignements de langue et culture d’origine (Elco) ont été mis en place suite à une directive européenne du 25 juillet 1977. Elle met en oeuvre des accords bilatéraux entre nations sur l’amélioration de l’accueil des enfants des travailleurs migrants. Dans ce cadre là, il y a neuf pays qui ont signé ces accords avec la France. Le pays d’origine met à disposition de l’Etat Français un enseignant qualifié pour enseigner en France. Pour le département du Lot, seul le Maroc met à disposition un enseignant qui accepte de faire un enseignement linguistique générique de l’arabe. Depuis trois ans, la direction générale de l’enseignement scolaire a ouvert cet enseignement à tous les enfants qui sont sur le territoire national. Il nous revient donc d’organiser avec les directeurs des écoles le recensement des familles intéressées. » Il précise que « l’on est dans un cadre de laïcité, de gratuité, et de neutralité » et que « les compétences de l’enseignant ont été validées par l’Education Nationale ».
97 élèves sur 12 600
Guillaume Lecuivre désamorce la polémique, exemples et chiffres à l’appui : « Rien n’est secret. Tout est réglementé. L’ancien enseignant d’Elco est resté dix ans sans qu’il n’y ait aucun souci. Le dispositif concerne sept écoles soit 97 élèves sur 12 600 dans le premier degré dans le Lot. » Beaucoup de bruit pour rien ?