Figeac : Le moulin du Surgié entre deux eaux
Marc Hermet, le propriétaire, aimerait que ce bijou patrimonial soit préservé. La mairie rassure.
La renaturation du Surgié est en cours à Figeac. Le barrage rongé par le temps et la présence de cyanobactéries dans l’eau l’été sont notamment à l’origine du projet. Sauf que pour le propriétaire du moulin, Marc Hermet, la destruction du barrage annoncé, a du mal à passer. « Le plan d’eau du Surgié va disparaître et la chaussée qui faisait retenue d’eau et qui alimentait le moulin avec. Le moulin deviendrait une simple maison au bord de l’eau. J’étais sur le point de rénover les mécanismes afin de faire tourner les meules et alimenter ainsi une petite turbine d’électricité » explique-t-il rappelant que son grand-père l’avait acheté en 1954 pour y créer une corderie, « la dernière du Lot ». Et de regretter : « C’est le dernier moulin de Figeac qui en comptait 12. Ce qui est paradoxal, c’est que l’on ne protège pas ce bijou patrimonial dans une ville d’art et d’histoire. La solution proposée via le ruisseau de Roussille ne permettrait de faire fonctionner le moulin seulement 3 ou 4 mois par an.»
André Mellinger, le maire de Figeac, revient sur le projet : « Nous avions une mise en demeure de la DREAL et de la DDT. La renaturation a été votée. Le plan d’eau n’est plus compatible avec la baignade et la pêche. Les études sont en cours avec l’appui et le soutien de l’agence de l’eau, le syndicat mixte Célé-Lot médian, et la Région. Pour le moulin, nous avons proposé à Marc Hermet de capter l’eau de Roussille ce qui permettrait de faire tourner le moulin de façon démonstrative. » A suivre…
> La destruction du barrage devrait avoir lieu en 2025 (calendrier prévisionnel)
> Le moulin fut édifié par l’abbé de Figeac à la même période que le canal, vers la fin du XIIème siècle et se nommait moulin de la Roqua. Durant des siècles il a eu pour vocation de moudre mais la force motrice servait à bien d’autres usages : affutage de couteaux, fabrication de clous, production de glace hygiénique. En 1955, la famille Hermet l’a rachété et l’utilisait pour fabriquer des cordes jusqu’aux années 80.
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