Rémi Branco interpelle Bruno Le Maire : « Le « trimestre anti-inflation » ne doit pas être un « trimestre super-importation » »
Le vice-président du Département dénonce « une mesure qui ressemble à un coup de poignard ».
Rémi Branco, vice-président du Conseil départemental en charge de l’agriculture, a écrit à Bruno Le Maire, ministre de l’économie, sur « les conséquences néfastes du « trimestre anti-inflation » pour les agriculteurs français et lotois en particulier ». Et de préciser : « Hasard ou simple coïncidence ? Toujours est-il que le gouvernement a attendu que se referment les portes du salon de l’agriculture pour annoncer une mesure qui ressemble à un coup de poignard dans le dos des agriculteurs français. A travers la mise en place d’un « trimestre anti-inflation », le gouvernement demande aux distributeurs de proposer les prix les plus bas possibles sur un certain nombre de produits du quotidien. Sur le principe et dans un contexte de chute du pouvoir d’achat des Français, cela peut se comprendre et être salué. Mais pas à n’importe quelle condition. Or, si Bruno Le Maire annonce des logos bleu-blanc-rouge, il précise aussitôt que les distributeurs pourront « choisir librement » ces produits. Qui peut garantir qu’il s’agira de produits français ? De produits bio dont les cours dégringolent ? Qui peut garantir que ce ne sera pas la porte ouverte à des importations massives venues de l’étranger ? Et si les produits dont on parle sont bien français, qui peut garantir que la distribution ne se « vengera » pas sur nos agriculteurs et entreprises lors des prochaines négociations en écrasant les prix ? Sans négociation et mandats clairs et précis, chacun peut comprendre que la grande distribution aura intérêt à privilégier des produits étrangers moins chers que les nôtres. Cela constituerait une double peine pour nos agriculteurs, en particulier les agriculteurs lotois dont les charges explosent et qui seraient exposés à une concurrence totalement déloyale venue de pays à la main d’œuvre moins chère. Et comble de la supercherie, avec le logo bleu-blanc-rouge en prime… Je demande à Bruno Le Maire de s’expliquer plus en détails sur les termes de la négociation avec la grande distribution. Ce panier doit être réservé à 100% au made in France, avec l’exigence d’une déclaration sur l’honneur des distributeurs qu’ils ne demanderont pas de compensation auprès des agriculteurs et industriels lors des négociations commerciales dans les trois années qui viennent. C’est à ces conditions et uniquement à celles-ci que le trimestre anti-inflation sera une bonne nouvelle à la fois pour nos agriculteurs, pour le pouvoir d’achat des Français et pour le climat. »
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