Un ancien militaire arrêté alors qu’il conduisait ivre pour la 9ème fois : « Je n’ai pas d’addiction »
Un quinquagénaire a été interpellé en août puis en octobre pour conduite sous l’état d’un empire alcoolique et malgré une suspension de son permis de conduire. Le tout en récidive.
11 mentions à son casier judiciaire dont 9 pour conduite sous l’état d’un empire alcoolique. C’est le triste palmarès d’un Lotois de 59 ans qui comparaissait ce jeudi 2 mars devant le tribunal de Cahors. Malgré le plaidoyer de son avocat réclamant une relaxe, cet ancien militaire a été reconnu coupable.
Le 17 août 2022, le prévenu est interpellé à Felzins alors qu’il tente de se cacher des gendarmes après un accident de la circulation. Le contrôle révèle un taux d’alcoolémie de 0,80 mg par litre d’air d’expiré. Lors de sa garde à vue comme à la barre, il assure n’avoir jamais conduit le véhicule. « Le conducteur était un copain militaire qui partait en opération. C’est pour cela que je ne veux pas dire son nom », avance-t-il. Seul bémol : un témoin de l’accident n’a aperçu qu’une seule personne dans l’habitacle. C’est sur ce doute que la défense fonde son plaidoyer. « Il n’a jamais été démontré qu’il conduisait au moment de l’accident », soutient l’avocat du prévenu qui réclame la relaxe pour ces faits. Le parquet ne l’entend pas de cette oreille. « Je n’y crois pas à ses explications. S’il avait vraiment voulu endosser la responsabilité, il aurait attendu à côté du véhicule », rétorque la substitut du procureur qui requiert 18 mois d’emprisonnement dont 6 assortis d’un sursis provisoire renforcé pendant 3 ans.
Le 25 octobre, l’homme est à nouveau arrêté alors qu’il est dans une voiture garée sur le bas-côté. A nouveau, les gendarmes ne peuvent que constater son état d’ébriété. Autre infraction, et non des moindres : son permis de conduire a été suspendu quelques mois auparavant. L’ancien militaire est donc également jugé pour conduite sans permis. Lorsque le tribunal l’interroge sur sa consommation d’alcool, le prévenu nie avoir une quelconque addiction et convoque ses nombreux traumatismes. « Je peux passer un ou deux mois sans boire mais parfois, par rapport à mon passé militaire, il y a des choses qui remontent. Ce sont des flashs et, dans ces moments-là, on se réfugie dans l’alcool. Je me suis engagé à 18 ans. J’ai vécu des choses pas faciles : Beyrouth, le Tchad, le Rwanda… À l’époque, il n’y avait pas de suivi psy », explique l’homme.
« Il a des séquelles post-traumatiques qui doivent être traitées dans leur globalité. Il a été un maillon important dans le système militaire. C’est en servant la France qu’il s’est abîmé psychologiquement. Et aujourd’hui, c’est à notre État de le soutenir. Ce dossier doit être examiné avec toute l’humanité possible », abonde son avocat.
L’ancien militaire écopera finalement de 18 mois de prison dont 8 assortis d’un sursis probatoire renforcé pendant 3 ans, d’une obligation de soins, de l’annulation de son permis de conduire et d’une interdiction de conduire des véhicules non équipés d’un éthylotest antidémarrage pendant deux ans.