Les Républicains : Aurélien Pradié « sans rancoeur » mais pas « sans fureur »
L’ex numéro 2 des LR annonce la couleur.
« Vous imaginez Jacques Chirac sanctionner Philippe Séguin ? Une famille politique, ce n’est pas une caserne ». Après avoir été destitué de sa place de numéro 2 des Républicains et publier un communiqué (lire ici), Aurélien Pradié est revenu sur ses terres pour une nouvelle explication de texte. « Je n’ai pas oublié d’où je viens » a-t-il rappelé avant de souligner l’importance de « son » combat à l’assemblée lors du débat sur la réforme des retraites concernant les carrières longues : « Il y a deux mois j’étais seul, et aujourd’hui tout le monde en parle. Le gouvernement a dû bouger sur le sujet. J’ai déposé un amendement signé par tous les députés LR. C’est devenu un combat partagé par tous les groupes politiques et une partie de la majorité. Si je n’avais pas tenu, il n’y aurait eu aucune avancée. Quand on est député d’opposition, on est là pour engager des bras de fer avec le gouvernement. » Il n’a pas manqué d’égratigner d’Eric Ciotti sans le nommer dans un premier temps. Morceaux choisis :
« C’est une leçon : en politique, on gagne quand on est franc pas quand on louvoie. »
« L’époque où la politique était une affaire de couloirs est terminée. »
« Je reste dans ma famille politique. Plus que jamais. C’est sûrement une étape dans mon parcours politique. Ceux qui pensent qu’ils m’auront tordu le bras, je les remercierai pour m’avoir donné un élan politique. »
« Je plaide pour une droite populaire qui seule peut gagner. Je ne suis ni macroniste, ni lepéniste. »
« Le vrai rôle d’un chef, c’est rassembler et mettre son orgueil de côté. »
« Ce qui se joue, c’est le message porté par la droite républicaine : doit-elle être un sous macronisme ou autre chose ? »
Puis le député du Lot a montré « les muscles » à l’égard du gouvernement « qui a de quoi s’inquiéter » : « Je serai plus combatif que jamais. En reprenant ma liberté, je reprends toute ma détermination. Je ne suis pas tout seul. Matignon a tout lieu de s’inquiéter sur cette réforme. Il n’y a plus d’intermédiaire, entre moi et le gouvernement qui va devoir cesser de mentir sur les 1200 euros, les carrières longues… »
S’il « n’éprouve aucune rancoeur » et qu’il « ne sera jamais l’acteur de la division en interne », Aurélien Pradié admet que la décision prise par Eric Ciotti aura « des conséquences ». Et de conclure sur son vote : « J’ai beaucoup de défauts mais je tiens parole. Si on obtient gain de cause sur les carrières longues, je tiendrai parole. Aujourd’hui je ne suis toujours pas sûr que le gouvernement va bouger sur les 43 annuités avant 21 ans et je n’ai toujours pas eu le coût sur ma proposition : 10 milliards… ou un milliard comme je le pense. » A suivre donc…