De la galanterie des gendarmes aux truffes truffées de plomb et aux causes du dépeuplement
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– En matière de démographie, tout est relatif. Sur le mur Facebook d’un enseignant en histoire-géo, je découvre une carte de la population par départements. Elle a été dressée en fonction du postulat suivant : « Et si la France comptait 1000 habitants ? ». On découvre que le Lot n’aurait que 3 habitants, contre 4 dans le Tarn-et-Garonne mais 20 en Haute-Garonne. Et 33 à Paris intra-muros. En revanche, en Lozère, il n’y aurait qu’une seule personne à demeure.
– Aperçu sur Facebook, encore, mais cette fois sur le compte officiel de la Gendarmerie du Lot : « A Saint-Chels, lors d’un contrôle routier, les gendarmes de la brigade de Cajarc ont verbalisé la conductrice d’une Renault Twingo pour un contrôle technique non valide… Victime d’une crevaison, elle a ensuite profité de la présence des gendarmes pour faire changer sa roue… les remerciant malgré la verbalisation ! » Une photo d’un gendarme maniant le cric accompagne ce communiqué singulier. Les commentaires ont fusé. En voici quelques-uns : « La galanterie française n’est pas réservée qu’aux civils, la preuve ! » note Pierre Mourere. « Elle a dû procéder à un rapide calcul dans sa tête : dépanneuse, intervention d’un professionnel, plus, moins, je multiplie, je retiens 1… Bon, je vais demander à ces gentlemen une p’tite intervention négociée à 90 euros » suggère Françoise Munoz. « Un service public sur lequel on peut compter » conclut Thibaut Cellier. Bien dit.
– Le site spécialisé EcomNews dresse le bilan de la saison 2022 du Gouffre de Padirac : « Avec la fin des restrictions sanitaires, le site a pu accueillir les visiteurs dans des conditions normales. Sur 209 jours d’ouverture, du 1er avril au 13 novembre, ce sont ainsi plus de 475 000 visiteurs qui sont venus vivre une incroyable aventure. » Au niveau des objectifs pour l’année 2023, on apprend que « le Gouffre souhaite renouer avec ses ambitions d’acteur naturel et culturel, notamment avec la mise en place d’une auberge-librairie spécialisée dans le thème de l’exploration ».
– Le compte « Un jour, un chasseur » créé par des amis Morgan Keane
« pour recueillir et relayer des témoignages de comportements abusifs liés à la chasse » rapporte que de nombreux médias étrangers relaient ses informations et s’émeuvent, d’une manière générale, des abus commis par les uns et des « mesurettes » que propose le gouvernement français. Ainsi, le site autrichien ORF écrit en substance : « La chasse occupe une place importante dans la vie de nombreux Français. Nulle part ailleurs dans l’UE, il n’y a autant de chasseurs. C’est pourquoi leurs voix pèsent lourd dans les débats politiques. Mais les récents accidents de chasse mortels ont alimenté les appels à des règles plus strictes. Le gouvernement veut s’en occuper, mais le lobby de la chasse parle plus fort que les détracteurs de la chasse. » Le récent jugement du tribunal de Cahors est également mentionné : « L’avocat de la famille (de Morgan Keane) a déclaré : « La justice a fait son travail dans le cadre des lois existantes. » Maintenant, le législateur doit faire son travail et créer un « délit de chasse » spécifique qui pourrait permettre des peines plus sévères. »
– Vous avez faim ce dimanche ? Le compte « Chef O Cuisine » vous propose la recette de « la poularde farcie au foie gras et aux truffes à l’ancienne ». N’oubliez pas d’inviter des amis : a priori, selon le poids de la volaille, on peut s’y mettre à 10 pour déguster ce plat de choix…
– On l’ignorait et peut-être serez-vous également surpris de l’apprendre : on manque de pizzaïolos dans le Lot. C’est pourquoi Pôle Emploi proposait cette semaine une séance d’information sur ce métier particulier, explique Christèle Alrivie : « Découverte d’un métier en tension! C’est ce soir dans une pizzeria de Cahors. Les demandeurs d’emploi vont pouvoir découvrir le métier de pizzaïolo et échanger avec l’employeur. Au programme : enquête métier et démonstration. »
– Plongée dans les archives : le 16 janvier 1935, le correspondant du Journal du Lot à Limogne fait le point sur l’état-civil de l’année écoulée. Il se laisse aller ensuite à quelques commentaires… pour le moins tranchés. Jugez plutôt : « Au cours de l’année 1934, il a été enregistré deux mariages, six naissances, quinze décès. Ce bilan est lamentable. Nous constatons avec regret que tous les ans, les décès dépassent de beaucoup les naissances. Cette année, 9 tombeaux de plus que de berceaux. Aux causes morales et sociales de la dénatalité s’ajoute de plus en plus l’exode rural. La jeunesse ne veut plus se marier à la campagne ; elle subit la fascination du robinet d’eau, de l’électricité, du salaire fixe, des dimanches libres, des spectacles bruyants et des mains blanches ! D’autre part, la politique anti-familiale du gouvernement qui a réduit les encouragements et les avantages aux familles nombreuses, contribue aussi à l’effondrement de la natalité. Espérons qu’il comprendra enfin la nécessité d’une politique de natalité comme il en a une en matière de finances, de défense nationale… Le salut du pays en dépend. »
– Deux années plus tard, en date du 27 janvier 1937, ce même Journal du Lot avait relaté un fait divers aux allures de fable rurale à la Maurice Genevoix. « Vols de poules et de lapins._ Les propriétaires de la commune de Lagardelle ne sont pas contents. Et, certes, ils ont bien raison. Dans une période de 10 jours à peine, des renards (!) ont pénétré chez eux et ont emporté 29 poulets et 50 lapins. Plainte a été portée et la gendarmerie a ouvert une enquête qui, on l’espère, permettra de découvrir le terrier du renard. M. Bladou, fermier à Pratoucy (commune de Latronquière), a eu, également la désagréable surprise de voir que son poulailler avait été visité et que 40 poules avaient été emportées. Pour donner le change, le voleur a disséminé des poignées de plumes dans le chemin, dans le bois, pour faire croire que c’était un renard à 4 pattes qui avait pénétré dans le poulailler. La gendarmerie a ouvert une enquête. »
– Mais il y a plus grave. On ne sait quel mot utiliser à propos de ce fait divers lié au commerce de la truffe : « sacrilège » ou « escroquerie » ? Voire les deux… C’était le 23 janvier 1938 dans le Journal du Lot. Gageons évidemment que de tels faits seraient impensables de nos jours. « Dans un précédent numéro, nous avons publié une note des trufficulteurs demandant la réunion de leur Syndicat afin d’envisager « les mesures à prendre contre l’offensive des marchands de truffes ». Le public s’est posé la question : « Pourquoi cette protestation des trufficulteurs contre les marchands? » Voici l’explication donnée par les marchands. Ceux-ci déclarent que, quelquefois, ils sont victimes de la mauvaise foi des vendeurs de truffes. Ainsi, comme nous l’avons indiqué ces jours derniers, un négociant de Cahors, trouva dans le lot qu’il avait acheté dans un marché à Cazals, des truffes… garnies de morceaux de plomb. Or, comme les truffes sont achetées au poids, on conçoit que le marchand se trouve bien lésé. Mais le fait, disent les marchands, n’est pas unique. Souvent, les acheteurs trouvent des truffes qui contiennent, notamment, des cailloux ou de la terre glaise. C’est un préjudice qu’ils subissent et contre lequel, en général, il n’y a rien à faire. Eh ! bien, les marchands ont pris une décision. Comme les truffes maquillées se trouvent, toujours, dans le fond du panier, ils exigent, dès lors, que le panier soit vidé, que les truffes soient déballées. Les vendeurs ne sont pas satisfaits de cette mesure, car, comme on le sait, par suite des déballages des truffes, celles-ci s’effritent, s’abiment et ne peuvent que perdre de leur valeur. Et c’est contre ces déballages qu’ils protestent. Mais, d’autre part, les marchands ne veulent pas être dupes. Voilà la question ! Sans doute, la loyauté de la plupart des trufficulteurs est certaine, et il est regrettable que, par la… faute de quelques mauvais vendeurs, ils soient victimes de la décision prise par les marchands. Mais, hélas ! le vieux proverbe est toujours vrai, n’est-ce pas ? « Les bons paient pour les mauvais ! » Espérons qu’un accord ne tardera pas à intervenir ! »